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Le gouvernorat de Gao, QG des rebelles touareg, a été pris par les islamistes


Mercredi 27 Juin 2012


Le gouvernorat de la ville de Gao, quartier général de la rébellion touareg, est tombé ce mercredi entre les mains des islamistes du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) après une journée de violents affrontements.


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Les islamistes du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) "sont entrés à l'intérieur du gouvernorat. Les combattants du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA, rébellion touareg) ont fui, d'autres ont été tués, d'autres arrêtés", selon le propriétaire de la station-service qui jouxte le gouvernorat.
"Je suis devant le gouvernorat, les moujahidine sont entrés à l'intérieur, ils contrôlent le gouvernorat et les environs", a affirmé un autre témoin, Issa Fané, membre de l'asssociation des ressortissants de Gao.
Selon lui, il y a "des blessés, des morts, des prisonniers" dans les rangs du MNLA.
Ces témoins ont affirmé qu'après avoir pris le contrôle du gouvernorat, les combattants du Mujao se dirigeaient mercredi après-midi vers un camp militaire tenu par le MNLA situé près de l'aéroport de Gao.
Un ancien policier malien en poste à Gao, qui ne travaille plus depuis la prise de la ville par différents groupes armés il y a trois mois, a affirmé que "plusieurs prisonniers du MNLA sont actuellement au commissariat" central.
"Le Mujao contrôle actuellement le terrain. Des prisonniers du MNLA sont au commissariat, d'autres ont fui la ville, d'autres sont morts ou blessés. mais c'est la débandade" dans les rangs du mouvement rebelle touareg, a-t-il dit.
Les témoins interrogés ont précisé que les rues de la ville étaient presque totalement désertes. "Tout le monde est à la maison, très peu de gens sont dehors", a dit l'un d'eux.
La tension était vive ces derniers temps entre le MNLA, mouvement laïque qui a déclaré unilatéralement l'indépendance du nord du Mali, et les islamistes dont l'objectif proclamé n'est pas l'indépendance du Nord, mais l'application de la charia (loi islamique) dans tout le Mali.
Depuis fin mars/début avril, le nord du Mali est tombé aux mains des groupes armés islamistes que sont le Mujao et Ansar Dine (Défenseurs de l'islam), soutenus par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), du MNLA et de divers autres groupes criminels.
Cette chute de plus de la moitié du territoire malien a été précipitée par un coup d'Etat à Bamako qui, le 22 mars, a renversé le président Amadou Toumani Touré.
Depuis, l'armée malienne, en pleine décomposition, est incapable de reprendre le terrain perdu et les autorités de transition mises en place à Bamako après le retrait des putschistes du pouvoir le 6 avril paraissent impuissantes.

Momy Niang