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La jeunesse sénégalaise, plus particulièrement celle de la banlieue dakaroise, ne respire que pour la lutte. Un phénomène qui a pris de l’ampleur dans les dix dernières années. Aujourd’hui, elle est en train de faire des ravages chez la jeunesse. De plus en plus on attend des lutteurs en herbe nous dire : « Ce sont les études qui ont retardé ma carrière de lutteur !» Quelques années auparavant c’était : « La lutte a gâché mes études ». Ce renversement de situation montre encore une fois que la lutte reste l’espoir de bon nombre de jeunes en âge d’étudier. Des jeunes qui pouvaient être plus utiles à la Nation dans d’autres secteurs plus productifs. Mais ils concentrent la force de leurs biceps dans l’arène pour se faire d’ici peu de temps quelques dizaines de millions.
Tout le monde applaudit, une poignée de jeunes gagne des millions et la vie est belle. Les télévisions se tuent pour avoir des droits de transmission, les promoteurs se déchirent et les politiciens impertinents s’en mêlent. Chacun tire « l’affaire » de son côté. Ils n’y ont d’yeux que pour la lutte. D’autres Sénégalais encore plus méritant n’ont jamais pu bénéficier de l’intérêt accordé aux quelques lutteurs du pays. Ils nous pompent vraiment l’air.
L’argument brandi pour justifier un tel « engouement » vers ce sport violent, c’est : « Avec la lutte, il n’y a plus d’agressions ». Que de mensonges. Les agressions continuent toujours et même des lutteurs sont parfois impliqués dans des actes de banditisme. Pinal Gang, un groupe de rap de la banlieue, a produit un morceau sur la lutte. Ces courageux rappeurs n’ont pas manqué de rappeler à la jeunesse de la banlieue, en particulier, et du pays, en général, que « la lutte ne détient pas la solution pour un avenir radieux du Sénégal ». A méditer…