Luc Nicolai et Co fixés sur leur sort le 21 Janvier prochain : Plaidoiries impressionnantes pour une sale affaire de drogue
Les deux épouses du célèbre promoteur, ses parents, sympathisants, lutteurs, entre autres, venus nombreux hier le soutenir, devront prendre leur mal en patience, au même titre que Luc et Co. Car, le juge Moustapha Ba, a décidé au détour d'un procès marathon, agrémenté de témoignages accablants pour le promoteur de renom, de renvoyer le procès pour délibéré au 21 Janvier 2014.
Ainsi, le promoteur de la Petite Côte et Co restent encore pensionnaires de la Mac de Rebeuss jusqu'à la date précitée. A noter qu’à l’issue de l’audience aux environs de minuit passé de quelques minutes, l’un des avocats, précisément celui du douanier Kébé saisira l’opportunité pour demander une mise en liberté provisoire de son client. Mais, le juge se montrera intransigeant. En un mot, le magistrat n’a pas accédé à la requête.
Ainsi, le procès, qui aura retenu bien des attentions, fait couler beaucoup d’encre et de salive, aussi bien sous nos tropiques qu’au-delà même du Sénégal, n'aura pas connu son épilogue. De renvoi en renvoi, l'audience d'hier, aura été marqué par les plaidoiries du pool d'avocats de Luc et ses présumés complices. Lesquels, se sont relayés à la barre et à qui mieux-mieux, tentant de disqualifier les faits gravissimes reprochés à leurs différents clients. Comme s'il s'agissait d'un concours, les conseils aussi bien de Luc, de Djibrine Diop, de Kébé pour ne citer qu'eux ont déployés l'artillerie lourde aux fins de tirer des griffes de Dame Justice leurs clients respectifs.
En effet, bien que tirant en longueur, par moments, les plaidoiries aussi bien de la partie civile que de la défense ont été de haute factures, excellentes...
De l’ apologie du "jeune" (par l'âge) de Me Bamba Cissé, en passant par le plaidoyer saisissant de Me Baboucar Cissé, pour ne citer qu'eux, d'autant que la liste est loin d'être exhaustive, le public a été tenu en haleine de 9 h du matin à minuit passé.
En face, Luc Nicolai, faisant semblant d'être stoïque, mais dissimulant malaisément son désarroi, suivait, avec sa mise impeccable (tenue traditionnelle en "Thioup") les débats. De temps à autre, il ne manquait pas de jeter un regard furtif sur la foule compacte d'inconditionnels, mais également de curieux. Qui le dévorait des yeux.
A l’origine, celui qui est jusque là présenté comme le factotum, c'est-à-dire l’homme à tout faire de Jean François Touly, richissime patron des Résidences du Port à qui la douane sénégalaise réclamait dans un passé récent 12,8 milliards de F Cfa, est trainé en Justice pour une sale affaire de drogue dure.
Retour sur cette affaire qui défraie encore la chronique
Les faits remontent au 27 Septembre 2012. Depuis ce jour, Luc croupit en prison suite à une saisie des gabelous de 39 boulettes de cocaïne dissimulées sous un casque. Dans sa descente aux enfers, le boss de Lamantin Beach aurait balancé des noms. Parmi eux, un certain…Luc Nicolaï devant les enquêteurs. Du coup, l’hôtel Lamantin est éclaboussé avec l’arrestation et l’incarcération à la maison d’arrêt et de correction (MAC) de Thiès du Directeur Général Bertrand Touly. Il ne sera pas le seul à la MAC de Thiès car il a été rejoint par 5 autres personnes qui seraient impliquées, en l’occurrence Luc Nicolaï, considéré par l’enquête préliminaire comme le personnage central, mais aussi deux douaniers et deux employés de l’hôtel Lamantin Beach, Djibrine Diop dit Ibou et Lamine Mbaye.
Gardés à vue à la section de recherches de la gendarmerie de Thiès, Luc Nicolaï et Cie ont été entendus sur la base d’une plainte introduite par la famille Touly, qui a estimé que Bertrand Touly a été victime d’une machination orchestrée par Luc Nicolaï et dont les deux douaniers, Abdoul Khadre Kébé et Pape Massiré Thiam (lequel a bénéficié d’une LP), et les deux employés ont été des acteurs essentiels, afin de soutirer de l’argent au Directeur Général Bertrand Touly. Déférés au Parquet le lundi 22 octobre, ils ont bénéficié d’un retour de Parquet pour être ensuite présentés de nouveau au Procureur qui les a placés sous mandat de dépôt. Ainsi, ils ont passeront leur première nuit en prison, méditant sur leur sort avant de faire face au juge le 31 octobre. Ce sera la date du procès car le Procureur a finalement tracé au dossier le chemin des flagrants délits, alors que tout le monde redoutait celui de l’instruction. Le procès sera renvoyé. S’en suivront d’autres renvois.
Faudrait-il rappeler qu’à l’époque, Me Boubacar Cissé, un des avocats de Luc Nicolaï, soutenait que les 5 mis en cause ont été placés sous de dépôt pour détention de drogue, association de malfaiteurs, entrave à une bonne administration de la justice, corruption active, usage de faux en écriture authentique.
Et le conseil de déclarer que la vérité allait éclater le 31 octobre dernier. Que nenni ! Me Cissé, soutenait, à gorge déployée que « les premiers signes sont déjà perceptibles avec les déclarations de l’un des employés de l’hôtel qui a soutenu que c’est Eric Philibert, Directeur de l’exploitation de l’hôtel qui a orchestré une machination pour enfoncer Luc Nicolaï ».
Pour rappel, Luc Nicolaï avait été d’abord entendu par les gendarmes enquêteurs qui lui avaient ensuite signifié une seconde convocation qu’il n’avait pas respectée. C’est pourquoi, il avait été cueilli manu militari par les gendarmes de Kaolack, alors qu’il revenait d’un voyage en Gambie, pour être conduit à la section de recherches de la gendarmerie de Thiès.
DAKARACTU.COM