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Libre parole: Gouy gui, le professionnel… amateur Par Diégane Sarr


Jeudi 28 Janvier 2016

Faut-il que Gouye Gui se fasse toujours illustrer de la plus triste des manières ? Comme lors de son face-à-face contre Zoss, il y a deux ans, le protégé de Mor Fadam a servi une parodie de combat face à Ama Baldé. Une connerie cher payée. La fin de ses incantations ?


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Tout ça pour ça ! L’issue grotesque du combat entre Gouye Gui et Ama Baldé, dimanche dernier, a sans doute laissé un goût amer aux amateurs. Venus nombreux au stade Demba Diop pour suivre ce régal annoncé, ces derniers s’attendaient à tout sauf à cette parodie de face-à-face dont le coupable n’est autre que le poulain de Mor Fadam.

Mais s’il y a quelqu’un qui devrait être déçu, c’est bien le promoteur qui a investi une centaine de millions de francs sur le lutteur de Guédiawaye pour, en fin de compte, n’avoir droit qu’à cette piètre prestation de sa part. Drôle de retour sur investissement ! A en rire ou en pleurer ?

En showman qui sait enflammer le public par ses déclarations à la fois fracassantes et électrisantes, Gouye Gui avait pourtant promis l’enfer au fils de Falaye Baldé. Il avait fait du dilatoire comme il sait le faire, en refusant d’aller lutter en Gambie, quand son adversaire était prêt à y aller. A l’arrivée, la montagne a accouché d’une souris et il a ravalé ses propres propos. Au grand bonheur d’Ama Baldé qui n’a pas eu besoin de forcer son talent pour prendre sa revanche.

Car, c’est sur un plateau d’argent que le jeune lutteur de Pikine a remporté cette victoire tombée dans son escarcelle comme un fruit mûr. En se livrant à ses fameuses incantations devenues un rituel, alors que l’arbitre central avait fini de donner le coup d’envoi du combat, Gouye Gui croyait naïvement qu’Ama allait le laisser faire, comme le lui permettaient souvent ses adversaires.

Erreur ! Le petit frère de Jules Baldé, sans doute bien conseillé et déterminé à en finir avec lui, ne tarda pas à ouvrir les hostilités avec un crochet sur la tempe du coéquipier de Sa Cadior 2. Gouye Gui simule aussitôt un KO, espérant influencer l’arbitre en sa faveur. Ce qu’il ne savait pas, s’il ne faisait pas simplement semblant, c’est qu’il venait de perdre le combat. Et l’arbitre Sitor Ndour n’hésite pas une seule seconde pour donner la victoire au lutteur pikinois.

Manifestement, Gouye Gui n’en revient pas. Le fameux roi autoproclamé du « Simpi » accuse même l’arbitre de s’être « trompé » ! Comble de mauvaise foi, ou tout simplement ignorance du règlement de la lutte ? On verra s’il va déposer un recours.

Une chose est sûre : le protégé de Mor Fadam commence à en faire trop avec ses conneries ; puisqu’il n’en est pas à son coup d’essai. Il y a deux ans, il avait bêtement perdu son face-à-face contre Zoss à qui il tendait la main, au lieu de prendre au sérieux son adversaire et le combat. Impitoyable, le chef de file de l’écurie « Door Doraat » lui broya un doigt et fut désigné vainqueur par décision médicale. Comme lors de cette confrontation contre Ama, le bouillant lutteur de Guédiawaye désigna l’arbitre qui a bon dos comme le coupable.

Une fuite en avant. Au lieu de reconnaître ses erreurs, de se remettre en cause, Gouye Gui préfère se rabattre sur des bouc-émissaires, alimentant de plus belle la polémique. Le lutteur ne semble toujours pas réaliser qu’il évolue dans un milieu professionnel qui a ses règles strictes et où toute erreur se paie cash. Son comportement d’avant-hier indique que son encadrement technique a encore du pain sur la planche pour le sortir définitivement de l’amateurisme dans lequel il se débat.

D’autant plus que tout porte à croire que le leader de l’école de lutte Mor Fadam ne maîtrise pas le règlement de la lutte, à défaut de faire preuve d’un manque de discipline. L’un dans l’autre, Mor Fadam et son staff devront travailler davantage pour faire de leur poulain un vrai professionnel.

Qui agit non sous l’impulsion, la fougue, la colère mais à travers son cerveau. On ose tout de même espérer que la leçon que lui a infligée Ama Baldé lui servira pour ses futures sorties. La fin de ses incantations ? Rien n’est moins sûr. 

Le lutteur y tient comme à la prunelle de ses yeux. Au risque de se faire de nouveau prendre à son propre jeu…

LESOLEIL


Abdoul Aziz Diop