Morts des six policiers le 16 février 1994 : “C'était un complot contre moi” selon Djibo Kâ
SENXIBAR-16 février 1994-16 février 2015. Voilà 21 que Djibo Leyti Kâ était le ministre de l'Intérieur du Sénégal. Dans un entretien accordé au journal Le Quotidien et repris par Seneweb, le leader du parti pour le Renouveau démocratique revient sur les incidents qui ont frappé la police sénégalaise en 1994. Ce jour, les membres de la Coordination des forces démocratiques (Cfd), dirigée par Abdoulaye Wade et Landing Savané, avec la participation des Moustarchidines, improvisent une marche. Les forces de sécurité s'interposent. Et sept personnes, dont six policiers, sont tués. Djibo Kâ se remémore de ce jour. Dans les colonnes du journal “Le Quotidien”, il raconte : “C'est comme hier pour moi. C'était un vaste complot contre Djibo Leyti Kâ. Ce qui s'est passé ce jour n'était pas spontané.
C'était connu d'avance sauf que les services compétents de l'Etat qui devaient intervenir et qui étaient au courant auraient gardé l'information pour m'avoir, pensant que je réagirai violemment. Or, ils se sont trompés. Dès que j'ai appris un mort vers Sips (près de Thiaroye), piétinés par la foule dans laquelle il y avait des personnes avec des foulards rouge, cela m'a rappelé les événements d'Iran et de Bamako. Plus vous réprimez, plus les gens sortiront. La violence et la répression forment un cercle infini. J'ai demandé de ne tirer sur personne, mais de résister. J'ai été obligé de faire venir des éléments du Groupement mobile d'intervention (Gmi) basés à Thiès”, raconte le leader de l'Union pour le renouveau démocratique (Urd). “Dès qu'ils sont arrivés à la Cathédrale de Dakar, devant mon bureau presque, ils descendaient en vague.
La foule s'est dispersée en fuyant. C'était près des grilles du Palais qui était gardé par la Légion de gendarmerie d'intervention (Lgi). Il était impossible de faire bouger la Lgi, encore moins l'armée. En cas de crise grave comme celle-ci, le ministre de l'Intérieur a à sa disposition la police, ensuite la gendarmerie et enfin l'armée. J'avais tout fait pour faire intervenir l'armée, mais on m'avait demandé de patienter. Grâce à Dieu, aucune balle n'avait été tirée par mes hommes que je remercie par leur courage, leur foi et leur engagement au service de l'Etat. Le Quai d'Orsay avait fait un communiqué tard dans la soirée de ce mercredi pour saluer le sang-froid des forces de l'ordre sénégalaises. Il y avait six morts parmi les policiers. A 19 h, j'étais allé à l'hôpital Principal de Dakar. Un policier était mort dans mes bras”, se remémore Djibo Kâ