Politique

Mort de Ndiaga Diouf : Le Palais contre-attaque pour éviter le désastre


Mercredi 28 Décembre 2011

Serigne Mbacké Ndiaye donne un point de presse ce matin. Ce premier face-à-face, dicté par les derniers événements liés à l’attaque contre la mairie de Sicap-Sacré Cœur-Mermoz, constitue le déclic à une contre-offensive médiatique après les ratés désastreux notés dans la communication de la majorité.


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L’enquête n’en est qu’à ses débuts. Déjà, tous les chemins mènent vers le Palais présidentiel où se planqueraient les donneurs d’ordre. En effet, il est de plus en plus constant que l’ordre d’’intimider’ Abdoulaye Bathily puis Barthélémy Dias a été donné à partir du Palais de la République. Plus précisément, par le nommé Baye Moussé Bâ, plus connu sous le nom de ‘Bro’. Même si, croient savoir des sources avec lesquelles Walf s’est entretenu, la tournure tragique qu’ont prise les événements n’était pas dans les plans de ceux qui ont commandité l’attaque. En effet, précisent-elles, les nervis qui ont été recrutés pour les besoins de la cause n’étaient pas armés de pistolets, confortés qu’ils sont par les images diffusées à la télévision. Aussi, et pour ne pas davantage encaisser dans ce qui a toutes les allures d’un mauvais coup de l’entourage de Me Wade, le Palais prépare la contre-offensive médiatique.
Au-delà des simples démentis d’éléments peu rôdés à la communication de crise, il s’agira, ce matin, pour Serigne Mbacké Ndiaye, porte-parole du président de la République, de renvoyer aux accusateurs la charge de la preuve. Et sur ce terrain, les communicants du Palais partent avec une réelle avance. Vu que le jeune socialiste a eu la malchance d’être filmé, maniant deux armes. Sa voix a été enregistrée. Un enregistrement dans lequel il revendique quasiment le meurtre. Ce son et ces images ne plaideront donc pas en sa faveur et constituent, pour ses accusateurs, des éléments à charge. L’aveu étant, en droit, la reine des preuves.
D’autre part, il s’agit de réparer les erreurs d’une communication qui s’est révélée désastreuse à bien des égards. Au lieu de s’unir pour braquer l’accusation contre l’adversaire, des hauts responsables libéraux se sont mis à se tirer dessus. Dernier épisode en date, les diatribes de Farba Senghor contre Serigne Mbacké Ndiaye accusé de ‘manipuler’ des journalistes pour orienter l’enquête vers la piste du chargé de la propagande du Pds. Il y a eu, par ailleurs, ce débat libéralo-libéral sur l’opportunité ou non d’observer une minute de silence en la mémoire du nervi tué lors des affrontements, de la paternité de la décision…
D’autre part, à en croire des informations distillées dans la presse, Me Wade aurait refusé sa protection s’il était avéré que l’un quelconque des membres de son entourage était impliqué dans l’expédition meurtrière de Baobab. Ce qui a la conséquence de fragiliser un système de défense déjà mis à mal par les révélations faites par certains des nervis et qui mouillent le Pds.
Auparavant, Me Ousmane Ngom avait réfuté la thèse de la légitime défense alléguée par Dias et ses conseils pour justifier les coups de feu. Même s’il s’est, par la suite, rétracté pour des raisons liées à la réserve de rigueur par rapport à une affaire en phase d’enquête. En embuscade et cherchant tous les moyens de procédure pour retourner le cours des événements en leur faveur, les avocats de Dias ont saisi la balle au bond pour introduire une plainte contre Ousmane Ngom pour violation du secret de l’instruction.
Il s’agit, après tous ces impairs donc, de mettre de l’ordre dans cette cacophonie. Et à cette fin, Me Wade a été convaincu de la nécessité de briser le silence. Ou, à tout le moins, d’envoyer son porte-parole au charbon. L’exercice devant, toutefois, être enveloppé dans un jeu de questions-réponses avec les journalistes sur toutes les questions d’actualité.
Ibrahima ANNE
WALF

La Rédaction