La présidentielle fixée en 2019 : Macky déroute Wade et Cie

Mercredi 9 Mars 2016

La décision du Président Macky Sall de tenir la prochaine élection présidentielle en 2019 a pris de court tout le monde, particulièrement les partis de l’opposition qui étaient déjà dans la perspective de 2017. Parmi eux, le secrétaire général du Pds, Me Abdoulaye Wade, qui se voit obligé de revoir son agenda.
Presque tous croyaient que la prochaine élection présidentielle aurait lieu en 2017 et se préparaient en conséquence. Mais après la décision prise par Macky Sall après avoir consulté le Conseil constitutionnel, ils sont tous obligés de revoir leurs plans. Au soir du mardi 16 Février 2016, en plein discours du chef de l’Etat sur les ondes de la télévision nationale, beaucoup d’états-majors de parti ou de coalitions de partis politiques se sont mordus les doigts pour avoir vu toutes leurs projections déjouées. La prochaine Présidentielle fixée à 2019, bien des rôles vont devoir changer. Les cartes redistribuées, les stratégies revisitées et certainement réadaptées au nouveau contexte qui se projette sur deux longues années. Alors que l’on est en quasi-campagne électorale pour le référendum prévu le 20 mars prochain, les partis de l’opposition vont devoir réorienter ou remodeler leurs choix en fonction des circonstances politiques et surtout au gré de leurs intérêts politiques d’ici à 2019. Bien des choses peuvent se passer en trois ans.

Wade réorganise ses troupes. A cet effet, Me Wade n’a pas attendu longtemps pour tenter de revoir ses copies et reprendre ses tablettes pour de nouvelles stratégies, mais aussi des réglages politiques au sein de sa formation, compte tenu de la nouvelle donne. Selon des informations qui nous sont parvenues, des consultations tous azimuts vont être enclenchées par Wade depuis sa retraite de Versailles, pour étudier les modalités de redimensionnement des activités de son parti. Suivant un proche du secrétaire général national du Pds, ces changements dans le programme d’activités politiques du parti entraîneront un changement au niveau des hommes, et surtout des dirigeants qui avaient été choisis pour les conduire. L’homme ajoute que les ‘’soi-disant’’ réformateurs vont tous être extirpés des rangs du Pds pour une meilleure visibilité dans l’engagement des uns et des autres. Le cabinet du Président Wade devrait ainsi entamer sous peu des contacts avec les responsables politiques et les leaders des formations alliées. Le pape du Sopi et ses collaborateurs entendent peaufiner des actions en vue de venir à bout du régime en place. Et ce, dès la prochaine compétition présidentielle.
La sempiternelle question des renouvellements des instances de base du Pds a aussi été vaguement évoquée par Wade avec son staff et quelques-uns de ses lieutenants restés à Dakar, mais c’était pour faire savoir que la tenue du congrès aux fins desdits renouvellements, avant 2019, n’est toujours pas à l’ordre du jour au niveau du parti libéral. Sauf décision contraire, les recadrages devraient être effectués dans les structures de base pour les redynamiser et les mettre en ordre de bataille pour les Législatives de 2017. Un membre du cabinet de Wade fait également savoir que les concertations et échanges sont en cours pour le choix de la meilleure option. Les priorités restent tout de même la libération des frères libéraux pris en otage par le régime de Macky Sall, nonobstant les multiples condamnations du Groupe de travail des Nations Unies en ce qui concerne le cas de leur candidat à la prochaine Présidentielle, Karim Wade.
LOBSERVATEUR


Abdoul Aziz Diop