LUTTE: La Sonatel dans l’arène A qui profitent les sommes faramineuses ?

Il y a moins de deux ans, l’on apprenait avec grande surprise, que l’Etat du Sénégal négociait ferme avec France Télécom, pour se débarrasser des actions (27% du capital) qu’il détient encore dans la Sonatel. La négociation était conduite, pour le compte du Sénégal, par un cabinet parisien et une banque française la Rothschild Bank. Les observateurs qui sont au fait des transactions, se demandaient, alors, pourquoi l’Etat négociait sa transaction, en dehors du marché officiel et préférait, ainsi, jouer sur un marché parallèle.
Mais, des sources proches de la Bourse régionale des valeurs avaient vite fait d’expliquer que le gouvernement d’Abdoulaye Wade était tenu par un besoin urgent de financement qui l’obligeait à se débarrasser en catimini de ses actions, au profit du partenaire technique dans la société qui a été privatisée depuis 1997. Le plus bizarre, cependant, était que cette vente devait intervenir cinq mois seulement après une première opération que l’Etat avait effectuée, en novembre dernier, au profit de la Sonatel.
Où en sommes-nous, aujourd’hui et, est-ce que les 27% d’actions en jeu appartiennent toujours aux sénégalais?
Les questions seraient alors d’importance car, cela signifierait que l’Etat a toujours son mot à dire dans les grandes décisions que prend, chaque année, la maison Orange Sénégal, notamment, dans le secteur du mécénat où sa gestion est décriée. Tout le monde se pose, en effet, des questions sur tous ces milliards que la boite jette, chaque année, dans l’arène des lutteurs, alors que le mécénat ou le sponsoring de Sonatel devrait revenir, en priorité, à des actions sociales d’envergure, et aux sports défavorisés, pour leur permettre de connaitre quelque essor.

Et cela fait nourrir supputations et questionnements. Existerait-il un deal entre Sonatel et promoteurs de lutte, dont surtout Gaston Mbengue et Luc Nicolai qui semblent bénéficier, de façon outrageante, des faveurs de Sonatel ?
Quels sont les critères qui font qu’à eux deux, ils raflent presque tout le sponsoring des marchés d’Orange et de Tigo ? Comment se fait-il qu’ils soient puissants, au point d’interférer dans la marche des maisons de téléphonie, pour se séparer des agents qu’ils ne trouvent pas accommodants ?

Certes, depuis sa naissance, Orange apporte son soutien au sport sénégalais. Que ce soit l’équipe nationale de football, celle de basket et des autres sports proches. Certes, toutes les sociétés ont des plans de communication et de sponsoring. Mais, l’opacité financière qui entoure la collaboration avec les lutteurs, devient, de plus en plus, suspecte, plus les montants grimpent pour atteindre des milliards, de nos jours. Quand bien même, la Sonatel se vante d’être le premier partenaire de ce sport national, en offrant aux amateurs de lutte les plus belles affiches de la saison, quand bien même, le public bénéficie de nombreuses offres promotionnelles lancées durant les combats, sans compter des produits comme les packs mobiles à prix compétitifs, quand bien même, la société se targue de mettre en avant son rôle de responsabilité sociale d’entreprise, en émettant, à l’endroit des jeunes, des messages de sensibilisation à la non violence, au fair play et au respect des valeurs fondamentales du sport, il n’en demeure pas moins que le pari de la transparence en souffre terriblement, et parfois, fait penser à un grand deal avec les grands promoteurs. Une sorte de deal win win. Mais, qui aurait le double désavantage de n’enrichir que quelques poches et d’éloigner nos gosses des études et du savoir. Par l’appât, ils sont presque tous devenus des « usines dollé », prêts à se vendre comme des gladiateurs modernes et qui, souvent, déboutés par l’arène, versent dans la violence et les agressions faciles.
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