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Pour l’instant la seule restriction, c’est une interdiction de sortie du territoire français. Mais les choses pourraient se corser pour l’ancien président de l’IAAF Lamine Diack, mis en examen mercredi dernier à Paris pour corruption et blanchiment aggravé. En effet, selon plusieurs médias internationaux, le premier non-européen patron de l’athlétisme mondial, 82 ans, risque 10 ans de prison s’il est reconnu coupable des faits qui lui sont reprochés.
Les accusations sont graves. Elles ont été révélées jeudi 5 novembre par le site Médiapart et le magazine Lyon Capitale. Ces deux médias ont exploité un rapport de l’AMA (Agence mondiale antidopage), à paraître lundi prochain, sur le dopage dans l’athlétisme et l’implication de certains dirigeants de l’IAAF dont Lamine Diack, son ex-patron.
Monaco, Sénégal, Russie, Singapour
Le dirigeant sénégalais ferait partie d’un système destiné à couvrir des cas de dopage avérés. Les athlètes concernés seraient russes et turque. La piste d’exercice des acteurs dudit système : Monaco, Sénégal, Russie, Singapour. Des entraîneurs russes et le président de la Fédération russe d’athlétisme sont impliqués ainsi que l’ancien médecin en charge de la lutte anti-dopage à l’IAAF, Gabriel Dollé.
Lamine Diack aurait, à titre personnel, reçu 1 million d’euros (environ 655 millions de francs Cfa). Son conseiller juridique, Habib Cissé, est également mis en examen à Paris. Et le plus dur pour Diack, c’est que deux de ses enfants, Massata et Khalil, sont mis en cause dans le rapport. Ils ne sont pas encore sous contrôle judiciaire, comme leur père et Habib Cissé, mais de sérieux soupçons planent au-dessus de leur tête.
Selon Médiapart les faits remonteraient en 2011 avec l’arrivée dans l’entourage de Lamine Diack d’Habib Cissé, conseiller juridique, et Massata Diack, conseiller marketing et fils du patron de l’athlétisme mondial. Médiapartrévèle : "Les deux hommes vont curieusement récupérer la liste des athlètes suspectés de dopage par l'IAAF. L'avocat Habib Cissé va se rendre à plusieurs reprises à Moscou auprès des dirigeants de la Fédération russe d'athlétisme, et leur communiquer cette liste, hautement confidentielle."
C’est, selon le site d’information français, le début du calvaire pour les athlètes concernés et le lancement du système. Pour échapper aux contrôles, les athlètes doivent casquer. Le rapport de l’AMA parle de six russes et d’une turque. Visiblement les premiers ont marché à la différence de la seconde, qui sera condamnée à 8 ans de suspension pour dopage en juillet dernier.
Ces soupçons de corruption prennent en ce moment un tournant judiciaire, mais ils remontent au mois d’août dernier avec les révélations de la chaîne allemande ARD et du britannique le Sunday Times. Ces deux médias affirmaient que la Russie et le Kenya sont deux pays où le dopage est généralisé. Allant plus loin, ARD et leSunday Times reprochent à l’IAAF, alors dirigé par Lamine Diack, «de ne pas avoir sanctionné, sur 5000 athlètes contrôlés entre 2001 et 2012, les 800 (415 sont russes…), dont les échantillons sanguins présentaient des valeurs‘suspectes et hautement suspectes’».
Quand Lamine Diack défendait l’IAAF
Lamine Diack avait balayé toutes ces allégations. Se confiant au Figaro, le 7 août dernier, il déclare : «L’histoire parle en notre faveur. Pour rappel, au départ, nous avions même mis en place notre propre tribunal arbitral dans le domaine de la lutte contre le dopage, avec une première suspension établie à 4 ans et en cas de récidive, un bannissement à vie. Et c’est le CIO qui nous a demandé de descendre notre première sanction à deux ans. De même, c’est nous qui avons été précurseurs en matière de contrôle hors-compétition. (…) Donc que l’on ne vienne pas me dire aujourd’hui que nous n’avons rien fait, ou que nous avons couvert un système de dopage institutionnalisé car c’est totalement faux. L’IAAF a toujours travaillé sérieusement, dans l’intérêt de l’athlétisme, et elle continuera à le faire.»
L’ex-président de l’IAAF est allé jusqu’à écarter la possibilité que certains pays- clin d’œil à la Russie- puissent se jouer du système de contrôle du dopage mis en place. Il dit : «Ces dernières années, en athlétisme ou dans d’autres sports, des sportifs russes ont été contrôlés positifs et ils ont été suspendus. Donc affirmer qu’il y a du dopage en Russie est fondé. En revanche, affirmer qu’il est systématique et organisé, c’est une toute autre chose. Qui, aujourd’hui, peut affirmer qu’une championne extraordinaire telle qu’Elena Isinbayeva se dope ? Non, soyons sérieux. Pour moi, c’est faire du sensationnalisme.»
Toutefois, Lamine Diack a préconisé un travail en amont pour lutter efficacement contre le dopage. «C’est un problème d’éducation. Il faut donner des modèles aux enfants, et leur démontrer les valeurs d’un sport propre, propose-t-il. (…) Après, je ne suis pas naïf, je sais qu’il y a l’argent qui entre en compte. J’ai connu une période où l’athlétisme était amateur. Mais je ne considère pas que l’argent doit tout pervertir. C’est simplement une question d’individus. Certains ne seront jamais pervertis par l’argent alors que d’autres seront toujours des voyous.»
Un bilan économique flatteur
Porté, par acclamation, à la tête de l’athlétisme mondial en 1999, Lamine Diack a passé la main à l’ancien athlète britannique Sebastian Coe lors du dernier congrès de l’IAAF. À son actif, un bilan économique reluisant : le budget de l’IAAF sous sa présidence est passé de 300 000 dollars (150 millions de francs Cfa) à 15 millions (7,5 milliards de francs Cfa) avec des réserves de 50 millions de dollars (25 milliards de francs Cfa). Diack peut également se targuer d’avoir fait faire des pas à l’institution en matière de parité hommes-femmes et de démocratisation de l’athlétisme.
Déjà ternie par cette histoire de corruption, qui a conduit à la suspension de son fils, Massata Diack, de l’IAAF, le riche parcours de Lamine Diack risque d’être ruiné en cas de condamnation par la justice française. Avant de prendre les rênes de l’athlétisme mondial, le dirigeant sénégalais était à la tête de la Confédération africaine d’athlétisme (CAT) de 1973 à 2003. Ancien champion de France du saut à la longueur, il fut ministre des Sports du Sénégal, député et maire de Dakar. Il est inspecteur des impôts et domaines de formation
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