Les dernières heures de Salvy : « Si je meurs, diffuses le CD et tout le monde saura la vérité »

Christian Salvy, décédé le 26 novembre dernier, n’était pas aussi ignorant que certains le pensent. Il avait tout planifié sachant qu’il n’avait plus assez de temps à vivre. Acculé par la brigade de recherche et par les nouvelles autorités pour son rôle auprès de Wade, Salvy était un homme meurtri. Il avait tout donné au Sénégal et le voilà devenu un homme traqué. Wade l’avait abandonné parce qu’il ne voulait plus être la vache à lait d’un pouvoir gourmand et d’un fils du président vorace. Tel un ogre, Karim voulait tout prendre à la société Dakar Dem Dikk. Seul et isolé avant l’arrivée de Macky, Salvy était blessé. Son ami Wade l’avait trahi et sa maladie le rongeait. Le 25 mars qui devait sonner sa réhabilitation, fait de lui une proie pourchassée par des chasseurs de prime. Il n’en pouvait plus. Il avait subi des humiliations avec Wade, et le voilà avili par Macky. Cet évènement sonne le glas de son existence.

Avant de mourir

Le médecin lui ayant annoncé qu’il n’avait plus beaucoup de temps à vivre, alors Salvy appelle un homme de confiance qui a toujours été à ses côtés. Cet homme dont nous préférons garder l’anonymat, sait que Christian est un homme pauvre, lui qu’on a accusé de détournement. Eh oui ! « Salvy n’avait même pas de quoi acheter un bout de pain, et on l’accuse de détourner des milliards. C’est inouï » nous dit-il.

Il savait Christian mourant. A ses côtés, il l’assiste, l’écoute et le console. Il avait de la peine pour un homme aussi fragile qui allait mourir dans la tristesse malgré tous ses efforts faits pour le Sénégal. Alors, faisant un dernier effort, Salvy le regarde et lui dit : « As-tu de quoi enregistrer mes dernières déclarations ? ». En pleurs, son ami lui dit : « oui »

Et Christian d’une voix sereine et apaisée déballe tout. Et à la fin, il lui dit : « Si je meurs, diffuses le Cd et tout le monde saura la vérité ».

Un Cd qui accuse…Karim Wade, son DC Racine Kane et Habib Sy.

Le Cd accuse Karim Wade et le mode de financement de la Génération du Concret par la Caisse de Consignation et des dépôts, son directeur de cabinet Racine Kane et Habib Sy. Et à propos de dernier, il dit : « lors de mon voyage en Inde pour l’achat de bus Tata avec Habib Sy, alors ministre du Transport, après la commande des bus, il restait un reliquat de 80 000 dollars. Je lui ai demandé d’acheter des pièces détachées. Il a refusé, me rétorquant qu’il était l’autorité qui représente l’Etat et la dernière décision lui revient. Dès notre retour au bercail, à ma grande surprise, les indiens m’envoient une facture, annonçant que le ministre Habib Sy a commandé 3 4X4 également envoyés à son nom. Donc, il a utilisé ce reliquat à son compte propre ».

Mais le Cd cache d’autres révélations de taille : une très haute personnalité du régime actuel est impliqué jusqu’au coup. Et un candidat à la dernière élection présidentielle fait aussi partie des personnes citées par Christian Salvy.


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