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Société

"Les traditions prétextes": Constance Toma'MYAÏ déconstruit les habitudes culutrelles


Jeudi 10 Décembre 2015

«Les Traditions-prétextes-Le Statut de la femme à l’épreuve du culturel » est un essai de l’ancienne ministre ivoirienne de la Famille et de la Promotion de la femme, Constance Toma'mYaï. Ce livre est une dénonciation du conditionnement dans lequel sont maintenues des générations d'hommes et de femmes sous le fallacieux prétexte des habitudes culturelles appelées traditions.


Publié en 2014 aux Jd Editions d’Abidjan, « Les Traditions-prétextes-Le Statut de la femme à l’épreuve du culturel » remet en cause et démystifie la tradition selon laquelle la femme doit toujours rester docile et soumise. L’auteur, Constance Toma'mYaï, ancienne ministre ivoirienne de la Famille et de la Promotion de la femme, attire l’attention sur le constat selon lequel l’attachement aux « valeurs traditionnelles », à la dimension culturelle, est évoqué pour légitimer la marginalisation des femmes et justifier les violences qui leur sont faites.

Ce livre cherche à déconditionner, déconstruire et démystifier ce condensé de préjugés et de mythes volontairement construits sur la femme et qui ruinent les programmes de développement sur le continent africain. Cela, dans l’objectif de changer le regard des femmes et de la société sur la place et le rôle de ces dernière. Pour l’auteur, « les fausses valeurs assimilées au fil du temps, alors qu’elles sont fondées sur des mensonges, finissent par devenir des vérités ». D’où l’urgence de les remettre en cause.

D’après Constance Toma'mYaï, il urge d’intégrer dans la recherche des solutions du continent, les questions liées aux bouleversements dus aux injustices créées depuis des lustres, et tolérées par l’humanité. Selon elle, l’Afrique a certes été humiliée, « mais nous devons aussi, de manière endogène, reconnaître que la femme africaine a été et continue d’être l’oubliée des indépendances, des révolutions démocratiques à particules… ». 

Le livre, à travers les expériences personnelles de l’auteur, cherche à faire éclater les carcans qui empêchent aux femmes de retrouver la place qu’elles méritent dans la société. Il s’agit d’une sorte d’instrument de conscientisation de la gente féminine afin qu’elle prenne son destin en main. L’auteur, par l’entremise d’un essaim de questionnements, balise la voie pour obliger les femmes à assumer toutes les responsabilités pouvant conduire à un véritable changement.

« Chaque jour, la famille, la société s'évertuent pour faire accepter que la place qui est faite aux femmes est ce qu'il y a de mieux, parce que...cela a toujours été ainsi ! Vous conviendrez avec moi que comme argument pour discriminer négativement les femmes, on ne saurait trouver mieux ! », laisse-entendre la fondatrice de l’Association ivoirienne des droits des femmes (Aidf).

Prise en compte des aspirations légitimes de la femme
Dans « Les Traditions-prétextes-Le Statut de la femme à l’épreuve du culturel », il ne s’agit point d’un procès fait à nos traditions. Mais un rappel qu’à travers le monde et les âges, les coutumes ont toujours existé avec leurs bons et mauvais côtés. C’est ce mauvais côté cherchant à éterniser la femme dans le statut des opprimés et justifiant l'oppression par les habitudes culturelles que dénonce Toma’mYaï.

A ses yeux, « nous devons aller au-delà des clichés et autres préjugés sans fondement pour proposer des alternatives viables et acceptables, respectant les droits humains des femmes ». De l’avis de ce professeur, spécialisé dans la rééducation des troubles du langage, la femme africaine vit un paradoxe : légitimement elle a pris sa place dans toutes les luttes de revendications qui ont jalonné l'histoire de nos peuples.

Toutefois, le débat à l'ordre du jour aujourd'hui est la prise en compte des aspirations légitimes de la femme. Une alternative qui, pense-t-elle, passerait par une démocratisation de la société dans sa globalité en renforçant ou en créant une sorte de consensus sur cette problématique.  « Il ne s'agit plus de ré-découvrir les femmes mais de les prendre effectivement en compte dans les statistiques.

Construire l'Etat de droit n'est pas seulement possible ; c'est un impératif. Nos dirigeants ne peuvent plus se permettre de considérer le statut de la femme comme une option. Ils ont le devoir de l'intégrer dans toutes les sphères de leurs projets », avance l’auteur, ajoutant qu’il est temps de passer des discours politiques à  des actions concrètes réduisant jusqu'à faire disparaître les écarts de chances entre les citoyennes et les citoyens. Seulement pour y arriver, la consultante internationale préconise la levée des obstacles politiques. Pour elle, une volonté politique hardie manque au progrès du continent. 

LESOLEIL




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