Les lundis de Madiambal Diagne: Tant pis pour Abdoulaye Wade
Il n’y a pas à faire la fine bouche. Le XVème sommet de l’Organisation internationale de la francophonie (Oif) qui s’est achevé hier à Diamniadio était une belle réussite. Les paris de la participation et de l’organisation ont été réussis. Et comme pour parachever ce succès, le Sommet a élu Mme Michaëlle Jean au poste de Secrétaire général en remplacement du Président Abdou Diouf. L’élection de la journaliste et ancienne Gouverneure générale du Canada apparaît ainsi comme l’aboutissement logique d’une rencontre internationale ayant pour thématique principale le rôle et la place des jeunes et des femmes dans l’espace francophone.
L’appréciation positive de la manifestation est unanime. Tout le monde est tombé sous le charme de la belle prouesse réussie par le Sénégal. Déjà, la veille de l’ouverture du Sommet, Clément Duhaime, Administrateur délégué de l’Oif, nous confiait sa bonne surprise devant la beauté, la splendeur et la fonctionnalité du Centre international de conférences réalisé en moins d’une année pour abriter les travaux des chefs d’Etat et de gouvernement. Le Président français, François Hollande n’a pas de mots assez dithyrambiques pour qualifier la bâtisse qui, à ses yeux, «symbolise l’Afrique en développement».
Mais la plus grande réussite aura été le culte des valeurs de démocratie et d’altruisme républicain qui a caractérisé la rencontre de Dakar. Le chef de l’Etat du Sénégal, Macky Sall, aura posé un acte plein d‘enseignements et de courtoisie en décidant de donner le nom de l’ancien Président Abdou Diouf au Centre international de conférences de Dakar. Il est en effet rare de voir à travers le monde, un ancien chef d’Etat cohabiter pacifiquement avec son successeur jusqu’à se faire honorer, de son vivant, en donnant son nom à un grandiose édifice public. Le Sénégal aurait encore davantage ébloui le monde s’il ne manquait pas à la tribune, un autre ancien chef de l’Etat, en la personne de Me Abdoulaye Wade. Ce dernier a boudé l’invitation qui lui avait été adressée parce qu’il n’a pas su ou n’a pas pu s’élever et faire la différence entre les affaires d’Etat et ses affaires personnelles et familiales. Il a été incapable de discerner le fait que c’est la République du Sénégal, qui lui a déjà tout donné, qui lui a déjà fait tous les honneurs, qui voulait l’inviter ainsi. Et quelle attitude chevaleresque l’homme aurait-il fait montre en honorant l’invitation !
En boudant la cérémonie, Abdoulaye Wade a fait un pied de nez au Sénégal. Pour autant il s’est exclu lui-même de la fête. Tous les orateurs lui auraient rendu un hommage. Mais il aura récolté d’avoir été tourné en dérision. Seulement, Abdoulaye Wade conforte tous ses détracteurs qui disaient qu’il ne pourrait jamais souffrir d’être le témoin d’hommages rendus à un Sénégalais autre que lui-même ou son fils Karim Wade. La bonne preuve est que jamais un Sénégalais n’a été porté par son pays à des responsabilités internationales durant tout le règne de Abdoulaye Wade. Abdou Diouf avait vu Abdoulaye Wade s’opposer farouchement à sa candidature à la tête de l’Oif. Le candidat du Sénégal pour remplacer Boutros Boutros Ghali à la tête de l’Oif aura été resté pendant longtemps Henri Lopez du Congo. Le Président Wade n’avait dû se ranger derrière le plébiscite annoncé de Abdou Diouf dont la candidature avait été suscitée et portée par le Président Jacques Chirac. Qui ne se souvient pas de l’indignation provoquée par le même Abdoulaye Wade à la tribune de la Fao à Rome à l’occasion d’un Sommet contre la faim ? Quand tous les orateurs, tous des têtes couronnées du monde, rendaient tour à tour un vibrant hommage au Directeur général Jacques Diouf qui était en passe de terminer son troisième mandat à la tête de la plus importante organisation du système des Nations-Unies, Abdoulaye Wade se permettait lui de ne pas lire le discours qui lui était préparé mais d’improviser des diatribes, des attaques en règles contre Jacques Diouf. Après avoir flétri Jacques Diouf avec une violence haineuse, il fera distribuer le texte du discours qu’il devait prononcer. Abdoulaye Wade s’était montré si courroucé le 5 juin 2008 au siège de la Fao à Rome qu’il joua les prolongations de sa colère noire en s’attaquant au journaliste Yakham Mbaye, alors Directeur de publication du Populaire qui cherchait simplement à l’interroger.
Avant Abdou Diouf et Jacques Diouf, l’ancien ministre de l’Economie et des Finances Moussa Touré sera sacrifié devant le refus du chef de l’Etat du Sénégal de permettre à son compatriote de rempiler à la tête de la Commission de l’Union économique et monétaire Ouest africaine (Uemoa). Abdoulaye Wade avait préféré la candidature du Malien Soumaïla Cissé à celle de Moussa Touré. Fâché, ce dernier traitera Abdoulaye Wade de tous les noms d’oiseau devant ses pairs chefs d’Etat.
Il n’est donc pas étonnant que Abdoulaye Wade ne veuille pas participer à cette manifestation de l’Oif qui devait non seulement consacrer une belle réussite pour Macky Sall mais aussi un hommage pour Abdou Diouf. En dépit de son âge, il n’a pas eu la sagesse de se faire violence et de participer à chanter une symphonie pour le Sénégal. François Hollande relèvera que l’âge n’est pas toujours synonyme de sagesse. En effet, sur ce coup encore, Abdoulaye Wade a manqué de sagesse. Il n’avait ménagé aucune initiative pour saboter le Sommet de l’Oif à Dakar et détourner l’attention du public sur cet événement. Mal lui en a pris car il a cherché, en se servant notamment des médias, à jeter le discrédit sur le Président Macky Sall au moment où arrivaient à Dakar les hôtes du Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement membres de l’Oif!
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