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Dans les chancelleries occidentales où l’on suit heure par heure l’évolution de la situation à Tripoli, la chute de Mouammar Kadhafi n’est plus qu’une question d’heure. « Il semble que nous assistions à la fin du régime de Kadhafi », a indiqué lundi matin Michael Mann, le porte-parole de la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton. Il a exhorté le guide libyen à « quitter le pouvoir immédiatement et éviter que le sang ne soit davantage versé ». Dans une déclaration conjointe publiée lundi, le président de la Commission européenne José Manuel Barroso et le président du Conseil européen Herman Van Rompuy, ont demandé à Mouammar Kadhafi d’accepter la volonté du peuple libyen et de se retirer immédiatement du pouvoir. « La quête du peuple libyen pour la liberté arrive à un tournant historique. Les efforts acharnés des forces de la nouvelle Libye, soutenues militairement par l’OTAN et plusieurs Etats membres, et par des pays de la région, ont conduit le régime de Kadhafi à sa fin », ont indiqué MM. Barroso et Van Rompuy. « La voie est désormais ouverte en Libye pour la liberté et l’auto-détermination. L’Union européenne continuera de soutenir le pays dans sa transition démocratique et sa reconstruction économique, basée sur la justice, l’inclusion et l’intégrité territoriale, de conserve avec la communauté internationale », selon la déclaration.
Même son de cloche aux Etats-Unis. Dès dimanche, Barack Obama a exhorté Kadhafi à quitter le pouvoir, pour épargner des vies humaines. « La façon la plus sûre de mettre un terme au bain de sang est simple : Mouammar Kadhafi et son régime doivent reconnaître que leur règne est terminé. Kadhafi doit regarder la réalité en face, il ne contrôle plus la Libye. Il doit abandonner le pouvoir une fois pour toutes », a indiqué le chef de la Maison blanche, dimanche dans un communiqué. « En ce moment historique et décisif, le Conseil national de transition (CNT, organe politique des insurgés) doit continuer à faire preuve de l’autorité nécessaire pour conduire le pays vers une transition qui respecte les droits du peuple de Libye », a-t-il ajouté. En Grande-Bretagne, le premier ministre David Cameron a de nouveau interrompu ses vacances pour tenir une réunion d’urgence du Conseil national de sécurité sur la Libye.
Six mois de bataille
Après six mois de batailles entre le régime autoritaire de Mouammar Kadhafi et les insurgés partis de l’est de la Libye, tout a basculé dimanche, avec l’entrée de ceux-ci insurgés dans la capitale. La veille, lors d’une offensive baptisée « Sirène », les rebelles avaient pris Tripoli en étau. Un premier groupe était arrivé par la mer, de l’enclave côtière de Misrata à 200 km à l’est. D’autres combattants venant de l’Ouest avaient réussi, après de violents accrochages avec les hommes de Kadhafi à atteindre Tripoli dimanche, en fin d’après midi. Les images diffusées par les télévisions du monde entier ont montré la prise de la place Verte, lieu symbolique où les partisans de Kadhafi se rassemblaient depuis le début de l’insurrection à la mi-février. Une foule en liesse, agitant des drapeaux rouge, noir et vert, aux couleurs de la rébellion, y dansait et scandait « Allah Akbar » ( »Dieu est grand ») tout en tirant en l’air.
Les rebelles n’ont visiblement pas rencontré une forte résistance lors de leur assaut sur Tripoli. La garde de Mouammar Kadhafi se serait rendue au milieu de la nuit. Deux des fils du guide ont été arrêtés. Seif al-Islam, son fils cadet et très médiatique, présenté comme son dauphin, est visiblement tombé le premier aux mains des rebelles. Ceux-ci auraient déjà entamé des négociations pour son transfert à la Cour pénale internationale de La Haye (Pays-Bas), qui souhaite le juger pour crimes contre l’humanité. Mohammad un autre fils de Kadhafi a de son côté indiqué, dans une interview à Aljazeera qu’il avait été arrêté et placé en résidence surveillée.
Mouammar Kadhafi porté disparu
Depuis l’entrée des rebelles dans la capitale libyenne, Mouammar Kadhafi est porté disparu. Dans un message sonore diffusé dimanche matin par la télévision d’Etat, il affirmait qu’il ne se rendrait pas et qu’il sortirait « victorieux » de la bataille de Tripoli, appelant ses fidèles à « nettoyer la capitale ». Lundi matin, de violents combats ont été signalés près de sa résidence de Tripoli. Alors que les rebelles contrôlaient près de 80% de cette ville, sa localisation a commencé à alimenter une vive controverse. Certaines rumeurs l’ont dit terré dans sa résidence ou dans l’un de ses bunkers de la capitale. D’autres ont affirmé qu’il avait quitté Tripoli et cherchait à se réfugier en Algérie ou en Tunisie. Les rebelles qui souhaitent l’appréhender pour le juger en Libye ont indiqué qu’ils ne savaient pas où il se trouvait.
Une transition de huit mois
Ceux-ci ont a entamé la prise en main de la capitale libyenne, avant même la fin des combats. Le CNT, leur organe politique a annoncé avoir pris le contrôle de deux des réseaux de téléphonie mobile d’Etat et ont alloué 25£ de crédit gratuit à tous les abonnés. Dans le même temps, Internet a été rétabli dans la ville. Mahmoud Jibril, l’un des principaux responsables du CNT a mis en garde les rebelles contre tout acte de vengeance. « Je demande à tous mes frères libyens de prouver que nous sommes responsables en ce moment critique. Les yeux du monde vous regardent : soit vous gagnez la démocratie, soit vous choisissez la vengeance », a-t-il déclaré. Le CNT souhaite assurer la transition vers un régime démocratique. Dans une « Déclaration constitutionnelle » publiée récemment il décrit en 37 articles les grandes étapes de la période de transition. Celle-ci devrait durer huit mois, période après laquelle le CNT s’engage à quitter le pouvoir, après avoir formé un gouvernement intérimaire et élu une Assemblée nationale de transition. Principales missions de cette dernière : désigner un nouveau gouvernement, mettre en place un Comité chargé de rédiger une nouvelle Constitution, qui sera présentée par référendum aux Libyens et organiser dans les six mois des élections générales supervisées par l’ONU. L’Otan, l’allié militaire du CNT a promis qu’elle l’aiderait à reconstruire le pays.
Avant cela, il faudrait faire taire définitivement les armes à Tripoli.
par René Dassié
source Afrik.com/XIBAR.NET