riana Miyamoto est la première miss métisse au Japon. Face à la presse, la jeune femme de couleur n’a pas manqué de rappeler qu’elle ne ressemblait pas une Japonaise bien qu’elle se sente japonaise dans son for intérieur. Après avoir étudié aux Etats-Unis, elle a travaillé en tant que barmaid à temps partiel et suivi des études de calligraphie japonaise, tout en faisant du volley-ball et de la moto. Interrogée lors de la compétition sur la personnalité qui l’avait le plus influencée, elle a cité le nom de Mariah Carey : «Elle a traversé beaucoup de difficultés avant de devenir une chanteuse populaire… Elle a dû faire face à des obstacles raciaux, comme moi, mais elle les a surmontés et est devenue une star.» Ariana Miyamoto n’est évidemment pas la première mannequin à vivre ce genre de situation. En 2012, la candidate des îles Fidji au titre de miss univers, la métisse Torika Watters, avait été décriée parce qu’elle n’était assez «indigène».
Quoi qu’il arrive lors de la désignation de miss univers l’année prochaine, Ariana Miyamoto rejoindra probablement les rangs de ces hafu plus ou moins célèbres qui vivent au Japon, présents à la télé, dans le sport, les grandes entreprises, le cinéma ou la musique. Dans un Japon culturellement très homogène et peu ouvert aux influences étrangères (moins de 2% de la population), mais où vivent de grosses communautés chinoises, coréennes ou philippines, les hafu ne sont pas tous, loin s’en faut, des célébrités au sort enviable. A cheval entre deux cultures, ils sont souvent l’objet de discriminations, de brimades à l’école ou dans le monde du travail, même si leur sort s’améliore depuis que leur existence a été reconnue il y a une quarantaine d’années.
Un documentaire réalisé en 2013 par deux métisses, Megumi Nishikura et Lara Perez Takagi, a d’ailleurs permis de mettre des mots sur du malaise et du racisme larvé. Dans Hafu , elles interrogent plusieurs métis qui racontent leurs expériences au Japon où certains ont finalement choisi de vivre, riches de leur double culture de «moitié».
REWMI