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"Ce n'est pas dans l'Evangile", a ajouté le chef de l'Eglise catholique. Interrogé sur la campagne électorale aux Etats-Unis, le pape François a indiqué qu'il ne s'aviserait pas de conseiller aux catholiques américains de voter ou pas pour le favori des primaires républicaines. "Je ne vais pas me mêler de cela. Je dis simplement que cet homme n'est pas chrétien s'il a dit des choses comme cela. Il faut voir s'il les a dites de cette manière et là-dessus, je lui laisse le bénéfice du doute", a-t-il ajouté.
Pourquoi le pape cible Trump sur les migrants ?
Donald Trump avait critiqué le pape et sa visite à la frontière entre le Mexique et le Texas, mettant en doute son sens politique dans une interview à Fox News (en anglais). Le candidat fantasque a également annoncé qu'il ferait construire un mur à la place de l'actuel grillage entre le Mexique et les Etats-Unis s'il était élu président.
Le Vatican avait expliqué que le pape ne parlait pas en homme politique mais en homme de foi : "La politique n'est pas le métier du pape. C'est un homme de foi, il ne faut pas s'étonner que son message pastoral ait des répercussions politiques et sociales", avait déclaré le père Federico Lombardi, porte-parole du Vatican, mercredi dans un point de presse à Mexico.
Le pape s'est rendu jeudi à la frontière entre le Mexique et le Texas et a lancé un appel à la solidarité avec les immigrés qui traversent le Mexique et tentent de passer aux Etats-Unis. "On ne peut ignorer la crise humanitaire de ces dernières années qu'a provoquée la migration de milliers de personnes, que ce soit par le train, la route ou même à pied, traversant des centaines de kilomètres à travers les montagnes, les déserts, les chemins inhospitaliers. Cette tragédie humaine que représente la migration forcée est aujourd'hui un phénomène global", a déclaré le pape dans son homélie à Ciudad Juarez.
Comment réagit Trump ?
Aussitôt les propos du pape dévoilés, Donald Trump a publié uncommuniqué sur son site (en anglais). "Qu'un leader religieux mette en doute la foi d'une personne est honteux", écrit le milliardaire, qui est par ailleurs protestant. "Aucun dirigeant, notamment un leader religieux, ne devrait avoir le droit de remettre en question la religion ou la foi d'un autre homme", poursuit le candidat républicain à la présidence américaine. "Si le Vatican était attaqué par l'Etat islamique (...), je peux vous assurer que le pape ne pourrait que souhaiter et prier pour que Donald Trump soit président", dit-il en allusion aux menaces du groupe jihadiste contre Rome.
Ciblant implicitement la politique d'ouverture du pape, critiquée par les plus conservateurs, il ajoute que s'il est élu à la Maison Blanche, il ne permettra pas que "la chrétienté soit constamment attaquée et affaiblie". Donald Trump, qui a promis à ses électeurs d'expulser des millions de clandestins mexicains et a assimilé ces derniers à des criminels et des violeurs, s'en prend également dans son communiqué aux autorités mexicaines, qu'il accuse d'avoir "instrumentalisé" le pape en organisant la messe de mercredi à la frontière.
En 2013, Trump avait salué sur Twitter le pape nouvellement élu, "un homme humble tout à fait comme moi", "ce qui explique qu'[il l']aime autant".
FRANCETVINFO.FR