« Méchante femme » : comment l’insulte de Donald Trump lancée à Hillary Clinton s’est retournée contre lui
Le candidat républicain a estimé, mercredi lors du dernier débat avant la présidentielle du 8 novembre, que son adversaire était une « nasty woman ». Une insulte qui s’est transformée en slogan de campagne efficace pour Hillary Clinton.
En insultant Hillary Clinton, Donald Trump ne se doutait sûrement pas qu’il lui faisait un énorme cadeau. Mercredi 19 octobre, lors du troisième débat entre les deux finalistes de la présidentielle américaine, le candidat républicain a qualifié son adversaire de « méchante femme » (« such a nasty woman » en anglais). Proposant de taxer les plus riches, la candidate démocrate venait juste de rappeler que Donald Trump s’était vanté de ne pas payer d’impôts. Pour un homme qui venait de lancer que « personne ne respecte plus les femmes que [lui] », la sortie fait mauvais genre.
Sur les réseaux sociaux, les internautes ont aussitôt flairé le potentiel du slogan. En quelques heures, l’insulte de Donald Trump, devenue cri de ralliement féministe, a encore renforcé la candidature d’Hillary Clinton, notamment auprès des électrices.
Un slogan de super-héroïne
Jeudi, sur Twitter, le mot dièse #ImANastyWoman est aussitôt apparu, poussant des femmes à se réapproprier l’insulte afin d’en faire une fierté, à revendiquer le fait qu’elles s’imposent au quotidien, quitte à apparaître menaçantes, selon certains hommes. L’actrice et réalisatrice Lena Dunham a appelé à retweeter (RT) son message : « RT si vous êtes une méchante femme et que grâce à ça, la vie est vachement belle ». « Vous savez de quoi l’Amérique a besoin maintenant ? Un hymne national baptisé Nasty Womanet chanté par Nicki Minaj », a réagi un internaute, cité par le Huffington Post. « Sans déconner, cette année, pour Halloween, je me déguise en méchante femme », a plaisanté une autre. « La place d’une vilaine femme est à la Maison… Blanche », a renchéri un supporter.
Une internaute a, par ailleurs, relevé que le républicain avait, par la même occasion, réussi à offenser les fans de Janet Jackson, dont le morceauNasty, sorti en 1986, a vu ses écoutes bondir de 250% sur le site de streaming Spotify. Un hymne parfait pour les Américaines qui voient dans cette insulte la preuve de la supériorité de leur candidate sur un Donald Trump à court d’arguments.
Dans la foulée, la vidéo de la journaliste féministe Liz Plank, qui a tourné une fausse publicité vantant les mérites d’un parfum Nasty Woman, destiné aux femmes qui se battent pour leurs droits, est devenue virale.
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