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Rien ne prédisposait ce général à la retraite d'une soixantaine d'années à entrer en politique. Rigoureux, courtois et imbibé de valeurs africaines, cet homme de dialogue à l'élocution rapide a commencé sa carrière professionnelle comme instituteur en 1966, avant d'intégrer l'armée en 1969. Formé au Mali, en ex-Union soviétique et en France, Amadou Toumani Touré accède en 1978 au grade de capitaine et commande la garde présidentielle. En 1984, il devient commandant et dirige les commandos parachutistes.
Le militaire-démocrate
En 1990, la vague démocratique qui déferle en Afrique ne tarde pas à atteindre le Mali. En mars 1991, Amadou Toumani Touré chasse du pouvoir, par un coup d'état militaire, le dictateur Moussa Traoré –au pouvoir depuis vingt-deux ans- qui vient de réprimer dans le sang des manifestations. Une fois chef de l’Etat, il provoque l’avènement du multipartisme, dote le pays d’une nouvelle constitution et organise des élections présidentielles. A l’issue de ce scrutin, auquel il n’est pas candidat, il remet le pouvoir à un civil, Alpha Oumar Konaré. Un geste rare à cette époque dans cette région du monde. Amadou Toumani Touré devient en Afrique une icône, celle du militaire-démocrate.
Retour au sommet de l'Etat
Il démissionne alors de l'armée pour entamer une carrière politique et réussit à revenir au pouvoir, cette fois par les urnes. En 2002 Amadou Toumani Touré remporte la présidentielle alors qu'il n'a même pas de parti politique et avec, comme seul programme, la volonté de travailler avec tout le monde. La recette fonctionne : sa réélection en 2007 n'est qu'une formalité. Fidèle à son image de démocrate, il refuse de modifier la constitution pour briguer un troisième mandat mais la belle image de l'homme du consensus a vécu.
Le consensus vidé de contenu
Au fil des ans, ce consensus a fini par anéantir toute forme d'opposition politique. «Nous sommes rentré dans l'ère des griots » reconnait cet ancien ministre pro-ATT aujourd'hui désabusé devant le bilan politique des dix dernières années. «Progressivement on a assisté à un alignement de tous les partis politiques autour du président», confie un autre homme politique qui estime que le consensus a fait reculer l'idée même de la démocratie. Depuis ces dernières heures les langues se délient : le consensus a verrouillé toute la société malienne à commencer par les médias qui sont aux ordres, reconnaît un journaliste malien. Toutes les voix discordantes sont systématiquement dénoncées. Information aux ordres et manque de communication à tous les étages : dans l'armée mais aussi au sein du gouvernement. Les hommes politiques maliens le reconnaissent : la classe politique s'est laissée phagocyter et l'opposition a quasiment disparu. A l'époque de la transition, le président Amadou Toumani Touré aimait à dire que «les civils ne doivent pas s'étonner d'être renversé par des militaires s'ils gouvernent mal». Gouverner mal, c'est justement ce que reprochent les mutins au chef de l'Etat qui, à peine deux mois de la fin de ce second mandat, l’ont chassé du palais de Koulouba.
RFI.FR
Le militaire-démocrate
En 1990, la vague démocratique qui déferle en Afrique ne tarde pas à atteindre le Mali. En mars 1991, Amadou Toumani Touré chasse du pouvoir, par un coup d'état militaire, le dictateur Moussa Traoré –au pouvoir depuis vingt-deux ans- qui vient de réprimer dans le sang des manifestations. Une fois chef de l’Etat, il provoque l’avènement du multipartisme, dote le pays d’une nouvelle constitution et organise des élections présidentielles. A l’issue de ce scrutin, auquel il n’est pas candidat, il remet le pouvoir à un civil, Alpha Oumar Konaré. Un geste rare à cette époque dans cette région du monde. Amadou Toumani Touré devient en Afrique une icône, celle du militaire-démocrate.
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Il démissionne alors de l'armée pour entamer une carrière politique et réussit à revenir au pouvoir, cette fois par les urnes. En 2002 Amadou Toumani Touré remporte la présidentielle alors qu'il n'a même pas de parti politique et avec, comme seul programme, la volonté de travailler avec tout le monde. La recette fonctionne : sa réélection en 2007 n'est qu'une formalité. Fidèle à son image de démocrate, il refuse de modifier la constitution pour briguer un troisième mandat mais la belle image de l'homme du consensus a vécu.
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