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Cependant, il faut reconnaître, de manière générale, et quelles que soient les raisons invoquées, qu’au Sénégal nous ne travaillons pas assez ou pas autant que nous le devrions, non seulement pour espérer nous retrouver au plus vite dans le peloton de tête des peuples du monde, mais aussi pour tout simplement résoudre, par nous-mêmes, les problèmes les plus élémentaires de notre survie quotidienne, sans donner l’air d’avoir érigé la mendicité internationale en voie de salut.
Quels sont donc les obstacles fondamentaux qui freinent le développement économique du Pays et quelles sont les tâches essentielles qui incombent aux sénégalais dans la perspective d’une véritable libéralisation du peuple ?
On peut aisément affirmer que le Sénégal ne produit pas assez de richesses pour pouvoir s’attaquer sérieusement à l’éradication de la famine et de la malnutrition dont les conséquences négatives sur les capacités intellectuelles et physiques des populations sont évidentes ; pas assez de ressources pour pouvoir combattre efficacement des maladies comme le paludisme, le Sida et d’autres maladies endémiques éradiquées ailleurs depuis longtemps, et dont la persistance, voire l’aggravation, résultent de la détérioration continue des conditions de vie des masses populaires ; pas assez pour préparer ses différents pays eux-mêmes à cette course au savoir, devenue une véritable course pour le pouvoir mondial et que n’auront la chance de gagner que ceux qui auront veillé à se doter, par un système d’éducation et de formation performant, d’un solide bataillon de têtes bien pleines mais surtout bien faites ; pas assez pour procéder aux investissements, de plus en plus lourds, que requiert le développement d’une puissante base autonome de recherche, de production et de diffusion d’informations, de savoirs et de technologie de pointe, condition nécessaire pour, non seulement, nous libérer de notre actuelle dépendance scientifique et technologique, mais aussi, pour espérer tenir raisonnablement une place confortable et jouer un rôle actif dans le monde de demain ; pas assez, enfin, pour pouvoir garantir, à l’intérieur de nos sociétés, le minimum de bien-être matériel, social et culturel. C’est donc au regard de toutes ces nécessités, de toutes ces urgences que la lutte contre la pauvreté apparaît comme un préalable pouvant constituer un puissant facteur de mobilisation sociale et d’impulsion pour le développement.
D’autre part, ce qui nous empêche aujourd’hui d’accomplir des pas tangibles, réellement significatifs, dans cette si nécessaire lutte contre la pauvreté, peut s’expliquer aussi par le comportement de nos gouvernants et surtout par la compréhension qu’ils ont en général de la conduite des affaires publiques et de la gestion des biens collectifs. En effet, s’il est vrai que nous ne produisons pas assez de richesses pour pouvoir faire face aux tâches urgentes que nous dictent la mondialisation et ses défis, il nous paraît tout aussi vrai que le peu que nous produisons est, le plus souvent, mal géré. C’est pourquoi un des handicaps majeurs que notre pays doit nécessairement surmonter est celui de la « mal gouvernance »…
ABASS DIOP