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On la croyait snob et chichiteuse à souhait. On déchante. Dans cette anonyme boutique de la Sodida, à quelques jets du groupe Excaf Télécoms, Dioda Mbaye, Khady Mbaye, à l’état civil, ne dépare pas d’avec le cliché de la femme-enfant qu’elle interprète, tous les dimanches, dans le téléfilm «Double vie» sur la Télévision Futurs médias (Tfm). Visage poupon, noirceur d’ébène accessoirisée par une robe en voile jaune agrémentée de broderies faites main, Khady se meut dans ce magasin encombré de sacs, chaussures et autres bijoux, comme une enfant dans sa maison de poupées. «Suis-je assez bien comme ça», lance-t-elle à son manager de mari qui a tenu à assister à l’entretien. Hochement de tête approbateur de son homme. Trop peu pour convaincre Khady qui demande qu’on lui accorde quelques minutes pour coucher du rouge sur ses lèvres et agrémenter sa tenue d’une parure en plaqué or. Une dernière touche à son mouchoir de tête et voilà, Khady fin prête pour se prêter à la séance-photo. Petites mimiques par ci, échange de regards complices avec son mari par-là suffisent pour dérider Khady Mbaye, dernière déclinaison des comédiennes de téléfilms «Made in Galsène».
Pape Cheikh Diallo, le déclic. A quarante-quatre ans, Dioda et Khady Mbaye ne font qu’une. Elle dit : «Mon rôle dans le téléfilm n’est pas importé. Dans la vie de tous les jours, j’aime instiller de la bonne humeur par mes répliques comiques. C’est mon essence propre.» Elle n’a pas totalement tort. Car, avec Dioda, impossible de garder son sérieux. Dans la vie de tous les jours, Khady assume tout du personnage de Dioda, sauf sa face de racketteuse matérialiste et de collectionneuse d’hommes pleins aux as. Non ! Khady est loin de cette Dioda capricieuse et opportuniste qui use jusqu’à la démesure, de sa relation d’amitié avec Pape Cheikh Diallo, acteur principal de la série. Son ami sur scène et dans la vie. Sourire en coin, elle explique : «Je respectais beaucoup l’animateur Pape Cheikh sans avoir jamais pu le rencontrer.» La chance lui sourira au moment où elle s’y attend le moins. Elle raconte : «Un jour, je discutais avec Jupiter Diagne et je lui parlais de mon admiration pour Pape Cheikh. Sans hésiter, Jupiter l’appelle et me le passe. Nous n’avons pu échanger longtemps car, au bout de quelques secondes, nous avons tous les deux fondu en larmes. Tellement, on était heureux.» C’était parti pour une belle amitié qui se poursuivra jusque sur les planches. Quelques temps après, l’idée d’un téléfilm germe dans la tête de Pape Cheikh. Elle prend forme, se concrétise. «Double vie» naît et Pape Cheikh coopte Khady Mbaye pour le rôle de Dioda. Le personnage lui va comme un gant. Le coup d’essai devient un coup de maître, mais la moutarde ne monte pas autant au nez de Khady. A peine se réjouit-elle de la gloriole que lui procure sa participation dans la série. «Il m’est difficile de passer inaperçue aujourd’hui. Les gens m’apostrophent dans la rue, mais je garde bien les pieds sur terre. Je suis restée la même Khady Mbaye», souffle-t-elle. Si elle le dit…
Commerçante, animatrice et cordon bleu. Hors des planches et dans la vie de tous les jours, Khady Mbaye gagne son pain depuis 7 ans, en égayant le quotidien des auditeurs de la Soxna Fm et de la radio Dunyaa. «Wettalikou (samedi de 22H à minuit)» et Mbaboor mi (dimanche de 10 à 12H)», c’est elle. Khady qui n’a pas poussé loin ses humanités (elle a arrêté ses études en classe de Cm2), s’est d’abord essayée au commerce et à la restauration, avant de se décider pour l’animation. Elle narre : «J’ai grandi dans une famille qui s’est beaucoup investie dans le commerce. Ma mère était restauratrice. C’est en partie pour l’assister que j’ai décidé d’arrêter mes études. Ensemble, nous sillonnions les différentes régions du Sénégal pour acheter et écouler nos produits. Nous vendions de tout.» Jus, plats concoctés avec passion, «thiouraye» (encens). Khady touchera presqu’à tout avant de succomber à l’attrait du micro. Elle effectue son bizutage dans l’émission «Ettù Djiguène yi» sur la Radio Dunyaa Vision (Rdv) et prend goût à la chose. C’était en 2009. Depuis, l’aventure continue et Khady n’est pas prête de lâcher l’affaire, même si elle aspire à pousser loin sa passion pour les téléfilms et à devenir, un jour, une actrice professionnelle. Khady a toujours respiré théâtre. A 10 ans déjà, la Rufisquoise aux formes généreuses aimait mimer les répliques des grands noms du théâtre sénégalais. Le théâtre scolaire guidera ses premiers pas. Elle s’y donne à fond, mais ne poussera pas loin son ambition d’avoir une carrière de la trempe d’une Awa Sène Sarr. Son idole. Son activité de commerçante la poussera hors de planches jusqu’à ce fameux jour où Pape Cheikh Diallo la contactera pour interpréter le rôle de Dioda Mbaye. Depuis, la native de Dar es Salam (quartier de Rufisque) égaie «Double vie» avec ses réparties succulentes et sa touche so «light». Khady a l’humour dans le sang. Petite fille espiègle et membre d’une fratrie polygame de plusieurs enfants, elle semait la bonne ambiance partout où elle passait, mais surtout, elle adorait être aux fourneaux pour mitonner de petits plats pour sa famille. Un amour pour la bonne nourriture qui lui colle comme une seconde peau et Khady, en fin cordon bleu, ne se prive pas pour combler son époux. Elle dit : «A la maison, je n’ai pas de femme de ménage. J’effectue toutes les tâches ménagères et je cuisine personnellement pour mon mari.» Sa plus grande passion. Et son 2e mari après une première union qui s’est soldée par un divorce. Aujourd’hui, mère de deux filles et d’un garçon, issus de son premier mariage, Khady qui raffole de «ceebu jen» (riz au poisson) et qui aime se shooter aux sons du roi du Mbalakh, Youssou Ndour, revendique ses talents de danseuse hors-pair. «Lors des séances de tam-tams, personne n’ose rivaliser avec moi. Je suis imbattable», s’enorgueillit-elle, le sourire gourmand et ravageur. On le lui concède.
LOBSERVATEUR