L’émouvant parcours de Mawdo Malick Ndao, 40 ans, directeur d’école : "Je viens de décrocher mon baccalauréat"

Mercredi 5 Aout 2015

 Il a 40 ans. Mawod Malick Ndao, directeur d’école élémentaire du village de Mbaracounda (Kaffrine), vient de décrocher son baccalauréat cette année. L’homme qui a effectué 17 ans de service  dans l’éducation, est d’ailleurs le seul candidat à obtenir son baccalauréat avec mention, Série L2 du jury 909, lycée Babacar Cobar Ndao. Dans les Cahiers vacances du quotidien L’Observateur, il revient sur son parcours très émouvant, parsemé d’embûches. Contraint, a-t-il été, d’abandonner les études pour des raisons de santé.
 
«J’ai été le seul candidat à décrocher le bac au premier tour, avec la mention Assez bien», se félicite le quadragénaire au parcours peu particulier. Un parcours scolaire qui a basculé en 1998, «quand je faisais la Terminale. Dès le début de l’année scolaire, j’ai été atteint d’une terrible maladie, "inconnue" qui m’a cloué au lit pendant plus de deux ans», se rappelle le directeur d’école.«Issu d’une famille très modeste dont les revenus n’assuraient guère les besoins des membres, mes parents ont fait le tour des hôpitaux et autres foyers religieux de la région pour me soigner. En vain. Ils n’ont jamais pu déceler la nature de ma souffrance. Plus tard, c’est avec le soutien financier et autres recommandations de quelques villageois que mes parents m'ont finalement conduit à l’hôpital A. Le Dantec. C’est là-bas que les médecins ont révélé à ma famille qu’il s’agissait de l’ulcère».
 
Une maladie qui l’a transformé au point de le rendre méconnaissable.«J’étais devenu complètement méconnaissable, tant la maladie m’avait métamorphosé. Deux ans après, j’ai retrouvé la santé, vu le retard que j’ai accusé dans mes études, j’ai décidé de chercher un emploi pour donner un cou de main à mon vieux papa cultivateur. C’est à ce moment que je me suis lancé dans l’enseignement.
 
Je fais partie de la 4e promotion des volontaires de l’enseignement», confie Mawdo Malick Ndao, qui, après le brevet, décroche son baccalauréat à 40 ans. Mieux vaut tard que jamais.En tant que directeur d'une école où tous les enseignants ont le bac, Mawdo ne cache pas avoir été peiné, au début, parfois humilié du fait de son «faible niveau d'études», objet de conflits avec certains de ses collègues. Aujourd'hui, le baccalauréat en poche, le voilà «réhabilité». 
senvidéo
Adama Cisse