Non à la « guignolisation » des Tv sénégalaises !

Depuis quelques années, nous avons assisté à la naissance de nouvelles chaînes de télévisions privées au Sénégal. Une vieille doléance satisfaite aujourd’hui. Au nom de la pluralité médiatique. La liberté d’expression. Cette métamorphose de l’espace médiatique fait aussi le bonheur des millions de Sénégalais. Localement, ils peuvent faire du zapping à leu guise.
Mais force est de constater que ces télévisions privées sont bourrées de comédiens et d’animateurs. Ce que j’appelle les « guignols ». Du matin au soir, ils sont là, toujours présents. Pour nous « égayer ». Distribuer des sourires et de la bonne humeur. On a besoin du rire parce qu’il est « musique de l’âme ». Mais on ne peut pas éternellement  se contenter que de cela. Beaucoup d’entres eux ne font plus rire. Ils sont simplement devenus ridicules. Ne dit-on pas qu’ « entre le sublime et le ridicule il n’y a qu’un seul pas ?» Cette affirmation trouve tout son sens  si on la place dans le contexte actuel de l’audiovisuel sénégalais.
Ces soi-disant comédiens et animateurs ne se limitent plus à parler de musique et de faire leur comédie ou encore de prêter leur voix pour faire de la publicité. Maintenant ils s’autoproclament « journalistes ». A force de côtoyer ceux qu’on appelle « journalistes », ils pensent eux aussi qu’ils sont des membres actifs de cette corporation. De ce métier jadis noble. Une profession aujourd’hui dénaturée et laissée à la merci d’incompétentes et de malhonnêtes gens en quête de célébrité, de perdiems et du gain facile. Dans les matinales des tv, on ne sait plus qui est journaliste, « journaliste », animateur, humoriste ou je-ne-sais-quoi. Tout est fait dans l’amateurisme le plus absolu. Chacun joue maladroitement sa partition et croit avoir fait un exploit. Les tv privées nous donnent tout sauf de l’essentiel. Pas de production d’intéressants contenus, pas de magazines éducatifs, pas de grands reportages, pas de débats de haute facture.
Une télévision qui n’est pas capable d’offrir le minimum d’informations utiles, intéressantes et pertinentes, avec des journalistes et animateurs bien formés, est appelée un jour ou l’autre à disparaître.  La génération actuelle à besoin de savoir et d’un savoir.  On a trop ri et trop dansé. Ne donnez pas un sacré coup à la libéralisation télévisuelle. Une télé avertie en vaut…