Le Franc Cfa entre pile et face : Dévaluation pour la CEMAC, surévaluation pour l’UEMOA
Depuis quelque temps, la mise en perspective historique d’une dévaluation du F Cfa, concomitamment à l’application des Accords de partenariat économique (Ape), prédispose une bonne partie des Africains de l’Ouest et du Centre à une vision tragique de l’avenir.
Pour mémoire, pas plus tard que le 27 juillet passé, le marabout Serigne Mansour Sy Djamil, sur le plateau de « Dakaractu Tv », ébruitant le contenu de discussions secrètes entre les Présidents Macron, Ouattara et Sall, annonçait une nouvelle dévaluation de cette monnaie commune.
Quelques jours plus tard, c’est au tour du leader du Bcg Jean Paul Dias d’évoquer la question dans les mêmes termes que son allié dans le cadre de la coalition Manko Taxawu Senegaal.
Le quotidien « L’As », dans sa livraison du jour, reprend les propos de Alex Segura, ex-chef de mission du Fmi au Sénégal, qui n’écarte pas l’imminence d’une dévaluation, précisant que cela concerne la zone CEMAC.
En réalité, il nous est revenu que suite à un rapport du Trésor français transmis au Président Emmanuel Macron rendant compte de la situation du F Cfa, Paris compte couper la poire en deux. C’est ainsi qu’il est proposé une dévaluation de 50% pour la Zone CEMAC et une surévaluation de 50% pour la zone UEMOA.
En effet, l’Afrique de l’Ouest est meilleure élève que sa jumelle du Centre pour avoir fait montre d’efficacité dans la gestion des réserves monétaires logés dans le compte des opérations financières. La Côte d’Ivoire, poumon économique de l’UEMOA, sous la houlette de son économiste de Président, s’est bien distinguée dans cette matière.
Ce qui n’est pas le cas de l’Afrique centrale qui a connu une forte baisse de ses réserves à cause d’une surabondance d’importations. A en croire Alex Segura toujours, en 2016, les pays de la CEMAC ont été, mensuellement, délestés de près de 500 millions de dollars de réserves de change.
Tout est-il que devant l’ampleur des rumeurs, les services du ministère de l’Economie et des Finances doivent sortir de leur réserve pour édifier le peuple sénégalais, ainsi alarmé, qui ne sait pas exactement de quoi retourne ce débat sur une nouvelle dévaluation du F Cfa, après celle intervenue en 1994, malgré, en son temps, les assurances du Président Abdou Diouf qui finira par être mis devant le fait accompli.