La boulette de Donald Trump: Il veut interdire l'entrée des musulmans aux États-Unis
Le favori de l'investiture républicaine pour la présidentielle aux États-Unis estime que les musulmans ont «la haine» de l'Amérique. Et que celle-ci pourrait provoquer de nouvelles tueries après celle de San Bernardino.
Donald Trump avait habitué les Américains à des déclarations tonitruantes. Mais, cette fois, il semble avoir dépassé ses propres limites. Dans un communiqué adressé à la presse, il a assuré que des sondages attestent d'une «haine» des musulmans envers l'Amérique. Et que celle-ci pourrait provoquer de nouvelles tueries comme celle de San Bernardino: «Nous devons déterminer d'où vient cette haine et pourquoi elle existe. Jusqu'à ce que nous soyons en mesure de comprendre ce problème et la dangereuse menace qu'il représente, notre pays ne peut être victime d'horribles attaques par des gens qui ne croient qu'au djihad, et n'ont aucun sentiment de raison ou de respect pour la vie humaine».
«Fermeture totale des États-Unis» à tous les musulmans
Le candidat à l'investiture républicaine, favori des sondages, préconise une «fermeture totale des États-Unis» à tous les musulmans qui souhaitent entrer dans le pays en attendant que «le Congrès agisse». Mais comme souvent, sa proposition reste très floue: que devrait faire le Congrès? Les résidents américains sont-ils concernés? Est-ce que cela touche les touristes? Comment mettre en place techniquement une telle mesure?
Après le tragique 13 novembre à Paris, le milliardaire avait déjà préconisé de ficher tous les musulmans vivant aux États-Unis et «d'éliminer toutes les familles» de djihadistes. Il avait aussi appelé à refuser l'entrée à tous les réfugiés syriens.
Pour appuyer ses affirmations, il a évoqué un sondage de l'institut Pew qui montrerait que la population musulmane éprouverait de la haine pour les Américains. Il s'agit peut-être d'une enquête de 2014 qui montre que 80% des Égyptiens, des Jordaniens et des Turcs ont une image défavorable des Etats-Unis. Il avance également que la moitié des musulmans vivant en Amérique voudraient «avoir le choix de vivre sous la charia». Il ferait cette fois allusion à un sondage commandé par un centre marginal dirigé par Frank Gaffney, qualifié d'islamophobe par le Southern Poverty Law Center, une organisation antiraciste.
«Nous n'attendons plus de Trump que du racisme parce que l'hystérie anti-musulmane est devenue le cœur de sa campagne»
Robert McCaw du comité des relations américano-islamiques.
Les réactions aux propos de Donald Trump ont été nombreuses. Il a été critiqué par ses rivaux républicains Chris Christie, John Kasich et Lindsey Graham. Pour Jeb Bush, «Donald Trump est un déséquilibré». «Il donne aux gens le droit de s'en prendre à nous, a déploré auprès de l'Agence France-Presse Ahmed Shadeed, directeur d'un centre islamique. Je le supplie d'arrêter ses accusations». Pour Robert McCaw du comité des relations américano-islamiques (CAIR) «nous n'attendons plus de Trump que du racisme parce que l'hystérie anti-musulmane est devenue le cœur de sa campagne».
Dans un pays fondé en partie par des protestants ayant dû fuir l'Europe, persécutés du fait de leur religion, on ne plaisante pas avec la liberté religieuse. Ben Rhodes, proche conseiller du président Barack Obama, a rappelé sur CNN que «le respect de la liberté de religion est inscrit dans notre Déclaration des droits (Bill of Rights)». La Maison-Blanche a jugé les déclarations de Donald Trump «contraires à nos valeurs».
Les propos de Donald Trump sont probablement une réponse au discours à la nation prononcé dimanche soir par le président Barack Obama depuis le bureau ovale. «L'EI ne parle pas au nom de l'islam, ce sont des voyous, des tueurs», avait-il martelé, appelant à considérer les musulmans comme des alliés plutôt qu'à «les repousser à travers la suspicion ou la haine. (…) Nous ne pouvons pas nous en prendre les uns aux autres en laissant ce combat se transformer en combat entre l'Amérique et l'islam. (…) Les musulmans américains sont nos amis et nos voisins».
Donald Trump a ensuite tenté de relativiser ses propos en expliquant que sa proposition ne concernait pas les personnes vivant déjà sur le sol américain. Pour immédiatement ajouter: «Les États-Unis doivent regarder ce qui se passe dans les mosquées. Nous devons voir ce qui se passe». Quoiqu'en légère baisse ces dernières semaines, Donald Trump est toujours le favori pour l'investiture républicaine avec 30 % des intentions de votes.
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