Sport

LES LIONS SONT-ILS PRETS ? CAN 2015 : ÉLIMINATOIRES


Mercredi 28 Mai 2014

Le cycle des matchs de préparation des Lions a pris fin avec la victoire sur le Kosovo (3-1), dimanche dernier au stade La Praille de Genève, en Suisse. Un succès qui n’a pas trop fait jubiler les inconditionnels de la bande à Sadio Mané. Comme si le résultat de ce match était écrit.

Contre le Sénégal, le Kosovo ne disputait que la troisième rencontre de son histoire. Une équipe balayée une semaine auparavant par les Espoirs de la Turquie sur le score lourd de 6 buts à 1 et dont le plus haut fait reste ce match nul (0-0) contre Haïti, pas inscrit dans le gotha du football mondial.

Le succès de Baye Oumar Niasse et ses coéquipiers sur ces modestes Kosovars n’a pas été retentissant. Les Lions ont, en effet, fait moins que les Espoirs turcs, face à la même équipe. Trois jours auparavant, Alain Giresse et ses hommes n’avaient pu battre les Étalons du Burkina Faso (1- 1), après avoir mené au score jusqu’à la 90ème minute, au stade du 4-Août de Ouagadougou. Une récidive inquiétante, puisque le 5 mars dernier, ils avaient également concédé le nul sur le même score, à Saint-Leu-la-Forêt, face aux Aigles du Mali.

Au total, en 11 matchs disputés, Giresse n’aura gagné que trois fois devant le Kosovo, l’Ouganda et le Liberia. Des équipes assez modestes pour dire le moins. Il aura surtout réussi la prouesse de totaliser 7 matchs nuls en ce laps de temps. Son équipe a souvent exhibé sa fragilité défensive et son mental défaillant. Cédant souvent en fin de partie. Un groupe qui souffre de l’absence d’un leader capable de galvaniser les troupes. D’un chef d’orchestre dépositaire du jeu. Un costume que Sadio Mané refuse encore de porter, même s’il est admis qu’il est à sa mesure. Et les Lions peinent toujours à imprimer une
marque à leur jeu. La cause en serait la composition sans cesse changeante d’une équipe qui cherche encore son âme. Les quelques certitudes pourraient d’ailleurs être balayées par un vent du renouveau qui a soufflé très fort à Genève.

Longtemps ignorés par Giresse, Diafra Sakho et Baye Oumar Niasse ont montré qu’ils pouvaient être des alternatives crédibles aux barons de l’attaque que sont Demba Bâ, Moussa Sow ou encore Papiss Cissé. Pour le reste du bataillon, le grade de cadre n’est encore décerné à personne. Le capitaine Diamé a du mal à bien accrocher ses galons. Entre Kouli Diop, Stéphane Badji, Idrissa Gana Guèye, Alfred Ndiaye, Salif Sané ou encore Henri Saivet, la guerre du milieu n’est pas encore gagnée. Dans la base arrière, entre Papy Djilabodji, Kara Mbodji, Lamine Sané, Cheikhou Kouyaté, Lamine Gassama, Issa Cissokho, Pape Ndiaye Souaré ou encore Cheikh Mbengue, l’on cherche encore les armes de la riposte.

À quelques 4 mois du début des éliminatoires de la CAN 2015, Giresse semble toujours chercher ses hommes de base. L’on a du mal à se faire une idée de la valeur intrinsèque des Lions. Qu’à cela ne tienne, à partir du mois de septembre, il faudra faire face à ces foudres de guerre, certes moins pétaradants, que sont l’Égypte et la Tunisie. Et tant pis si la voie de Maroc 2015 n’est pas encore royalement tracée. Il ne faudra surtout pas louper la cible !

LES TECHNICIENS DUBITATIFS

Face au Burkina Faso (1-1) et au Kosovo (3-1), l’équipe du Sénégal a livré ses deux derniers matchs amicaux avant les éliminatoires de la CAN 2015 qui débutent en septembre. Les Lions sont-ils prêts ? Parole aux techniciens.

MOUSSA NDAO, ANCIEN INTERNATIONAL - «L’incertitude plane toujours»
«Il faut que les Lions sachent comment jouer en Afrique car le talent seul ne suffit pas. Nous avons perdu la lueur d’espoir née à Casablanca contre la Côte d’Ivoire. Jusqu’à présent, il n’y a aucune certitude autour de l’équipe. Giresse n’a pas encore trouvé son onze de départ. Il n’a aucune certitude. Les matchs amicaux n’ont pas révélé grand-chose. À chaque match, l’équipe perd en confiance. Il faut un bon état d’esprit. Pour s’imposer en Afrique, il faut être gagneur et tueur. Mais l’incertitude plane toujours sur l’équipe nationale du Sénégal».

MALICK DAFF, COACH DU PORT - «Le manque d’efficacité alerte»
«Le manque d’efficacité des Lions devant les buts alerte. Il y a des occasions à ne pas rater. Avant les éliminatoires, les joueurs vont retrouver leurs clubs pour travailler. L’équipe est très jeune. Elle a des potentialités énormes. Giresse connaît le caractère et la personnalité de ses joueurs. Il a déjà certainement une bonne maîtrise de son groupe. Il faut que dans chaque ligne, Giresse ait un interlocuteur pour lui transmettre son message. Avec cela, la tâche lui sera facilitée en vue des corrections à apporter».

TASSIROU DIALLO, ANCIEN INTERNATIONAL - «Concentration, leadership et combativité»
«Il y a beaucoup de choses à améliorer surtout au niveau du leadership de l’équipe. L’équipe manque de concentration, de leadership et de combativité. Et cela se paie cash. Un match, on doit apprendre à le tuer. À chaque fois, l’équipe présente deux visages. Nous n’avons plus le temps de reconstruire. Il faudra beaucoup de rigueur et de sacrifice. Les Lions tardent souvent à revenir. Cette lenteur dans le repli peut faire très mal contre les Egyptiens ou Tunisiens».

RAWANE MBAYE, ANCIEN COACH GFC - «On peine à avoir un onze-type»
«Il ne faut jamais remettre en cause l’âme de l’équipe. Les va et- vient sont nombreux dans la Tanière, raison pour laquelle on peine à avoir un onze-type alors qu’il faut au moins un noyau dur. Giresse a un bon discours mais il faut qu’il assume les choses auxquelles il croit au lieu de toujours essayer. Il doit comprendre qu’il n’a plus de temps. C’est pourquoi nous n’avons pas cette constance au classement FIFA. Nous avons des résultats en dents de scie. Je n’ai pas encore vu une équipe sénégalaise qui me rassure. On se cherche toujours».

SENEPLUS



Abdoul Aziz Diop