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La médiation de la Cédéao serait-elle à bout de souffle, ou plus vraisemblablement lassée d'être ridiculisée par les pirouettes et tergiversations des dirigeants politiques et militaires maliens ?
L’organisation ouest-africaine qui fait l'objet d'une campagne de dénigrement à Bamako ne veut pas devenir un bouc émissaire. Elle semble donc vouloir aujourd’hui prendre ses distances.
Le temps des menaces et des sanctions est loin. Les médiateurs ont employé un ton rassurant pour signifier que la Cédéao ne venait pas en guerre contre le Mali et son armée, et que c'était désormais aux autorités et aux institutions maliennes de prendre leurs responsabilités pour régler la crise au nord.
Façon diplomatique de dire « débrouillez vous ». Il est vrai qu'après avoir poussé le président Dioncounda Traoré à rentrer au Mali pour reprendre ses fonctions, la Cédéao peut difficilement désavouer les choix présidentiels, notamment ceux qui ont abouti au maintien du Premier ministre et des militaires dans le jeu politique, deux acteurs farouchement hostiles au déploiement de forces régionales pour reconquérir les villes du nord.
L'armée et le pouvoir maliens sont-ils déterminés a s'engager dans des affrontements pour reprendre le contrôle de près de deux tiers de leur territoire passé sous le contrôle des rebelles ? En les renvoyant a leurs responsabilités, la Cédéao cherche peut-être à les mettre au pied du mur.
On a appris mercredi soir que le président malien de transition avait écrit au secrétaire général de l'ONU. Dioncounda Traoré demande «un appui et un accompagnement dans le domaine humanitaire et sécuritaire pour aider à réformer les forces armées maliennes».
De source onusienne, il s'agit d'une requête formelle et ordinaire qui n'est pas liée à la question d'un éventuel déploiement de troupes. Et elle n'a d'ailleurs pas été adressée au Conseil de sécurité. Cette lettre a été envoyée deux jours avant la demande d'appui militaire envoyée à la Cédao par le président Traoré.
C'est en utilisant des mégaphones que les jihadistes du Mujao passent désormais leurs messages dans les rues.
« Ce sont des hommes de Gao », explique un commerçant, avant d’ajouter : « Ils ne se cachent plus et crient que c'est la loi de la charia qui s'applique et qu’ils vont passer à la vitesse supérieure ». « Ils sont restés devant mon étal et affirmaient que tous ceux qui seront pris seront condamnés comme le veut la loi », confirme un vendeur de viande.
Ces hommes armés, réunis autour du commissaire islamique, paradent fièrement avec leurs armes jusque dans les mosquées et contrôlent le quotidien des gens. « Une femme ne peut sortir seule et sans son voile », raconte un habitant du centre ville qui ajoute : « S'ils trouvent le tissu trop léger, ils humilient la personne en achetant un voile plus opaque ».
Si la population avait manifesté son mécontentement après l'amputation de la main d'un homme à Ansongo mi-août, personne n'a osé protester. « Les gens sont désespérés, nous perdons espoir », affirme un notable. « Que faire, que dire, comment lutter ? », ajoute un jeune homme. « Les gens vivent désormais la peur au ventre », conclut un doyen.
Le comité des sages, dernière instance locale à être en mesure de discuter avec le leader du Mujao, s'est senti obligé d'appeler au calme. « Nous sommes en position de faiblesse», explique l'un de ses membres. « Personne n'a aujourd'hui les moyens d'arrêter les hommes du Mujao dans leur folie religieuse, une provocation pourrait finir dans un bain de sang ».