Autres articles
-
Le géant français de l'uranium Orano annonce avoir perdu le contrôle de sa filiale au Niger
-
Sangomar : Près de 3 millions de barils de pétrole brut produit en Novembre (Rapport)
-
Sonko annonce l’accélération du processus de reddition des comptes
-
Affaire Omart City: Après Mamadou Guissé, Pape Boubacar Camara et Khady Faye placés en garde à vue
-
West african energy : Samuel Sarr ouvre un nouveau front
Mais Bébé Modou est toujours en rade, avec son état qui devient de plus en plus désespérant. Sommes-nous devenus indifférents à la souffrance ? Sommes- nous devenus blasés face aux difficultés de nos concitoyens les plus démunis ? Certes, il y a eu quelques cas d’escroquerie de parents qui avaient mis en photo leurs progénitures dans les journaux et qui, après avoir ramassé un petit pactole, ont consacré cet argent à des boubous en bazin ou à l ‘achat d’un beau mouton de Tabaski. Certes, nous sommes dans un pays de croyants et le sort que Dieu nous impose de respecter fait que toutes nos misères ne peuvent être réglées par le biais de la charité. Mais d’abord, comment se fait-il que Bébé Modou ne puisse pas être soigné chez nous ? Comment voulez-vous que nos dirigeants, qui se font soigner de la moindre migraine en France, se préoccupent de la nécessité d’implanter un système sanitaire performant sous nos cieux ? Que représentent 37 millions en regard de certaines excentricités libérales, comme celle d’entretenir la clientèle des souteneurs qui font la claque lorsque le président va faire un tour à l’étranger, comme à l’ONU récemment, où sa distribution de dollars a fait tourner la fête en pugilat ? Que représentent 37 millions pour le président Wade, la somme nécessaire pour sauver Bébé Modou, lorsqu’il est capable de tranquillement offrir 50 millions à un lutteur déjà grassement rétribué par ses cachets et ses multiples sponsors ? Peut-être que si d’ailleurs un de ces sponsors qui envahissent les arènes donnait une partie de l’argent nécessaire à la survie de Bébé Modou, ce geste sauverait ce dernier et boosterait l’image de la marque qui aura fait acte de générosité. Peut-être que si les grandes familles religieuses de ce pays, qui reçoivent de leurs fidèles des sommes extravagantes en « hadiyas », rétrocédaient à une « Fondation Bébé Modou » 1% de leurs encaissements, leurs prières en sus, leurs rôles et leurs influences seraient compris et magnifiés. Peut-être que si nos « milliardaires » qui se pavanent à la « une » des journaux people, roulent en carrosses luxueux et vivent en châteaux dorés, se fendaient de 10% de ce qu’ils donnent ostensiblement à des décès, pour des morts, leur réussite aurait plus de sens et leur générosité plus d’utilité et de panache. Peut-être que si tous les ministres régulièrement invités à parrainer tel ou tel anniversaire de chanteurs et chanteuses à Sorano, qu’ils viennent couvrir de grasses enveloppes, les donnaient à Bébé Modou, leur prestige serait encore plus grand et on les sentirait plus proches de nous et de nos préoccupations. Mais ne rêvons pas… Peut-être que si les enfants terribles de Pape Diop, d’Idrissa Seck et de Madické Niang se mettaient en bande pour braquer leurs papas respectifs, et remettaient à Bébé Modou leur butin, le peuple sénégalais les fêterait au Nirvana, comme de sympathiques « Robin de Bois », ce héros qui volait les riches pour donner aux pauvres. Peut-être aussi que si chacun d’entre nous donnait ne serait-ce que l’équivalent d’une recharge téléphonique, qu’on dépense pour raconter souvent n’importe quoi, nous nous sentirions un petit peu plus fiers de nous et de notre sens de la compassion, qu’on a quelque peu perdu. Bébé Modou doit être sauvé. C’est une cause nationale à brandir et à soutenir de toutes nos forces et de toutes nos âmes. Chaque jour qu'il passe dans son état végétatif actuel est plus scandaleux que le scandale.