Les difficultes d’application de l’accord de paix et de reconciliation malien explicitees par un officier de Police

L’inspecteur général de Police intervenait lors de la séance du Conseil de sécurité initiée par le Sénégal sur le rôle de la composante Police des opérations de maintien de la paix portant sur la protection des civils. 

 

’’Il en résulte des attaques systématiques à l’encontre des forces maliennes, de la MINUSMA et de Barkhane (forces françaises déployées dans le Sahel), traduisant ainsi la détermination de ces groupes à entraver la mise en œuvre de l’accord de paix’’, a souligné le chef de la Police de la MINUSMA. 

 

L’inspecteur général de Police a ajouté que ’’les actes terroristes naguère concentrés dans le nord se sont propages dans le centre et se sont récemment étendus vers le sud’’. 

 

Selon lui, ’’on compte actuellement au moins 8 groupes terroristes officiellement actifs, sans compter la possibilité de cellules en émergence dans les pays environnants et ayant des impacts au Mali’’. 

 

’’De janvier 2014 au 10 octobre 2016, 1013 attaques ont été recensées à l’encontre de la MINUSMA, des ONG, des Forces de défense et de sécurité du Mali et de la population’’, a indiqué l’officier supérieur, qui, a également estimé à 227 les attaques par mines et, à 210, celles par tirs de roquettes ou mortiers. 

 

Toutefois, a souligné l’inspecteur général Issoufou Yacouba, ’’une stratégie nationale en matière de prévention du radicalisme violent, de la lutte contre le crime organisé et le terrorisme est en cours d’élaboration par les autorités maliennes avec l’appui du Système des Nations Unies et certains partenaires techniques’’.

 

’’La vision stratégique globale doit prendre en compte toutes les dimensions du phénomène, mais aussi des mécanismes de coopération de coordination entre tous les organes étatiques et non étatiques concernés afin de prévenir les menaces liées au terrorisme aux niveaux national, régional et international’’, a analysé le chef de la Police de la MINUSMA. 

 

Mais, en attendant l’adoption de cette stratégie et pour atténuer l’impact des activités terroristes, la MINUSMA a, selon l’inspecteur général de Police, pris des mesures palliatives allant de la création d’une cellule de lutte contre la criminalité organisée transnationale à la mise sur pied d’un laboratoire de police technique et scientifique, en passant par la formation du personnel traitant les engins explosifs improvises. 

 

Issoufou Yacouba qui a déploré la non opérationnalité de la Brigade d’investigation du pôle judiciaire spécialisé, a rappelé la mise en place par la police de la MINUSMA d’un plan de recueil et d’analyse de renseignements. 

 

PON/ASB