Autres articles
Quand Wade frappe encore… Avant-hier, à Ziguinchor, le vieil impénitent se paye le luxe de se faire un énième ennemi irréductible. Devant un parterre de militants libéraux de Ziguinchor, avec la désinvolture qu’on lui connaît, il zappe Abdoulaye Baldé, l’un de ses derniers lieutenants à gagner encore des batailles et tenir son fief en dépit des torpilles qui lui sont balancées, l’air de rien depuis 2009.
Son abominable crime ? S’emparer de la citadelle Ziguinchor, l’inexpugnable fief de Robert Sagna depuis des décennies, ultime territoire qui échappait à l’invasion sopiste depuis 2000… Au même moment, Dakar, la première conquête de la longue marche du Sopi retombe dans le giron socialiste. Coquin de sort ? La Génération du Concret, que le tandem Dupont et Demba, pardon, Karim et Baldé conduit inéluctablement au sommet de la pyramide, vient de connaître un arrêt presque définitif. Dans la déroute, Assane Bâ, le conseiller spécial à qui on n’apprend pas l’art de lire dans les pensées du Maître prend sur lui toute la responsabilité du désastre et rend le tablier… Ah, avec quelle élégance il leur retire une épine du pied: Karim n’est donc coupable de rien du tout, ce sont les autres qui ont tout foiré. A peine s’il n’est pas hurlé sur et sous tous les toits que Pape Diop roule pour Idrissa Seck, et que c’est exprès qu’il perd Dakar, histoire de barrer la route à Karim Wade.
Le problème, c’est Abdoulaye Baldé : le lieutenant qui a le mauvais goût de remporter une victoire inespérée quand le général est en pleine déroute généralisée. Il est trop futé pour être inoffensif. On le regarde de travers depuis pas mal de temps maintenant, en lui envoyant la torpille Innocence Ntap Ndiaye, dont l’assaut échoue malencontreusement aux pieds de la muraille Baldé. Résultat des courses, la ministre d’Etat chargée du Travail se retrouve au …chômage. Y’a bon alternance !
L’histoire de Baldé n’est pourtant pas une première dans les rangs du Pds. La liste est longue comme une ordonnance d’apothicaire… Wade sait faire de ses créatures ses pires ennemis : rappelez-vous Ousmane Ngom, propulsé aux avant-postes de la déferlante sopiste, devenu l’homme fort du Pds jusqu’en 1998 avant d’être jeté à la poubelle au profit d’Idrissa Seck, pour devenir son pourfendeur le plus acharné entre 1998 et 2000. Pareil pour Idrissa Seck, que même Talla Sylla surclasse aux renouvellements de la fédération de Thiès : il finit par contrôler tout le Pds par la seule volonté de Wade. Et puis, alors qu’il est au sommet de son art, du jour au lendemain, il est vilipendé, jeté en prison. Et donc devient son pire ennemi. On le serait pour bien moins…
Inutile de s’attarder sur le cas Macky Sall : sons ascension fulgurante lui donne un vrai fief, et une base nationale par la seule volonté de Wade. Ministre de l’Energie, puis de l’Intérieur, Premier ministre puis président de l’Assemblée nationale, Wade le fabrique presque artificiellement. Une fois qu’il devient fort et puissant, il en fait aussi sec son pire ennemi. A croire que c’est fait exprès…
Pape Diop ? Même pipe, même tabac: lorsque Wade décide d’en faire le patron de Dakar, même son voisin ne le reconnaît pas. Fronde légitime des fortes têtes de Dakar, Lamine Bâ, Abdou Fall et Farba Senghor qui ne comprennent pas qu’un p’tit gars inconnu au bataillon qui rase les murs devienne leur patron. En réponse, Wade les vire tous comme des malpropres. Et Pape Diop s’installe à Dakar au forceps. Eh bien, il s’en faut de peu pour que Wade en fasse son pire ennemi à deux reprises. La première fois, il est accusé d’avoir délibérément saboté les élections locales et perdu Dakar, et avec quelle mauvaise foi ! L’incendie est à peine éteint, qu’on remet ça en lui préférant Mamadou Seck pour les renouvellements avec quelques déclarations fracassantes en prime. Par exemple, lorsque le président Wade encense Khalifa Sall, actuel maire de Dakar, sous prétexte que ses prédécesseurs n’en faisant pas tant pour les Dakarois. Suivez mon regard ? On le retiendra de justesse au moment où il s’apprête à faire son paquetage…
Le cas Gadio est dans la même lignée. Wade le ramène des Etats-Unis, le promène aux quatre coins de la planète en le proclamant meilleur ministre des Affaires étrangères d’Afrique, le temps de lui fournir un carnet d’adresses des plus épais dans les instances mondiales, pour dire le moins, et il le jette sans ménagement. Il ne serait pas un peu maso, le père Wade ?
Ibou Fall SUONLINE
Son abominable crime ? S’emparer de la citadelle Ziguinchor, l’inexpugnable fief de Robert Sagna depuis des décennies, ultime territoire qui échappait à l’invasion sopiste depuis 2000… Au même moment, Dakar, la première conquête de la longue marche du Sopi retombe dans le giron socialiste. Coquin de sort ? La Génération du Concret, que le tandem Dupont et Demba, pardon, Karim et Baldé conduit inéluctablement au sommet de la pyramide, vient de connaître un arrêt presque définitif. Dans la déroute, Assane Bâ, le conseiller spécial à qui on n’apprend pas l’art de lire dans les pensées du Maître prend sur lui toute la responsabilité du désastre et rend le tablier… Ah, avec quelle élégance il leur retire une épine du pied: Karim n’est donc coupable de rien du tout, ce sont les autres qui ont tout foiré. A peine s’il n’est pas hurlé sur et sous tous les toits que Pape Diop roule pour Idrissa Seck, et que c’est exprès qu’il perd Dakar, histoire de barrer la route à Karim Wade.
Le problème, c’est Abdoulaye Baldé : le lieutenant qui a le mauvais goût de remporter une victoire inespérée quand le général est en pleine déroute généralisée. Il est trop futé pour être inoffensif. On le regarde de travers depuis pas mal de temps maintenant, en lui envoyant la torpille Innocence Ntap Ndiaye, dont l’assaut échoue malencontreusement aux pieds de la muraille Baldé. Résultat des courses, la ministre d’Etat chargée du Travail se retrouve au …chômage. Y’a bon alternance !
L’histoire de Baldé n’est pourtant pas une première dans les rangs du Pds. La liste est longue comme une ordonnance d’apothicaire… Wade sait faire de ses créatures ses pires ennemis : rappelez-vous Ousmane Ngom, propulsé aux avant-postes de la déferlante sopiste, devenu l’homme fort du Pds jusqu’en 1998 avant d’être jeté à la poubelle au profit d’Idrissa Seck, pour devenir son pourfendeur le plus acharné entre 1998 et 2000. Pareil pour Idrissa Seck, que même Talla Sylla surclasse aux renouvellements de la fédération de Thiès : il finit par contrôler tout le Pds par la seule volonté de Wade. Et puis, alors qu’il est au sommet de son art, du jour au lendemain, il est vilipendé, jeté en prison. Et donc devient son pire ennemi. On le serait pour bien moins…
Inutile de s’attarder sur le cas Macky Sall : sons ascension fulgurante lui donne un vrai fief, et une base nationale par la seule volonté de Wade. Ministre de l’Energie, puis de l’Intérieur, Premier ministre puis président de l’Assemblée nationale, Wade le fabrique presque artificiellement. Une fois qu’il devient fort et puissant, il en fait aussi sec son pire ennemi. A croire que c’est fait exprès…
Pape Diop ? Même pipe, même tabac: lorsque Wade décide d’en faire le patron de Dakar, même son voisin ne le reconnaît pas. Fronde légitime des fortes têtes de Dakar, Lamine Bâ, Abdou Fall et Farba Senghor qui ne comprennent pas qu’un p’tit gars inconnu au bataillon qui rase les murs devienne leur patron. En réponse, Wade les vire tous comme des malpropres. Et Pape Diop s’installe à Dakar au forceps. Eh bien, il s’en faut de peu pour que Wade en fasse son pire ennemi à deux reprises. La première fois, il est accusé d’avoir délibérément saboté les élections locales et perdu Dakar, et avec quelle mauvaise foi ! L’incendie est à peine éteint, qu’on remet ça en lui préférant Mamadou Seck pour les renouvellements avec quelques déclarations fracassantes en prime. Par exemple, lorsque le président Wade encense Khalifa Sall, actuel maire de Dakar, sous prétexte que ses prédécesseurs n’en faisant pas tant pour les Dakarois. Suivez mon regard ? On le retiendra de justesse au moment où il s’apprête à faire son paquetage…
Le cas Gadio est dans la même lignée. Wade le ramène des Etats-Unis, le promène aux quatre coins de la planète en le proclamant meilleur ministre des Affaires étrangères d’Afrique, le temps de lui fournir un carnet d’adresses des plus épais dans les instances mondiales, pour dire le moins, et il le jette sans ménagement. Il ne serait pas un peu maso, le père Wade ?
Ibou Fall SUONLINE