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M. Kamara intervenait à une conférence de l’Union des conseillers des Affaires étrangères du Sénégal, sur le thème : "L’Afrique et la justice pénale internationale".
"La compétence universelle ne pose aucun problème aux Africains lorsqu’elle conduit à châtier des citoyens subalternes inculpés par la justice de leur propre pays. Mais elle est jugée inacceptable par les dirigeants africains lorsque son exercice débute sur la mise en cause d’officiels africains devant des juridictions nationales occidentales", a-t-il expliqué.
Malick Kamara a évoqué le mandat d’arrêt international lancé par un juge d’instruction belge en 2000 à l’encontre du ministre des Affaires étrangères en exercice de la République démocratique du Congo.
La mesure prise par le magistrat belge concernant l’officiel congolais avait provoqué "un coup de froid" la Belgique et la RDC, a rappelé M. Kamara.
La mesure mettait en cause l’immunité de juridiction pénale et l’inviolabilité accordée à tous les ministres des Affaires étrangères en fonction.
La "focalisation de l’action judiciaire de la CPI" en Afrique est illustrée par le fait que "sur 10 enquêtes ouvertes par le bureau du procureur, 9 concernent le continent. Sur 11 procédures d’examen préliminaires, 4 concernent l’Afrique, et 20 mandats d’arrêt ont été émis contre des Africains", a signalé M. Kamara.
"Pour de nombreux intellectuels et dirigeants africains, la CPI n’est que le bras armé de l’impérialisme judiciaire occidental, par son action judiciaire répressive (…) centrée sur l’Afrique", a-t-il commenté.