Société

MAGAL DE SERIGNE ABDOUL AHAD MBACKE CE JEUDI 22 SEPTEMBRE 2011


Mercredi 21 Septembre 2011

SENXIBAR- Touba commence à renouer avec la ferveur religieuse des talibés, ceci grâce au magal de Cheikh Abdoul Ahad MBACKE qui sera célébré ce jeudi 22 septembre 2011 à Touba. L’accession au Califat de Cheikh Abdoul Ahad MBACKE remonte en août 1968, et fut marquée par la rigueur, le sens du concret et une détermination dans l'oeuvre que traduisaient son franc parlé et ses réalisations.


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L'œuvre la plus spectaculaire de Cheik Abdoul AHAD reste, sans nul doute, la pénalisation déclarée  dans tout le périmètre de la ville de TOUBA, des boisson alcoolisées, du tabac, de la drogue, de la contrebande, des jeux de hasard, des manifestations non orthodoxes et de tout ce qui va à l'encontre des principes de l'Islam.
En adoptant ainsi l'ouvrage Matlabu-l Fawzaïni consacré par le Cheikh à TOUBA comme constitution et projet de société, Baay Lahat ira plu loin et s'investira dans la dotation d'infrastructures à la ville.
Il entamera d'abord la décoration intérieure de la Mosquée et du Mausolée de Serigne TOUBA dont les murs seront incrustés d'or 18 carats. Il y paraphera son oeuvre par l'extension de l'enceinte extérieure avec un budget d'un milliard 750 millions; ce qui dépassa de 17% le financement escompté lors de son appel à la participation des mourides.
Il s'attaquera aussi à la réalisation de la Bibliothèque Khadimou Rassoul, l'une des plus grandes d'Afrique Noire, dénommée "la Maison du Coran" à cause de la quantité inestimable du Livre Saint qui y est conservée. Elle compte des centaines de milliers d'ouvrages de valeur (48 tonnes en 1983) pour un coût de plus d'un milliard de francs - Serigne Abdoul Ahad donna également une impulsion durable à l'édition coranique avec la création d'une imprimerie moderne contribuant à la vulgarisation du Saint Coran et des écrits du Serviteur du Prophète dont il participait activement à la collecte des oeuvres et au recensement du patrimoine. Il mit en chantier la première université islamique d'Afrique noire pour un coût de 7 milliards de francs. Le "Bâtisseur" édifia une magnifique maison d'accueil dénommée Résidence Cheikhoul Khadim puis réalisa le joujou architectural de la source de la Miséricorde "AYNOU RAHMATI".
Un important effort de modernisation de la ville fut aussi entamé, sous le troisième Califat, avec la viabilisation de 86 000 parcelles habitables gratuites, la construction d'un centre de santé à Ndâmâtou, une autoroute à l'entrée de la ville, des routes bitumées dans les principales artères, un chapelet de forages, le chantier d'un aérodrome, l'ouverture au réseau automatique du téléphone et à l'électricité, la mise en place d'une brigade de gendarmerie etc.
L'épaisseur de sa dimension humaine fut que Cheikh Abdoul Ahad entretint des relations de fraternité musulmane avec l'ensemble des différentes familles religieuses envers lesquelles son soutien ne se démentit jamais. C'est ainsi qu'il reçut, lors de visites mémorables Serigne Cheikh Tidjane SY, Cheikh Abdoulaye THIAW LAYE etc. mais aussi celle de chefs d'Etats comme Mobutu SESESEKO du Zaïre, venu visiter la tombe de son ami El Hadj Ndiouga KEBE, le président Sékou TOURE de Guinée en mémoire des liens qui unirent le Cheikh à son ancêtre l'Almamy Samory lors de son exil au Gabon etc.
La fermeté et l'intransigeance, caractéristiques de Baaye Lahat se manifestaient à chaque qu’il prenait la parole.  Ainsi il  marqua durablement de son empreinte le Mouridisme en faisant non seulement de son centre la seconde métropole du pays, avec une expansion étonnante mais aussi en lui aménageant une place et une image qui lui valut le respect public, sinon la reconnaissance comme première force de la nation. Le Calife inculqua aux talibés, à travers ses inoubliables sermons, la conformité aux prescriptions su Seigneur et l'abstention de ses proscriptions, le respect des limites de la Sunna Prophétique; il développa aussi leur attachement au service de Khadimou Rassoul et la sincérité dans l'acte grâce à la certitude en l'incomparabilité du Cheikh.
Ce fut un jour de 18 juin 1989, à TOUBA Belel, que le 3e Calife de BAMBA s'éteignit, après 21 ans d'un Sacerdoce exceptionnel où il veillât sans relâche sur le flambeau éternel du Mouridisme. Il repose aujourd'hui au coeur de la magnifique bibliothèque qu'il érigea sur la terre de TOUBA, au centre de milliers de Coran, après avoir vécu le nombre frappant de 77 années d'une vie originellement marquée du Sceau d'un destin prodigieux de Bâtisseur de l'Islam.

ABASS DIOP Correspondent   SEN XIBAR  TOUBA

La Rédaction