Justice: Le TGI de Tamba condamne un élève à cinq ans de prison ferme pour la mort d'un camarade
La chambre criminelle du Tribunal de grande instance (TGI) de Tambacounda (est) a condamné mardi à cinq ans de prison ferme l’élève Hamidou Cissokho, pour coups et blessures ayant entraîné la mort sans intention de la donner.
L’accusé domicilié au quartier Quinzambougou, dans la commune de Tambacounda, le premier à être jugé par cette nouvelle juridiction, est aussi condamné à payer une amende de 100 mille francs CFA.
Selon l’ordonnance de mise en accusation et de renvoi devant la chambre criminelle, le 10 octobre 2012, Bilaly Barry s’était présenté au parquet de Tambacounda pour signaler la mort de son fils Birassy, décédé à la suite d’une bagarre avec Hamidou Cissokho.
L’enquête ouverte par la brigade de Gendarmerie de Tambacounda a révélé que, le 4 octobre 2012, Birassy et Hamidou, buvaient du thé, dans une hutte, en compagnie d’autres camarades, comme à l’accoutumée.
Au même moment, deux individus les dépassèrent et ils se mirent à discuter de la qualité ou non d’inspecteur de l’un des passants. Hamidou et Birassy étant d’avis contraires, en sont venus aux mains, au terme d’une discussion houleuse, avant d’être rappelés à l’ordre par leurs camarades.
Hamidou ne semblait pas digérer les propos tenus à son encontre par Birassy, qu’il est allé trouver, le 6 octobre 2012, vers 23 heures, sur le lieu de leurs rencontres habituelles, pour lui asséner un coup, à l’aide d’un bâton qu’il avait par devers lui.
Une bagarre éclate entre les deux camarades, que le frère de la victime parvient à séparer. Birassy s’attaque à son tour à Hamidou, à l’aide d’un bâton, mais il rate sa cible. Son vis-à-vis lui envoie une pierre, qui l’atteint au milieu du front.
Evacué à l’hôpital, Birassy Barry succombe quatre jours plus tard.
Le certificat de genre de mort fait état d’une pâleur des muqueuses, d’écoulements séro-muqueux par la bouche, de points de suture frontale, d’une fracture de l’os frontal, etc. Le médecin légiste conclut à "une mort par hémorragie intracrânienne et engagement cérébral".
Entendu à la Gendarmerie, Hamidou Cissokho reconnaît être à l’origine des faits ayant coûté la vie à Birassy. Ses déclarations sont confirmées par les témoins, qui ont aussi été auditionnés.
Estimant que la préméditation du meurtre était établie, l’avocat général Demba Traoré a requis une peine de prison à perpétuité contre l’accusé.
L’avocat de la défense, Me Lady Bâ, a invoqué des circonstances atténuantes pour son client, pour lui permettre de permettre sa scolarité, comme il l’avait tant souhaité. Sa famille et l’Etat ont "beaucoup investi sur lui", a-t-il dit, invitant la chambre criminelle du TGI à le condamner à une peine déjà couverte par sa détention préventive, soit quatre ans.
En guise de dernier mot, l’accusé a lancé : "Je n’ai jamais eu l’intention de tuer Birassy, c’était un ami, frère (…) Je vous demande de me donner la chance de retourner à l’école pour montrer à la société que je ne suis pas un délinquant."
La chambre criminelle a disqualifié le chef d’inculpation d’assassinat, en reconnaissant l’accusé coupable de coups et blessures ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Elle a requis cinq ans de prison ferme contre l’accusé, exigeant en même temps de lui le paiement d’une amende de 100 mille francs CFA. Il reste à Hamidou Cissokho une année de prison à purger.
Le jugement d’une affaire inscrite au rôle de cette première journée d’audience a été suspendu à la suite d’exceptions de nullité soulevées par la défense, concernant la procédure. Cette affaire concerne Mamadou Tahirou Barry, qui est poursuivi en justice pour trafic international de drogue.
APS
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