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Le génie politique de Macky Sall: implosion du PDS, de l'AFP et du PS, société civile embrigadée
Le Président Macky Sall avait promis de "réduire l'opposition à sa plus simple expression". Non seulement, cette menace est en passe de devenir réalité, mais au-delà, le locataire du palais de l'avenue Léopold Sédar Senghor est même parvenu à saborder les partis et mouvements de la société civile qui l'avaient accompagné en 2012, dans sa marche vers le pouvoir.
Le Président Macky Sall est un digne héritier de Wade. Comme le Pape du SOPI l'a réussi en 2000 en embrigadant toute l'opposition autour de sa candidature avant de les chasser tour à tour pour installer un régiment purement libéral. Le Président Macky Sall, alors candidat à la présidentielle en 2012 a joué et gagné en se soumettant aux exigences des "Assises nationales", dont les conclusions contenaient des obligations quelque peu contraignantes.
Arrivé au pouvoir à la suite d'un second tour qui a fédéré toute l'opposition à Wade, Macky Sall avait promis à ses alliés, au sein de la coalition " Benno Bokk Yaakaar" de "gagner ensemble et de gouverner ensemble", ce fut fait.
Mais très vite, Rewmi d'Idrissa Seck a perdu deux de ses plus grosses pointures, les ministres Pape Diouf et Omar Guèye. Macky Sall a tellement travaillé au corps ses deux ministres (Oumar Guèye et Pape Diouf) qu'ils ont préféré lâcher leur mentor pour rester dans le gouvernement.
A l'Assemblée Nationale, Macky Sall a débauché l'ancien président du Conseil régional de Diourbel, Oumar Sarr qui finira par discuter la direction du parti "Rewmi" à son fondateur avant d'en être définitivement exclu.
Au PS, Ousmane Tanor Dieng et quatre de ses plus proches collaborateurs, les maires Khalifa Sall, Aïssata Tall Sall, Barthélémy Diaz et Bamba Fall ne sont plus en odeur de sainteté auprès du leader du parti Ousmane Tanor Dieng.
Tandis que l'AFP a perdu en cours de compagnonnage, son ex-numéro 2, Malick Gakou, fondateur du Grand Parti.
Quand au PDS, on se demande ce qu'il en reste après l'arrestation et la condamnation de Karim Wade et la vague déferlante qui a charrié d'anciens hauts responsables de cette formation vers les rives et les prés marron-beige depuis 2012.
Abdoulaye Bathily, ex-leader de la Ligue Démocratique et Amath Dansokho, chef charismatique du Parti de l'Indépendance et du Travail, au bout de leurs ambitions politiques, ont abandonné leurs partis respectifs aux mains de Mamadou Ndoye et Maguette Thiam. Ils se contentent désormais du peu que peut leur offrir le chef de l'Etat.
Quand au Parti démocratique sénégalais, ceux qui pouvaient succéder à Me Wade comme Pape Diop, Me Ousmane Ngom, Me Souleymane Ndéné Ndiaye tout comme ceux qui constituaient l'avenir du PDS tels Madou Diagne Fada, Aliou Sow, Mamadou Lamine Keïta, réfractaires à l'autorité d'Oumar Sarr ont vite fait de choisir leur voie avec une épée de Damoclès nommée CREI au-dessus de leurs têtes. Karim Wade, lui, sera jeté dans les griffes de la CREI, emprisonné puis exilé.
Et la société civile dans tout cela? Celle-ci a fini d'exister depuis le 23 juin 2011, quand elle a rejoint l'opposition pour manifester contre un projet de loi de Wade. Et la récompense est l'introduction de tous ses représentants hier très écoutés, aujourd'hui rejetés par le peuple dans les coulisses du palais. Me Sidiki Kaba , Penda Mbow, Alioune Tine, Abdou Latif Coulibaly, entre autres, ont tous rejoint "le Macky", foulant aux pieds toutes leurs convictions.
Voilà comment le Président Macky Sall a tissé sa toile pour se retrouver comme " la seule alternative crédible" à sa propre succession en 2019.