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Le Procureur de la République sur le dossier Khalifa Sall : "Il n'y a pas eu de politique, mais des faits avérés (...) ce qu'ont dit le DAF, le Magasinier et la femme (...) Le dossier sera remis au Juge d'instruction, que cela soit clair! "


Vendredi 3 Mars 2017

Le Procureur de la République, Serigne Bassirou Guèye est revenu sur l'affaire Khalifa Sall qui secoue l'actualité politico-judiciaire sénégalaise.


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Selon le Procureur de la République : "Ce qui s'est passé sur l'affaire de la caisse d'avance de la Mairie de Dakar est très simple. L'Inspection générale d'Etat (IGE) dans son rapport N° 12-2016 du 24 Mars 2016 m'a saisi pour me demander dans sa recommandation N°1, l'ouverture d'une information pour élucider la manière dont les fonds ont été gérés dans la mairie de Dakar. Il s'agit là, de la caisse d'avance. Cette inspection a relevé un montant de 1,800 milliard qui a été dépensé sans aucune forme de justification. Devant cette recommandation, je ne pouvais que saisir l'enquêteur pour tirer au clair cette affaire. Alors, la Division des Investigations Criminelles (DIC) a été saisie et a commencé à mener son enquête. Depuis lors, on a plus de calme. On a traité la Justice et le Procureur de tous les noms d'oiseaux et on a fait beaucoup d'amalgames. 
Alors que les faits sont très simples. On a beau vouloir parler de politique ou déplacer le problème, mais il n' y à pas lieu. La première question à laquelle il fallait répondre, c'était la question du DAF. Le DAF qui est aussi un proche collaborateur des Inspecteurs généraux d'Etat, a écrit et aussi devant les enquêteurs de la DIC, a dit et répété devant Khalifa Sall en confrontation que tous les papiers et toutes les pièces qui ont été confectionnés sont faux. Il a expliqué devant les enquêteurs que tout cela était faux et n'était destiné qu'à couvrir les 30 millions de F Cfa qu'il prenait et qu'il remettait en main propre à Khalifa Sall. C'est ça le problème mais pas de la politique.  
Mieux, le responsable des magasins de la Mairie a répondu à la question de savoir s'il recevait chaque mois du riz d'une valeur de 15 millions F Cfa et du mil d'une valeur aussi de 15 millions F Cfa depuis 2011, il a répondu n'avoir jamais reçu ou même vu un grain de riz ou de mil depuis 2011. Ce magasinier qui a fait cette révélation devant les enquêteurs, est un proche collaborateur de Khalifa Sall. C'est là où se situe le problème. Ils ont dit que l'argent a été distribué avec comme justificatif l'achat de riz et de mil, mais le magasinier qui gère les magasins de la mairie a déclaré n'en avoir jamais reçu.  
Pire encore, le responsable du GIE TABAAR à qui ils ont attribué le rôle de fournisseur du riz et du mil, a dit que lui vend du Café Touba, il tire le diable par la queue, il n'a rien fourni du tout.  
Encore, sa soeur, qui a occupé plusieurs postes au sein de la mairie de Dakar et qui est actuellement assistante dans cette mairie, a effectivement révélé qu'ils n'ont jamais rien fourni à la mairie de Dakar, que toutes les factures qui ont été fournies, ont été faites sur la demande du DAF pour couvrir les montants qu'on remettait à Khalifa Sall.  
Vous voyez, donc, qu'ici, il devait s'agir de justifier la somme de 1,800 milliard de l'argent pris dans les caisses sans justification.  
On a tenté de faire diversion comme quoi on n'a pas dévoilé les bénéficiaires; je dis devant vous et devant les sénégalais que plus d'une vingtaine de questions ont été posées par les enquêteurs de la DIC et aucunement, il n'a été demandé à Khalifa Sall de donner les noms de ses bénéficiaires. Que le débat ne se porte pas sur ça. On lui a juste demandé de justifier la somme de 1,800 milliards que le DAF a avoué. C'est tout! Pourtant il est toujours en liberté. Il faut qu'une chose soit claire, je vais transmettre le dossier au Juge d'instruction pour enquête profonde.  
Toutes les pièces et toutes les factures ont été signées par Khalifa Sall pour dire que du riz et du mil ont été produits et distribués alors que c'est faux.  
Donc vous voyez, des pièces fausses et de l'argent pris du contribuable sénégalais ont été les faits marquants de l'affaire Khalifa Sall. " 

Abdoul Aziz Diop