Société

Nouvel impôt pour les hôtels : La mairie de Plateau taxe les téléviseurs


Vendredi 24 Juillet 2015

Pour le maire de Dakar Plateau, les chambres d’hôtels sont des espaces publics, et les images qui y sont projetées doivent faire l’objet d’une taxe municipale, qu’il a estimée à 100.000 francs par poste. Une mesure que les hôteliers rechignent à appliquer.

Depuis que les communes urbaines ont acquis leur autonomie financière, elles cherchent tous les moyens pour accroître leurs recettes fiscales, quitte à prendre parfois des mesures dont on peut se demander sur quelle logique elles reposent. Ainsi, depuis près de trois mois environ, les hôteliers de Dakar-Plateau ont été informés de la mise en place d’une nouvelle taxe municipale, et qui concerne les appareils électroniques. Dorénavant, les téléviseurs installés dans les chambres des clients devront s’acquitter d’une taxe de 100 mille francs Cfa par unité, sous le motif de «occupation de l’espace public». Ainsi, pour un hôtel qui comprendrait 35 chambres, avec chacune un poste téléviseur, cela fait 350 mille francs Cfa à casquer au compte de la paierie de la commune.

Cette mesure semble avoir pris de court les hôteliers. Tous ceux que Le Quotidien a contactés ont avoué leur surprise et leur incompréhension. Certains se demandent à haute voix, depuis quand une chambre d’hôtel pourrait s’assimiler à un «espace public». D’autres hôteliers ont souligné que les postes installés dans les halls et les salles de réception de ces réceptifs payaient déjà des droits au Bureau sénégalais des droits d’auteur (Bsda), et donc, n’auraient pas dû faire l’objet d’autres taxations.
Pour le moment, cette nouvelle taxe ne semble avoir concerné que les hôtels installés au Plateau, mais leurs autres collègues des zones excentrées n’en gardent pas moins leur vigilance, d’autant plus que cette nouvelle taxe municipale est venue s’ajouter à plein à d’autres mesures fiscales imposées par les différentes mairies des 19 communes qui composent la ville de Dakar.
Pour le moment, les hôteliers de Dakar ont décidé de saisir leur fédération, qui a demandé par courrier officiel, aux autorités de se pencher sur la question, de peur de laisser s’installer l’anarchie fiscale, avec une mairie imposant un produit ou un service, alors que celle d’à côté en dispenserait les usagers. L’autre risque, et qui est déjà ressenti par les contribuables, c’est de voir un service que l’ancienne Ville de Dakar taxait à un certain niveau, passer au double dans une commune, et revenir jusqu’à dix fois plus cher dans une autre commune de la ville de Dakar.
LEQUOTIDIEN



Abdoul Aziz Diop