Société

PASSATION DE SERVICE A LA SENELEC: PAPE DIENG SE PEINT UN BILAN RELUISANT ET MET LES CHOSES AU POINT...


Samedi 27 Juin 2015

Le nouveau Directeur général de la Société nationale d’électricité (Senelec), Mouhamadou Makhtar Cissé, a pris service, hier, en s’engageant à propulser l’entreprise. Auparavant, le Dg sortant, Pape Dieng, s’est peint un bilan reluisant à la tête de la Senelec, non sans manquer de solder ses comptes avec ses détracteurs.

C’est hier que s’est déroulé la cérémonie de passation de service entre le désormais ancien Directeur général de la Société nationale d’électricité (Senelec) Pape Dieng, et son remplaçant Mouhamadou Makhtar Cissé. En présence du top management de l’entreprise et des représentants du personnel, le Dg sortant se dit fier de ce qu’il a pu réaliser dans cette société, avec ses collaborateurs. «Parce que, dans le classement des qualités de service, publié par le magasine ‘Jeune Afrique’, le Sénégal est classé 2e derrière la Côte d’Ivoire», a-t-il déclaré.

«A mon accession à la tête de Senelec, en 2012, j’ai trouvé les mêmes hommes aux mêmes postes et j’avais pris la décision de m’associer à eux pour essayer de redresser la société. Et quand j’ai fait le point de la situation à cette époque, et le dernier bilan certifié, j’avais trouvé la Senelec avec un déficit de 55 milliards. En 2011, les commissaires aux comptes avaient refusé de certifier les comptes de Senelec, sous le prétexte que l’exploitation pouvait s’arrêter à tout moment. Mais j’ai fait le pari d’aller avec les gens que j’y ai trouvé, parce que c’est des gens que je connaissais très bien, car j’ai commencé ma carrière à la Senelec», a-t-il expliqué à son successeur.

«On est parti d’un déficit de 55 milliard pour réaliser un bénéfice de 3 milliards»

Pape Dieng confie encore : «Donc, ce que je dois dire au Directeur général entrant, c’est qu’il a la chance de d’avoir avec lui des gens d’une compétence avérée. Et bien manager, ils peuvent réussir quelque chose d’extraordinaire. Je parle en connaissance de cause. Car on est parti d’un déficit de moins de 55 milliards pour réaliser un bénéfice de 3 milliards. Avec les comptes audités qui seront certainement certifiés le mois prochain, nous sommes à un bénéfice de 3 milliards. En 2011, nous sommes partis avec une qualité de service de 928 heures de coupures annuelles. Et on est aujourd’hui à 36 heures seulement. Et je pense qu’être derrière la Côte d’Ivoire, veut dire quelque chose».

Pour Pape Dieng, «une simple coupure d’électricité ne devait pas faire la ‘Une’ des journaux et faire parler les hommes politiques». Il en veut pour preuve le fait que, «le 7 avril dernier, il y’avait black-out à Washington, la ‘Maison Blanche’ était dans le noir. Il y avait coupure de courant à Washington au moment où le département d’Etat faisait le briefing journalier. Et le 14 juin dernier, c’était le tour de la Côte d’Ivoire, qui a la meilleure qualité de service. Donc, jusqu’à présent, les électriciens n’ont pas encoure pu résoudre l’équation du black-out. C’est pour cette raison que dans les centrales électriques, on y trouve des machines qui permettent de démarrer en cas de black-out qu’on appelle black-start».

«Un pays sans coupures d’électricité n’existe pas au monde»

Selon Pape Dieng, «cette explication était nécessaire, parce que j’ai entendu dire que j’ai été viré à cause des coupures d’électricité. Mais un pays sans coupures d’électricité n’existe pas au monde. Malheureusement, les coupures sont traitées au Sénégal de façon différente que dans les autres pays. Je termine par dire que la Senelec est une boîte remuante, qui s’agite parce qu’on connaît parfois des problèmes avec les syndicats avec le problème d’augmentation de salaires et autres. Et tous ceux qui sont passés avant moi, savent que les choses n’étaient pas aussi évidentes». «Juste pour rappeler que ce que j’ai vécu avec les syndicats, il n'y a pas un Directeur général de Senelec qui n’a pas vécu la même chose», a-t-il précisé.

Listant toujours les difficultés, l’ex- Dg concède :«Il y a aussi le problème des prestataires de services de la Senelec. Un problème extrêmement difficile que j’ai trouvé à la Senelec. Quand j’ai décidé d’opérer les réformes, je n’y ai même pas touché. J’ai laissé comme ça jusqu’au moment où ils ont décidé de nous convoquer à l’Inspection du travail, on est allé, Et en voulant être recrutés, ce qu’on ne pouvait pas faire, alors, l’inspecteur nous a demandé de signer un Pv et ils ont refusé. Après un préavis de grève, ils sont allés nous attaquer au tribunal de Saint-Louis, sous le prétexte que s’ils s’arrêtent, tout s’arrête. Ce qui n’a pas été le cas. Il faut donc avoir le courage de dire que sans eux, nous avons continué à faire le travail comme il se devait».

Pape Dieng conclut en disant à son successeur que l’autre problème auquel il a eu à faire face, c’est celui «des cadres de l’entreprise qui réclamaient des voitures pour chacun. Chose que Senelec ne pouvait faire, car n’ayant pas les moyens».

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Abdoul Aziz Diop