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Car ils sont tous coupables. Le Premier ministre actuel, Abdoul Mbaye et le ministre de la Bonne gouvernance, Abdou Latif Coulibaly.
Quand Habré est arrivé au Sénégal, le PM Abdoul Mbaye dirigeait la Compagnie bancaire de l’Afrique occidentale (CBAO). À ce titre, il a eu à gérer une partie des fonds que Habré a emportés dans sa fuite. Il avait reçu, selon lui, l’aval de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) et des autorités sénégalaises. Cela lui a valu une motion de censure déposée par l’opposition et balayée, le 26 décembre, par la majorité des députés. Mais ce n’était peut-être que le début des ennuis d’Abdoul Mbaye, car la justice pourrait un jour s’intéresser à cet argent qu’il a géré.
L’ex-journaliste Abdou Latif Coulibaly fut un pilier du groupe de presse Sud Communication, qui n’a jamais dissimulé son soutien à Habré au nom de « son combat contre l’impérialisme ». Latif Coulibaly s’est fait remarquer, avant son entrée au gouvernement, par plusieurs écrits défendant Hissène Habré. Pour lui, Habré reste « un combattant pour la libération de l’Afrique », « un héros » qui l’a rendu « fier d’être africain ».
Dans un de ses articles passés, Coulibaly citait une dédicace écrite en 1993 par Kéba Mbaye à l’intention de Habré. « Au président Hissène Habré, toujours prêt à défendre la dignité de l’homme africain au besoin jusqu’au sacrifice de sa personne, en hommage. » Kéba Mbaye, décédé en 2007, était une sommité au Sénégal. Il fut président de la Cour suprême, juge à la Cour internationale de justice (CIJ) de La Haye, membre influent du Comité international olympique (CIO). C’était aussi le père d’Abdoul Mbaye.
Quand Habré a atterri au Sénégal, Kéba Mbaye a joué les bons offices pour régler un certain nombre de problèmes. Il admirait Habré. Son fils aussi. Aujourd’hui encore, Abdoul Mbaye évoque « un complot » contre cet « hypernationaliste qui a fait fonctionner son pays malgré l’adversité ». Il affirme toutefois ne pas avoir d’états d’âme à l’idée que son pays le juge, car cela relève d’une décision de la CIJ, une institution dont son père a été vice-président.
Et cette proximité et leur affection pour Hissène Habré les emportera hors du gouvernement car ils seront cités tout le long du procès et peut être même amenés à comparaître. Ce qui serait préjudiciable à l’image de bonne gouvernance que prône le Président Macky Sall pour marquer la rupture avec l’ancien régime de Wade qualifié de corrompu.
L’alternative
La tenue de ce procès est une aubaine pour le Sénégal de prouver à la face du monde sa rupture. Et la toute-puissante ministre de la Justice, Aminata Touré, est résolue à mener ce chantier à terme parce que le président le lui a demandé, mais aussi parce qu’elle-même défend avec vigueur l’idée que « l’Afrique doit juger ses dirigeants ». Et elle n’est pas du genre à reculer. « Si le dossier Habré a avancé aussi vite, c’est grâce à sa détermination », confie l’un de ses collaborateurs. Femme de caractère et de principes élevée à la politique en fréquentant les milieux universitaires de gauche en France, celle qui fut la directrice de cabinet de Macky Sall à partir de 2010 est bercée d’idéaux humanistes.
Et Macky n’aura d’autre choix que de consacrer à la primature celle par qui le dossier Habré a connu son épilogue : Mimi Touré.
Doudou Andy NGOM.xibaaru.com
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