Le choix du candidat de Bennoo n'aura pas lieu samedi : de secrètes tractations le retardent.

 La raison est qu’il se tient en coulisses de musclées tractations entre Bennoo Siggil Senegaal (BSS) et la mouvance sortie de ses flancs qui a pour nom Bennoo Alternative 2012 et pour programme la volonté d’avoir un candidat résultant d’un consensus le plus large possible. Les discussions entre le groupe de facilitation, au sein duquel émergent des personnalités comme Robert Sagna, Amath Dansokho et Abdoulaye Bathily, et les initiateurs de Bennoo Alternative 2012 ne sont pas terminées. Deux rencontres au sommet ont discrètement eu lieu et n’ont pas abouti à un consensus. Les critères de choix des uns et des autres sont différents. Les caciques de Bennoo Siggil Senegaal avaient une préférence pour une personnalité connue des masses populaires, y ajoutant un sérieux indice de validation qui serait que ce candidat devait avoir déjà occupé des fonctions officielles au sommet de l’Etat. Un portrait-robot d’une trop belle évidence pour les tenants de Bennoo Alternative 2012 qui, eux, sont ouverts et réceptifs à l’idée d’un candidat qui n’est pas forcément issu de l’establishment politique, mais qui se serait adossé aux conclusions des Assises Nationales. En gros, il pourrait tout à fait être issu de la société civile. Les critères de choix sont donc différents, sans pour autant être opposés, et c’est pour les harmoniser que ce délai est demandé par le groupe de facilitation. Les tenants de Bennoo Alternative 2012 sont arrivés aux négociations avec un modus operandi très clair, proposant de mettre sur pied un comité de sélection de 15 personnes, composé de magistrats, de professeurs, d’agriculteurs, de femmes, de jeunes… et ont fait la proposition qu’il fallait attendre jusqu’au 22 octobre, date retenue pour la mise en place du comité de sélection. Ce serait plutôt cette option qui serait retenue par les négociateurs, option qui déboucherait sur un choix largement consensuel, qui serait définitif, et qui conduirait les membres de ces deux instances à se soumettre à un soutien inconditionnel de la personnalité choisie pour mener l’opposition, du moins cette mouvance élargie de Bennoo Siggil Senegaal, au combat présidentiel de février 2012. Lorsqu’on sait que de ce choix va dépendre le positionnement des autres membres de Bennoo, qui n’ont pas encore tranché entre candidature unique et candidatures plurielles, on comprend pourquoi ces hommes politiques chevronnés et rompus aux arcanes de la realpolitik ont décidé de se «hâter lentement».

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