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«Je m'appelle Oumou Ly, je suis âgée de 32 ans. Je viens de perdre mon bébé âgé d'à peine un mois dans des circonstances qui m'amènent aujourd'hui à faire ce témoignage. J'ai porté ma grossesse pendant 9 mois durant lesquels je n'ai jamais eu de problèmes. J'ai suivi mes visites prénatales comme il se devait. Au cours de cette grossesse, je n'ai jamais eu de problèmes particuliers. J'ai accouché d'un bébé de sexe masculin au district sanitaire de Podor le 15 août dernier. Mais le jour de l'accouchement, les sages-femmes n'ont pas réussi à bien couper le cordon ombilical et j'ai remarqué que du sang coulait sur cette partie du corps de mon bébé. Alors, l'une des sages-¬femmes s'est précipitée pour arrêter l'hémorragie à l'aide d'un fil élastique qu'elle a enroulé au cordon. Après cela, j'ai quitté le district pour revenir chez moi et tout se passait normalement. Une semaine après, le baptême s'est bien déroulé, dans la joie et on a donné au bébé le nom de Bocar Ly.
Mais le lendemain du baptême, il a commencé à avoir une forte fièvre. Quand je me suis rendue au district, j'ai trouvé un médecin, qui, après l'avoir examiné, n'a pas compris la présence du fil élastique sur le cordon ombilical du bébé. Il s'est mis à réprimander les sages-femmes. Ensuite, il m'a prescrit un sirop et une pommade pour lutter contre d'éventuels abcès qui pourraient se manifester sur le corps du bébé.
«Je suis restée à l'hôpital pendant 11 jours»
Deux jours après, la situation n'a pas évolué. Le bébé pleurait tout le temps et je ne dormais pas de la nuit, tant la douleur était vive. Je suis retournée au district de Podor et on nous a évacués à l'hôpital de Ndioum, distant de 45 Km. Je suis restée dans cette structure sanitaire pendant 11 jours. L'état de mon bébé n'a pas évolué et il avait même un début de hernie. On m'a alors demandé d'attendre le retour du pédiatre, absent, pour que des analyses complémentaires soient faites. L'infirmier de garde m'a remis son numéro de téléphone et je l'ai appelé pour lui expliquer le problème. Le médecin pédiatre a alors demandé à l'infirmière de garde de faire une prise de sang. Mais même pour cette prise de sang, j'ai eu des problèmes, car l'infirmière de garde est myope comme une taupe et elle a fait appeler un de ses collègues qui a prélevé du sang près du fémur. Mais la compresse était imbibée de sang. La nuit, mon bébé pleurait sans cesse et j'avais du mal à fermer l’œil. Le lendemain, en faisant le tour des salles, le pédiatre a remarqué que le sang coulait, il ma fait savoir que les résultats des analyses ont montré que mon Bocar avait une anémie. Après la visite, des infirmiers sont venus remettre une poche de sang pour combler pendant quelques heures le déficit de sang du bébé. N'empêche, il pleurait beaucoup. Je remarquais que son état de santé n'évoluait pas, car ses yeux étaient devenus jaunes et sa fontanelle (Nawtal en wolof) s'enfonçait en raison d'une anémie sévère. C'est à la suite de ça que le médecin chirurgien est venu s'enquérir de la situation. Il s'est étonné que le cordon ombilical ne se soit pas cicatrisé. Après concertation avec les infirmières, il a écrit un papier pour que le bébé soit évacué à l'hôpital Albert Royer à Dakar. C'est comme ça que nous avons quitté Ndioum, à 500 kilomètres de Dakar, pour rallier la capitale sénégalaise à bord de l'ambulance. Mon bébé souffrait beaucoup, il n'arrêtait pas de grogner de douleur, j'étais désemparée. Mais je me disais que l'important c'était que nous arrivions à Dakar pour qu'il soit sauvé. Nous avons quitté Ndioum à 16 heures et ne sommes arrivés à Dakar qu'à 21 heures à Albert Royer. L'infirmier qui nous accompagnait est alors sorti pour alerter les responsables de l'hôpital. Jusqu'à 23 heures, personne n'a daigné s'occuper de mon petit. Je pleurais beaucoup, car le bébé que j'avais dans mes bras souffrait énormément. L'infirmier et mon mari ont tout fait, mais difficile de trouver quelqu'un pour nous aider, alors que sur le papier de transfert, il était écrit noir sur blanc : Albert Royer.
«Nous avons fait 500 Km et personne ne s'est occupé du bébé»
Comme personne ne s'est occupé de mon bébé, nous nous sommes résolus à aller à l'hôpital Principal. Où nous sommes arrivés à minuit. Mon fils venait d'avoir 1 mois et 4 jours (le 18 septembre dernier). L'infirmier qui nous accompagnait est allé se présenter aux urgences pour qu'on s'occupe du bébé. Personne n'a réagi pour tenter, ne serait-ce que pour voir l'état dans lequel se trouvait mon petit Bocar: Nous avons fait appel à un militaire du nom d'Ibrahima Thiam, qui a accepté de nous mettre en rapport avec le professeur Kâ du service de pédiatrie. Mais subitement, le corps de l’enfant était devenu inerte. J'ai fait appel à l'infirmier pour qu'il puisse vérifier son état. Je pleurais toutes les larmes de mon corps, car je savais que mon bébé n'était plus de ce monde. Ce n'est qu'après le constat du décès que l'infirmier qui était aux urgences, a daigné venir jeter un coup d'œil sur mon bébé. Ensuite, il a convoqué mon mari et l'infirmier accompagnant pour le paiement d'une somme de 6 000 F Cfa. J'étais hors de moi, dépitée, mon fils mort dans mes bras, sans la moindre assistance ! Et après cela, on vient me parler d’argent ! C’est comme ça que j’ai perdu mon Bocar, qui portait le prénom du frère de mon père. Ma douleur était indescriptible. Il faut que dans les hôpitaux, le personnel cesse de considérer les patients comme des moutons. S'ils s'étaient occupés de mon bébé, peut-être qu'il serait encore en vie. Mais ils l'ont complètement négligé. Mon mari avait décidé de porter plainte, mais je l'en ai dissuadé, car ça risque de n'aboutir à rien.»
Albert Royer et l'hôpital Principal donnent leur version
Contacté par L'Observateur, Moussa Samb le responsable du service des relations publiques de l'hôpital Principal, balaie d'un revers de main les accusations de négligence portées sur la place publique par la dame Oumou Ly. «L'hôpital Principal n'a pas pour habitude de rejeter les malades», explique le chargé de communication.
A l’hôpital Albert Royer, c’est Demba Sow le responsable des soins infirmiers qui prend la parole pour dégager toute responsabilité de l'hôpital sur le décès du fils âgé d'à peine d'un mois de la dame Oumou Ly. «Nous avons un service de néonatologie qui a une capacité d'accueil de 18 lits. Il se trouve que de tout le temps, le service est rempli. Et comme nous sommes un hôpital de référence, nous voulons toujours que ceux qui viennent chez nous soient accueillis dans des conditions idoines. Même si un malade vient de Kidira et que nos lits soient occupés nous ne pouvons pas l'accueillir», explique-t-il.
SOURCE : L’OBS
Mais le lendemain du baptême, il a commencé à avoir une forte fièvre. Quand je me suis rendue au district, j'ai trouvé un médecin, qui, après l'avoir examiné, n'a pas compris la présence du fil élastique sur le cordon ombilical du bébé. Il s'est mis à réprimander les sages-femmes. Ensuite, il m'a prescrit un sirop et une pommade pour lutter contre d'éventuels abcès qui pourraient se manifester sur le corps du bébé.
«Je suis restée à l'hôpital pendant 11 jours»
Deux jours après, la situation n'a pas évolué. Le bébé pleurait tout le temps et je ne dormais pas de la nuit, tant la douleur était vive. Je suis retournée au district de Podor et on nous a évacués à l'hôpital de Ndioum, distant de 45 Km. Je suis restée dans cette structure sanitaire pendant 11 jours. L'état de mon bébé n'a pas évolué et il avait même un début de hernie. On m'a alors demandé d'attendre le retour du pédiatre, absent, pour que des analyses complémentaires soient faites. L'infirmier de garde m'a remis son numéro de téléphone et je l'ai appelé pour lui expliquer le problème. Le médecin pédiatre a alors demandé à l'infirmière de garde de faire une prise de sang. Mais même pour cette prise de sang, j'ai eu des problèmes, car l'infirmière de garde est myope comme une taupe et elle a fait appeler un de ses collègues qui a prélevé du sang près du fémur. Mais la compresse était imbibée de sang. La nuit, mon bébé pleurait sans cesse et j'avais du mal à fermer l’œil. Le lendemain, en faisant le tour des salles, le pédiatre a remarqué que le sang coulait, il ma fait savoir que les résultats des analyses ont montré que mon Bocar avait une anémie. Après la visite, des infirmiers sont venus remettre une poche de sang pour combler pendant quelques heures le déficit de sang du bébé. N'empêche, il pleurait beaucoup. Je remarquais que son état de santé n'évoluait pas, car ses yeux étaient devenus jaunes et sa fontanelle (Nawtal en wolof) s'enfonçait en raison d'une anémie sévère. C'est à la suite de ça que le médecin chirurgien est venu s'enquérir de la situation. Il s'est étonné que le cordon ombilical ne se soit pas cicatrisé. Après concertation avec les infirmières, il a écrit un papier pour que le bébé soit évacué à l'hôpital Albert Royer à Dakar. C'est comme ça que nous avons quitté Ndioum, à 500 kilomètres de Dakar, pour rallier la capitale sénégalaise à bord de l'ambulance. Mon bébé souffrait beaucoup, il n'arrêtait pas de grogner de douleur, j'étais désemparée. Mais je me disais que l'important c'était que nous arrivions à Dakar pour qu'il soit sauvé. Nous avons quitté Ndioum à 16 heures et ne sommes arrivés à Dakar qu'à 21 heures à Albert Royer. L'infirmier qui nous accompagnait est alors sorti pour alerter les responsables de l'hôpital. Jusqu'à 23 heures, personne n'a daigné s'occuper de mon petit. Je pleurais beaucoup, car le bébé que j'avais dans mes bras souffrait énormément. L'infirmier et mon mari ont tout fait, mais difficile de trouver quelqu'un pour nous aider, alors que sur le papier de transfert, il était écrit noir sur blanc : Albert Royer.
«Nous avons fait 500 Km et personne ne s'est occupé du bébé»
Comme personne ne s'est occupé de mon bébé, nous nous sommes résolus à aller à l'hôpital Principal. Où nous sommes arrivés à minuit. Mon fils venait d'avoir 1 mois et 4 jours (le 18 septembre dernier). L'infirmier qui nous accompagnait est allé se présenter aux urgences pour qu'on s'occupe du bébé. Personne n'a réagi pour tenter, ne serait-ce que pour voir l'état dans lequel se trouvait mon petit Bocar: Nous avons fait appel à un militaire du nom d'Ibrahima Thiam, qui a accepté de nous mettre en rapport avec le professeur Kâ du service de pédiatrie. Mais subitement, le corps de l’enfant était devenu inerte. J'ai fait appel à l'infirmier pour qu'il puisse vérifier son état. Je pleurais toutes les larmes de mon corps, car je savais que mon bébé n'était plus de ce monde. Ce n'est qu'après le constat du décès que l'infirmier qui était aux urgences, a daigné venir jeter un coup d'œil sur mon bébé. Ensuite, il a convoqué mon mari et l'infirmier accompagnant pour le paiement d'une somme de 6 000 F Cfa. J'étais hors de moi, dépitée, mon fils mort dans mes bras, sans la moindre assistance ! Et après cela, on vient me parler d’argent ! C’est comme ça que j’ai perdu mon Bocar, qui portait le prénom du frère de mon père. Ma douleur était indescriptible. Il faut que dans les hôpitaux, le personnel cesse de considérer les patients comme des moutons. S'ils s'étaient occupés de mon bébé, peut-être qu'il serait encore en vie. Mais ils l'ont complètement négligé. Mon mari avait décidé de porter plainte, mais je l'en ai dissuadé, car ça risque de n'aboutir à rien.»
Albert Royer et l'hôpital Principal donnent leur version
Contacté par L'Observateur, Moussa Samb le responsable du service des relations publiques de l'hôpital Principal, balaie d'un revers de main les accusations de négligence portées sur la place publique par la dame Oumou Ly. «L'hôpital Principal n'a pas pour habitude de rejeter les malades», explique le chargé de communication.
A l’hôpital Albert Royer, c’est Demba Sow le responsable des soins infirmiers qui prend la parole pour dégager toute responsabilité de l'hôpital sur le décès du fils âgé d'à peine d'un mois de la dame Oumou Ly. «Nous avons un service de néonatologie qui a une capacité d'accueil de 18 lits. Il se trouve que de tout le temps, le service est rempli. Et comme nous sommes un hôpital de référence, nous voulons toujours que ceux qui viennent chez nous soient accueillis dans des conditions idoines. Même si un malade vient de Kidira et que nos lits soient occupés nous ne pouvons pas l'accueillir», explique-t-il.
SOURCE : L’OBS