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Moussa, quel parcours avez-vous eu avant de devenir footballeur professionnel ?
j’ai connu un parcours très difficile. je ne me suis pas levé un beau jour pour devenir footballeur professionnel. j’étais menuisier. D’ailleurs, c’est la raison pour laquelle vous m’avez trouvé ici, dans cet atelier de menuisier. j’aime bien ce métier. Tu vois que je me sens dans mon monde parce que je suis à l’aise ici. je faisais concomitamment mon métier avec le football. j’ai commencé à taper dans le ballon à l’école de football Mandela. C’est par la suite que mon papa m’a emmené à la Patte d’Oie. Heureusement qu’il était le premier à me faire confiance. j’avais un peu de talent, mais ce sont mes parents qui m’ont davantage donné l’envie d’aller de l’avant. j’y ai cru et franchement, ça a été très difficile mais grâce à l’aide de Dieu, j’ai réalisé mon rêve de devenir footballeur professionnel. j’ai aussi joué en cadets à la Patte d’Oie avant d’intégrer le centre de formation Aldo Gentina. Là non plus, ça n’a pas été facile. Parce qu’il fallait faire des tests et pour cela, il y avait plus de deux cent personnes qui postulaient.
Comment vous-êtes vous retrouvé à l’aS Monaco ?
Après avoir réussi les tests à Aldo Gentina, on nous a emmenés à l’AS Monaco en France pour continuer notre formation. C’est partant de là que j’ai signé à Istres. j’y ai cru. D’Istres, j’ai été prêté à un club de D3. Mais, Monaco m’a repris aussitôt parce que lors d’un match de Coupe, j’avais fait une très bonne prestation contre Lyon. Mais, c’est à Sedan que les Sénégalais m’ont découvert. Avec Salif Diao, nous sommes restés à Sedan pendant 4 ans.
Puisque vous aimez tant la menuiserie, vous avez certainement un atelier ?
Non, malheureusement, je n’ai pas d’atelier de menuiserie, c’est mon grand frère Pa Modou qui a le sien vers la Médina. Mais, il m’arrive parfois de prendre le rabot pour travailler un peu. Mes amis que vous voyez là me rectifient de temps en temps. Ils savent que je n’ai pas complètement oublié mon métier, même si le football m’a tout pris. Chaque jour, je suis dans cet atelier jusqu’aux heures d’entraînement pour aller au terrain.
On a l’impression que votre carrière s’est résumée à des équipes de seconde zone en france…
Non ce n’est pas essentiellement ce qui était le problème. Après la Coupe du monde 2002, j’avais eu beaucoup de propositions de grands clubs européens. Mais, la direction de Sedan avait catégoriquement refusé parce que les dirigeants ont été très gourmands. je n’en ai pas fait un problème particulier. je me suis dit que c’est le destin.
Comment êtes-vous parti au qatar ?
On avait pris part à un tournoi au Qatar. à l’époque, je jouais à Auxerre. C’est à l’issue de cette compétition que les dirigeants qataris m’ont approché. Ils ont fait de bonnes propositions à Auxerre qui m’a libéré. Au départ, j’étais un peu réticent mais puisque j’étais au crépuscule de ma carrière, je me suis dit que c’est une opportunité qu’il ne fallait pas refuser parce que j’ai une famille à entretenir.
Qu’avez-vous retenu de votre passage en équipe nationale ?
C’est en 1998 que j’ai commencé à fréquenter l’équipe nationale. Mais parmi tous les entraîneurs que j’y ai côtoyés, c’est l’Allemand Peter Schnittger qui m’a le plus marqué. En son temps, Henri Camara jouait au jaraaf de Dakar. Quand il est arrivé, il était ma doublure. C’est à cette époque que j’ai compris qu’Henri était parti pour devenir un grand footballeur. Nous avons rampé ensemble avant de nous retrouver à Sedan. je me rappelle, quand il ne marquait pas, Henri Camara était inconsolable. C’est un joueur qui aime tirer son équipe vers le haut. C’est par la suite que les joueurs comme Khalilou Fadiga, Omar Daf, El Hadji Diouf et Aliou Cissé sont venus en sélection, avec l’avènement de Bruno Metsu.
Mais du temps de Metsu vous n’étiez pas titulaire indiscutable…
Chaque joueur avait son match parce qu’en son temps, Bruno Metsu avait un noyau dur. Tout le monde savait ceux qui étaient préposés à démarrer les rencontres. On était un groupe solidaire. On avait la chance d’avoir des joueurs qui partageaient déjà la même équipe en Europe avant de se retrouver en sélection. C’était mon cas avec Salif Diao et Henri Camara à Sedan, et celui de Pape Bouba Diop, Pape Sarr, El Hadji Diouf et Ferdinand Coly à Lens. On se retrouvait souvent à Paris à la demande de Bruno Metsu. Tout le monde se sacrifiait pour être à Paris aux jours de congés. On se rencontrait dans un restaurant et chacun participait, pour dire que l’affaire nous concernait tous. On n’avait qu’un seul but : triompher avec l’équipe nationale.
Moussa, comment devient-on footballeur professionnel ?
Il ne faut pas se tromper. Si on veut quelque chose, on doit se réveiller tôt le matin. Il faut également écouter les conseils sinon on va droit dans le mur. Il faut aussi demander conseil aux plus expérimentés. Quand les jules François Bocandé, Roger Mendy jouaient, nous on était à fond derrière eux. Mais grâce à Dieu, on s’est trouvé en équipe nationale et on a suivi leurs conseils. Aujourd’hui, les jeunes peuvent puiser chez nous ce qu’on a pris chez les Bocandé et autres.
Depuis sa nomination à la tête de l’équipe nationale, avez-vous rencontré aliou cissé ?
Non franchement, je n’ai pas rencontré Aliou Cissé depuis qu’on lui a confié l’équipe nationale. je l’ai appelé une fois au téléphone pour le féliciter quand il a été nommé. En toute sincérité, le jour où je le verrai, je lui dirai de refaire son équipe et de revoir sa méthode parce qu’il ne m’a toujours pas convaincu. Il est en train de reconstruire certes, mais il doit comprendre qu’il est à la tête de l’équipe nationale. On ne peut pas lui laisser le temps indéfiniment. Et puis, j’ai l’impression qu’il oublie qu’il a des coéquipiers avec lesquels il a joué en équipe nationale. Il doit au moins nous prêter attention.
Donc, aliou cissé n’implique pas ses coéquipiers de 2002 ?
En tout cas, nous sommes dans notre coin. Si l’équipe joue, on la soutient à fond. Mais, Aliou Cissé doit souvent jeter un coup d’oeil sur le rétroviseur et prendre langue avec ses anciens coéquipiers. Chacun peut lui donner son point de vue. Il ne doit pas nous écarter comme il le fait présentement. Nous avons notre mot à dire dans le fonctionnement de la Tanière.
Pourtant récemment, le sélectionneur a dit être en contact avec des anciens et a recueilli leur avis…
(Il coupe). Il est peut-être en contact avec d’autres mais nous, en tout cas, on ne l’a toujours pas vu. je pense que c’est lui qui doit prendre son téléphone pour appeler les gens. Même si on ne parle pas de l’équipe nationale, on peut parler d’autres choses parce que c’est ça la vie. La victoire du Sénégal appartient à tout le monde et moi, je souhaite qu’il fasse ce que personne d’autre n’a réalisé avec les Lions. C’est-à-dire gagner une Coupe d’Afrique.
Comment expliquez-vous le fait d’avoir terminé votre carrière au Sénégal ?
Vous savez, je n’ai jamais joué dans le championnat sénégalais. C’est à partir d’Aldo Gentina que j’ai regagné la France. je voulais goûter à la Ligue 1. Maintenant que c’est fait, je me suis donné une idée du football sénégalais. Ça m’a permis aussi d’apprendre un peu parce que je n’exclus pas de diriger une équipe de foot.
A propos de coaching, il se dit que vos rapports avec Lamine dieng n’étaient pas des meilleurs…
Lamine Dieng est un entraîneur qui ne pense qu’à sa propre personne. Il fait partie de cette catégorie de techniciens qui ont le complexe des grands noms. Il ne peut pas supporter l’aura de certains joueurs qui ont fait leurs preuves dans le football. je ne peux pas être dans une équipe où l’entraîneur ne me respecte pas ou ne me donne pas la considération que je mérite. Après tout ce que j’ai fait pour mon pays, je ne vais pas me laisser piétiner. C’est pourquoi je préfère souvent me retirer pour ne pas créer des problèmes.
Vous êtes parti de votre propre chef ou bien ?
à Niary Tally, Lamine Dieng a clairement dit : j’ai libéré Moussa Ndiaye. Tranquillement, j’ai pris mes bagages et je suis rentré chez moi.
Quel était votre salaire quand vous jouiez en Ligue 1 sénégalaise ?
Avec mon passé de footballeur professionnel si je demandais un salaire, aucun club sénégalais ne pourrait me payer. Au jaraaf, j’avais signé pour 150 000 FCFA, à l’AS Douane et à Niary Tally, j’émargeais à 100 000F CFA. Parfois, je restais des mois sans salaire. je crois qu’ils devaient me payer parce que tout travail mérite salaire. C’est vrai que ce sont des sommes insignifiantes qui ne couvraient que mon carburant. je venais juste pour me divertir et pour donner du courage aux jeunes qui rêvent de devenir footballeur professionnel.
Où vous avez mis l’argent que vous avez gagné en tant que footballeur professionnel ?
je l’ai gardé.
Où est-ce que vous l’avez gardé ?
je l’ai gardé en lieu sûr. Vous savez, on ne peut pas tout dire et nous sommes dans une société complexe. On ne doit pas tout dire.
N’est-il pas contradictoire de dire que vous avez toujours de l’argent et que vous demandez à être payé en Ligue 1 ?
Dans la vie, on ne doit pas s’exposer. Au Sénégal, pour vivre heureux, il faut vivre caché.
Parlez nous de votre reconversion…
Ça va, je suis dans mon coin. Vous voyez la maison là, c’est notre maison familiale, c’est moi qui l’ai réfectionnée. Il y a aussi des choses dont je ne peux pas parler publiquement. Nous sommes des êtres humains et nous ne devons pas tout étaler.
Pourquoi continuez-vous de vivre dans la maison familiale ?
Tout petit, j’ai promis à ma maman de réfectionner cette maison là et de venir y habiter. Elle ne vit plus, mais j’ai tenu ma promesse. Elle a tout fait pour moi. Aujourd’hui, je vis dans la maison avec ma grande soeur et mon petit frère et tout se passe bien.
Le métier d’entraîneur vous enchante-t-il ?
Bien sûr que je veux devenir entraîneur. je me suis signalé chez les dirigeants qui s’occupent de la formation, malheureusement, personne ne m’a jamais appelé pour une quelconque formation. à chaque fois que je les interpelle, ils me disent qu’ils ont fait passer l’annonce dans les journaux. Pourtant en tant qu’ancien footballeur, je pense que nous devrions tous avoir le 2ème degré de la licence. En France déjà, j’avais commencé à encadrer les enfants. Mais, au Sénégal, on nous dit qu’il faut passer le diplôme avec des examens et tout. Mon objectif est de rester dans le football pour transmettre le savoir que j’ai acquis en Europe.
STADES