Les lundis de Madiambal Diagne: Au théâtre du 20 mars
Au lendemain de la décision de Abdoulaye Wade de procéder à la désignation, illico presto, d’un candidat de son parti à la prochaine présidentielle, un responsable, de premier plan du Parti démocratique sénégalais (Pds), nous confiait avec assurance «qu’aucun responsable sérieux, d’envergure, ne fera acte de candidature dans ce simulacre de primaires dont le résultat est connu d’avance». Notre interlocuteur poursuivait en indiquant que «pour chercher à rendre cette opération plus ou moins crédible, des candidatures faire-valoir, des pantins, seront suscitées par-ci et par-là mais personne ne s’y trompera. On cherchera simplement à donner l’impression d’une compétition démocratique en désignant Karim Wade». Les annonces de candidatures à ces primaires dont les résultats devraient être connus le 20 mars prochain, lui donnent parfaitement raison.
Qui sont déjà déclarés candidats face à Karim Wade ? Ce serait Serigne Mbacké Ndiaye, Amadou Kane Diallo, Serigne Falilou Mbacké. Quel désert! Le Pds est-il si dépourvu de ressources politiques pour que ses potentiels candidats ne soient que des personnes ayant trouvé grâce auprès de Wade bien après son accession à la tête du Sénégal ? En quelque sorte, il y aura un néant face à la candidature de Karim Wade, d’autant que chacun de ces challengers déjà déclarés, avaient déjà appelé, dans d’autres circonstances, à l’unité des militants du parti derrière la personne de Karim Wade. La commission de candidatures composée exclusivement de «Karimistes» pourra pousser la pièce de théâtre dont la représentation se déroulera le 20 mars prochain à la permanence Mamadou Lamine Badji, en s’essayant à la démocratie et à la transparence parfaites. Aucune des candidatures ne sera recalée, la commission pourra même proposer de les départager par un vote à bulletins secrets.
«A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire» disait Corneille dans le Cid. La candidature de Karim Wade ne court aucun risque devant un collège électoral composé des seuls membres du bureau politique choisis par Abdoulaye Wade, surtout que le vote se déroulera en l’absence des principales figures de proue du parti. Au meilleur des cas, les grands responsables du Parti dont la candidature aurait pu être perçue comme crédible et que sont les Souleymane Ndéné Ndiaye, Aïda Mbodji, Modou Diagne Fada, Madické Niang entre autres, s’abstiendront à coup sûr dans ce vote. L’ancien Directeur de cabinet du Président Wade, Habib Sy, s’était lui déjà déclaré, avant tout le monde, candidat à la prochaine élection présidentielle sous la bannière de son mouvement politique «Nouvelle vision du Sénégal».
Abdoulaye Wade aura ainsi la confirmation donc que tous ceux qui pourraient tenir la dragée haute à Karim Wade se seront écartés de la vraie fausse compétition à l’investiture du Pds. Ils sont tous convaincus que l’investiture d’un candidat du Pds à la prochaine présidentielle est très prématurée, surtout que cela veut se faire avant même un congrès prévu en août 2015. La question est de savoir qu’est ce qui presse tant Abdoulaye Wade avant le congrès de son parti prévu dans moins d’un semestre ? Sans doute le verdict du procès de son fils lui impose un agenda. Ainsi, l’opération de désignation de Karim Wade pour porter les couleurs du Pds ne procède que d’une manœuvre de Abdoulaye Wade pour tenter de voler au secours de son fils, mais point pour préparer une élection présidentielle. Ces responsables se réservent certainement pour d‘éventuelles nouvelles investitures, quand le candidat Karim Wade aura fini de constater qu’il ne pourra pas battre campagne en restant en prison ou que sa candidature à la présidentielle de 2017 ou 2019 aura été déclarée irrecevable pour cause d’inéligibilité pour raison de condamnation pénale ou de pluralité de sa nationalité. Ce sera alors le temps des véritables investitures du Pds, auxquelles des hommes politiques en rupture de ban avec le parti comme Idrissa Seck, Pape Diop s’autoriseraient à participer. Même un Oumar Sarr pourra se convaincre d’avoir vaincu ses limites politiques objectives pour faire acte de candidature, d’autant qu’en apportant son soutien à l’actuelle candidature de Karim Wade, il pourra estimer avoir donné suffisamment de gages à la «famille Wade». Dans une compétition ouverte et franche, Oumar Sarr pourra-t-il rester Coordonnateur national du Pds ?
Il faut dire que le cas Karim Wade a toujours été singulier au Pds. La plupart des responsables du parti ne le piffent pas ou sont gênés par le dessein manifeste de son père de lui confier les rênes du parti. Seulement, ils n’étaient pas nombreux à le dire à haute et intelligible voix, à l’instar de l’ancien Premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye, qui clamait dans les colonnes de Week End Magazine que «jamais je ne me mettrai derrière ce gosse!». Les autres responsables faisaient semblant de jouer le jeu tout en gardant, chacun dans son for intérieur, l’ambition d’être choisi à la place de Karim Wade. Personne ne se trompait sur les intentions des uns et des autres. D’ailleurs, Mme Viviane Wade avait une fois, pété les plombs pour cracher que : «Tous ces gens-là souhaiteraient que Karim reste en prison». Karim Wade lui même, du fond de sa cellule de prison de Rebeuss, en demeure persuadé.
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