es "récits de Rebeuss" et autres lieux d'isolement qui nous parviennent veulent ainsi nous faire prendre des vessies pour des lanternes, en avalant l'idée que derrière ses épais barreaux, la prison est intrinsèquement dotée du pouvoir quasi magique de métamorphoser ses pensionnaires, de les muer en anges. Ne voilà-t-il pas qu'hier honnis, on nous les présente aujourd'hui en personnages adulés, parés de toutes les vertus, et devenant comme par enchantement des présidentiables.
C'est ainsi qu'on ne semble même plus prêter attention à ce qui a été à l'origine de l'interpellation et de l'incarcération de telle ou telle personne. Détournement des biens publics, assassinat, trafic de drogue ? Peu importe ! Faisant l'économie de cela, on se contente de doter la prison de la capacité à transformer les prévenus grâce à son extraordinaire pouvoir de contrition et de rédemption.
Tombés dans l'éblouissement, on en oublie de quoi leur séjour en prison est le nom, tellement cela semble peu importer. Qu'ils soient de présumés dealers, de présumés complices d'assassinat ou de présumés enrichis illicites, n'émeut point.
D'aucuns par exemple, préférant prendre l'ombre pour la proie, dénoncent une manipulation politique. A défaut, ils se jettent dans une critique acerbe de la loi contre l'enrichissement illicite qui fait obligation au prévenu de fournir les preuves de son innocence.
Bonne ou mauvaise, cette loi existait encore, du temps de la précédente gouvernance. Parce qu'elle n'avait pas été supprimée, elle oblige assurément toute personne interpellée sous ce motif, à justifier ses avoirs. Renversement de la charge de la preuve dénoncent ses contempteurs. Là n'est pas le propos car, suivant l'usage, il demeure que faute d'avoir été abrogée, une loi est faite pour être appliquée. Manipulation et règlement de compte politiques ? Possible, mais cantonnons-nous aux faits. Ni plus ni moins. Et cela ne saurait souffrir de quelque procès d'intention, surtout pas de cette propension à botter en touche.
L'actualité des différentes affaires Karim Wade, Serigne Béthio Thioune, Luc Nicolae, etc., pendantes devant la justice, est illustrative de cette manière de faire.
A-t-on cependant le droit, lorsqu'il est question de biens mal acquis, d'évènements ayant abouti à mort d'hommes ou à un supposé trafic de drogue, de passer cela par pertes et profits, dans un embrouillamini extrême qui piétine toute éthique, faisant comme s'il s'agissait d'une vile manipulation politique ? Quitte à insinuer que nous sommes dans un pays de non droit où chacun peut faire ce qu'il veut, s'enrichir impunément en dehors de toute légalité. Que n'importe qui peut s'ériger en potentat local, circuler avec des milices faisant la loi et ayant pouvoir de vie ou de mort sur les citoyens, pouvant les importuner comme bon lui semble en érigeant des tentes, en barrant les rues, etc,.
Et pour meubler le tout, l'on chante toujours la même antienne, à savoir que les Sénégalais n'aiment pas l'injustice comme s'il était des peuples qui aiment l’injustice. Seulement, aimer la justice c'est exiger la reddition des comptes, ne pas faire deux poids deux mesures, traquer le sentiment d'impunité en mettant la responsabilité au centre du dispositif.
En réalité, que le tronc d'arbre puisse se transformer en caïman après un séjour plus ou moins long dans le marigot carcéral, relève bien plus de la galéjade. Mais puisqu'il faut bien rester sur terre, vaudrait mieux ne pas se laisser dériver vers des voies sans rivage et exiger que justice se fasse en toute sérénité. C'est pourquoi il peut être salutaire comme Sud s'y emploie, de rappeler quelques dossiers de la République afin de rafraîchir les mémoires agressées par quelques numéros de prestidigitation.
SUDONLINE.SN
C'est ainsi qu'on ne semble même plus prêter attention à ce qui a été à l'origine de l'interpellation et de l'incarcération de telle ou telle personne. Détournement des biens publics, assassinat, trafic de drogue ? Peu importe ! Faisant l'économie de cela, on se contente de doter la prison de la capacité à transformer les prévenus grâce à son extraordinaire pouvoir de contrition et de rédemption.
Tombés dans l'éblouissement, on en oublie de quoi leur séjour en prison est le nom, tellement cela semble peu importer. Qu'ils soient de présumés dealers, de présumés complices d'assassinat ou de présumés enrichis illicites, n'émeut point.
D'aucuns par exemple, préférant prendre l'ombre pour la proie, dénoncent une manipulation politique. A défaut, ils se jettent dans une critique acerbe de la loi contre l'enrichissement illicite qui fait obligation au prévenu de fournir les preuves de son innocence.
Bonne ou mauvaise, cette loi existait encore, du temps de la précédente gouvernance. Parce qu'elle n'avait pas été supprimée, elle oblige assurément toute personne interpellée sous ce motif, à justifier ses avoirs. Renversement de la charge de la preuve dénoncent ses contempteurs. Là n'est pas le propos car, suivant l'usage, il demeure que faute d'avoir été abrogée, une loi est faite pour être appliquée. Manipulation et règlement de compte politiques ? Possible, mais cantonnons-nous aux faits. Ni plus ni moins. Et cela ne saurait souffrir de quelque procès d'intention, surtout pas de cette propension à botter en touche.
L'actualité des différentes affaires Karim Wade, Serigne Béthio Thioune, Luc Nicolae, etc., pendantes devant la justice, est illustrative de cette manière de faire.
A-t-on cependant le droit, lorsqu'il est question de biens mal acquis, d'évènements ayant abouti à mort d'hommes ou à un supposé trafic de drogue, de passer cela par pertes et profits, dans un embrouillamini extrême qui piétine toute éthique, faisant comme s'il s'agissait d'une vile manipulation politique ? Quitte à insinuer que nous sommes dans un pays de non droit où chacun peut faire ce qu'il veut, s'enrichir impunément en dehors de toute légalité. Que n'importe qui peut s'ériger en potentat local, circuler avec des milices faisant la loi et ayant pouvoir de vie ou de mort sur les citoyens, pouvant les importuner comme bon lui semble en érigeant des tentes, en barrant les rues, etc,.
Et pour meubler le tout, l'on chante toujours la même antienne, à savoir que les Sénégalais n'aiment pas l'injustice comme s'il était des peuples qui aiment l’injustice. Seulement, aimer la justice c'est exiger la reddition des comptes, ne pas faire deux poids deux mesures, traquer le sentiment d'impunité en mettant la responsabilité au centre du dispositif.
En réalité, que le tronc d'arbre puisse se transformer en caïman après un séjour plus ou moins long dans le marigot carcéral, relève bien plus de la galéjade. Mais puisqu'il faut bien rester sur terre, vaudrait mieux ne pas se laisser dériver vers des voies sans rivage et exiger que justice se fasse en toute sérénité. C'est pourquoi il peut être salutaire comme Sud s'y emploie, de rappeler quelques dossiers de la République afin de rafraîchir les mémoires agressées par quelques numéros de prestidigitation.
SUDONLINE.SN