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Ousmane Tanor Dieng, Moustapha Niasse et Djibo Ka étaient ensemble au PS, et ce parti était au pouvoir alors. Aujourd'hui ces personnalités ne se piffent toujours pas, et pourtant ils sont tous prêts à être des collaborateurs solidaires de l'action du régime de Macky Sall, et à travailler sincèrement à sa réussite.
Qui trompe qui?
Et d'ailleurs, quel est leur poids politique réel ? Djibo Ka n'existe plus politiquement. La carrière politique de Moustapha Niasse est derrière lui, son parti a implosé avec la scission fracassante opérée par Malick Gackou, et Ousmane Tanor Dieng alors que son parti était unifié n'avait pu avoir 5% à la dernière présidentielle, pour un candidat porté par une formidable coalition!
Moustapha Niasse et Ousmane Tanor Dieng n'ayant pu s'entendre pour une candidature unifiée avaient préféré regarder le pouvoir leur filer entre les doigts, du moment que l'un le privait à l'autre.
Bel exemple d'une détestation profonde, où les victoires à la Pyrrhus satisfont l'un et l'autre…
En déclarant qu'il n’a renié aucune de ses convictions pour accéder à la tête du HCCT, Ousmane Tanor Dieng donne des gages de fidélité à son parti, et démontre par là qu'il n'y aucune inféodation tacite du PS à Macky Sall. Il garde donc toute son autonomie d'action, tout autant que Macky Sall qui l'a installé dans une zone d'incertitude, avec la puissance du décret nominatif qui peut aussi le limoger à tout moment.
L'un tient l'autre par la barbe, tandis qu'Ousmane Tanor Dieng songe avant tout à préserver ses protégés des aléas d'un compagnonnage politique dont l'une des conséquences est la scission dans les faits de son parti, en deux camps : le camp de la relève citadine incarnant la nouvelle alternative portée par Dakar la rebelle avec à sa tête Khalifa Sall, face au camp des « broussards » qui a juré fidélité à Ousmane Tanor Dieng, et parmi lesquels nous retrouvons Serigne Mbaye Thiam, Cheikh Seck, Wilane Aminata Mbengue Ndiaye et j'en passe!
Que doit penser Macky Sall devant cette nouvelle configuration de l'échiquier politique, où ses alliés naturels sont dans l'opposition, tandis que ses plus irréductibles adversaires sont au pouvoir où ils se taillent la part du lion ? Sans oublier la gauche qui a si bien réussi son entrisme qu'on en oublie qu'elle existe!
En politique, l'on ne se pèse pas, on se compte!
Macky Sall a certes besoin avec lui d'hommes et de femmes rompus aux affaires publiques et connaissant les arcanes de l’État sur le bout des doigts, mais l'on ne peut vouloir incarner le renouveau et dire que l'on consacre son septennat aux jeunes, en promouvant des vieux dont la carrière politique a été couronnée d'échecs dans toutes les joutes électorales qu'ils ont eu à porter, en leur qualité intrinsèque de leaders à la tête de coalitions politiques que lui même Macky Sall a combattues, et vaincues.
Macky Sall doit désormais choisir. Avoir avec lui des scories politiques parce qu'il craint leur capacité de nuisance, ou faire confiance à des forces montantes dont il peut présager du potentiel et leur faire confiance.
Ces vestiges de notre histoire politique qui s’enorgueillissent d'avoir servi l’État depuis Senghor sans pour autant avoir contribué d'une manière quelconque à une amélioration des conditions de vie de leurs concitoyens, plus occupés qu'ils étaient de se tailler des manteaux d'apparatchiks politiciens et des statuts d'hommes d’appareils n'ont pas la clef pour changer le Sénégal, sinon, ils l'auraient fait depuis longtemps.
Macky Sall ne doit pas avoir peur de l'avenir, au point de vouloir l'affronter avec des hommes du passé.
Et comme on ne peut pas vivre sa vie et celle des autres, il est inconcevable que ces papys puissent s’imaginer un instant dans la peau de l’architecte de notre destin, à ses côtés.
Cissé Kane NDAO
Président A.DE.R