Elle en a marre que les gens parlent de son travail derrière son dos. Et si c’est sur des sujets qu’ils ne maîtrisent pas, Nafy Ngom Keïta sort de ses gonds. La présidente de l’Office national de la lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac) était hier, l’invitée du groupe Supdeco Dakar, dans le cadre de son cycle «Les vendredis de Supdeco». La cérémonie qui s’est déroulée à la Chambre de commerce de Dakar, devant une pléthore d’étudiants, a permis à Mme Keïta de solder ses comptes. A ceux qui pensent que ses enquêtes sont guidées par l’Exécutif, elle rétorque : «Nous sommes des commis de l’Etat, mais sommes indépendants. Nous y tenons et y croyons. Nous ne faisons pas de la politique. Il faut que les gens arrêtent de spéculer sur des sujets qu’ils ne maîtrisent pas.»
En plus de cela, la présidente de l’Ofnac dément tout audit des responsables du front du Non. «On dit qu’on est en train d’auditer les responsables du front du non, c’est faux. Nous faisons des enquêtes. Il se peut qu’au besoin, nous convoquions des responsables de l’Opposition ou du Pouvoir. C’est dans l’ordre normal des choses. Il y a trop de bavardages inutiles dans ce pays. Il faut que les gens acceptent le principe de la reddition des comptes.» Mais ce qu’elle reconnaît, c’est que ses services reçoivent énormément de dénonciations de soupçons concernant des fraudes dans les Collectivités locales. «Il faut toutefois savoir reconnaître ceux qui disent la vérité et ceux qui s’acharnent sur certains. Ces gens, il faut les protéger et même les rémunérer.» Le fruit de leur travail devant être remis à l’autorité suprême, elle n’a pas trop voulu s’avancer sur le contenu du rapport qui sera remis, sous peu, à Macky Sall, en fonction de son agenda. Après avoir remis les points sur les I, Nafy Ngom Keïta a expliqué aux étudiants, les axes stratégiques qu’elle et ses services ont mis en place pour lutter contre la corruption et la délinquance économique. «Il y a un axe qui concerne la prévention, la mobilisation sociale et la communication. Un autre volet qui concerne les enquêtes et les investigations. Il y a aussi un autre pour la réception des plaintes et des dénonciations.» Aussi a-t-elle révélé qu’ils utilisent aussi la coopération internationale par le réseautage et le partenariat. «Nous privilégions la démarche inclusive.»