Politique

Où s’arrêtera la contestation de la décision du Conseil constitutionnel ?


Samedi 28 Janvier 2012

Dakar a traversé la nuit dans un climat de guérilla. Des jeunes opposés à la recevabilité de la candidature d’Abdoulaye Wade ont dressé des barricades, brûlé des pneus, transformé la capitale en champs de bataille... Le point culminant de la violence a été atteint avec le lynchage à Colobane d’un policier qui a trouvé la mort.


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Une mort de trop dans un pays que le monde entier croyait avoir dépassé ce type de barbarie dans la construction de son projet démocratique. 
Après s’être retirés hier de la Place de l’Obélisque, sous la charge de la police, les leaders du Mouvement des forces vives du 23 juin (M23), réunis sous la bannière de la défense de la Constitution et de la lutte pour le départ de Wade à l’issue de son présent mandat, voulaient y retourner hier nuit. Avant de décider de poursuivre les actions à partir de ce matin. Réunis non pas au siège de la Raddho mais dans une maison voisine - pour évidemment ne pas être repérés -, ils ont arrêté de poursuivre le combat sous des formes diverses. A commencer par un recours devant le Conseil constitutionnel pour l’amener à déclarer l’invalidité après avoir reconnu la recevabilité de la candidature de Wade. Ils s’acheminent vers un recours conjoint, pour plus d’efficacité, au lieu de les multiplier en se répétant. Car tout candidat a le droit d’attaquer la validité de la candidature d’un autre. Les adversaires de Wade ont également appelé leurs partisans et sympathisants à marcher sur le palais. Un mot d'ordre lourd de dangers dans une capitale totalement bouclée par des forces de l'ordre sur-armées.   
Abdoulaye Wade, quant à lui, a déclaré n’être pas surpris par la décision du Conseil constitutionnel et appelé ses adversaires à la respecter. 
Tout comme l’ambassade des Etats-Unis qui, en dépit de l’hostilité des dirigeants américains à la candidature de Wade, a appelé l’opposition à se conformer à l’arrêt de la haute juridiction. 
Dakar s’est réveillée en cette fraîche matinée sans fumée de pneus brûlés ni crépitement de grenades lacrymogènes. Va-t-elle renouer avec la tranquillité qui fait son charme ? Son calme matinal annonce-t-il la tempête ?

(Par Cheikh Yérim Seck) 
Dakaractu.com

La Rédaction