Jugé pour offre et cession de chanvre indien dans un milieu carcéral: Le garde pénitentiaire, I.S, risque 5 ans de prison

C'est à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar qu’une affaire assez rocambolesque, car mettant en cause un agent de l’administration pénitentiaire, a été jugée ce mercredi. Attraits pour répondre des délits d'offre et cession de chanvre indien dans une administration pénitentiaire et association de malfaiteurs, Insa Sangaré, le garde pénitencier, Alioune Sow et Alioune Diop, les brancardiers, et Amadou Diop qui ont fait face au juge, hier, vont être édifiés sur leur sort ce vendredi, 8 janvier.

Une audience qui a pris presque une journée pour le surveillant chef de poste Insa Sangaré pour qui cette journée a été un véritable cauchemar. En effet, au moment où son pool d'avocats plaidait pour sa liberté, le prévenu souffre du décès de sa maman. Pour ce qui est des faits, il ressort que c'est le 19 décembre que les mis en cause ont été entendus par l'Office central de répression du trafic illicite de stupéfiants (Ocrtis). 

Interrogé, le sieur Sangaré, qui a fait 12 années de service comme gardien de prison, a nié en bloc les faits qui lui sont reprochés. Devant la barre, il a déclaré qu’il n'est ni de près, ni de loin mêlé à cette affaire d'offre et cession de chanvre indien. Et il a fait savoir au tribunal que le jour des faits, il n'a pas remis de colis à Alioune Sow. 

Il a expliqué notamment que quand il a fini de faire ses enregistrements, il est sorti une première fois pour aller récupérer son chargeur Mp3 et la deuxième fois pour mettre sa tenue de sport. Insa de dire aussi que le directeur de la Maison d'arrêt qui, dans l'enquête préliminaire, a confié que ça fait plusieurs fois qu'on lui réclame ce genre de chose dans le milieu carcéral par les détenus qui citent ce dernier. 

Collègue du prévenu, Arona Samb, lors de l'enquête préliminaire, avait déclaré que Insa est un habitué des faits. Ce qu’il a nié devant la barre en essayant de tirer son ami du trou dans lequel il se trouve. 

Le détenu brancardier Alioune sow a nié également en soulignant être «un détenu de confiance». «Ce jour-là, c'est moi, Insa, Arona Samb son collègue et un autre détenu du nom de Alioune Diop qui étions sur les lieux», a-t-il fait savoir. 

Toujours dans ces propos, il a confié qu'après qu'ils ont fini de faire enregistrer les bols des retardataires, Insa leur a demandé de rester sur place et c'est en ce moment qu'il est sorti en revenant avec un colis contenant deux paquets de sucre, deux sachet de lait et de la poudre de café Touba, et aussi les 2kg de chanvre indien qui avaient été introduits dans le colis, pour les remettre à Amadou Diop alias Ndiol à la chambre 9. 

Ainsi, selon Alioune Sow, toutes choses enregistrées devant la porte doivent nécessairement passer par la censure pour qu'on puisse les vérifier. Et c'est au niveau de la censure qu'on a identifié la drogue. Une version que Alioune Diop, l'autre détenu qui devait sortir le 30 décembre, a confirmé. 

 Le ministère public, dans son réquisitoire, a estimé qu’Insa Sangaré est l'auteur des faits en déclarant qu'il y'a beaucoup d'éléments qui montrent sa culpabilité. Pour le Procureur, il est inadmissible qu'un agent pénitentiaire puisse participer à ces affaires de drogue. D’après lui, Insa sait bien ce qui se passe au tribunal, puisqu’il le fréquente tous les jours. Le Procureur de dire que c’est avec un cœur  lourd qu'il demande une condamnation d’Insa Sangaré à une peine ferme de 5 ans et la relaxe des autres prévenus. 

Un réquisitoire qui a alarmé le pool d'avocats d’Insa. Selon eux, le Procureur n'a fait que charger Insa Sangaré et décharger les autres prévenus qui sont des délinquants qui purgent leur peine. De ce fait, les avocats de la défense ont souligné que si Insa voulait faire entrer de la drogue dans la prison, il le ferait sans l'intermédiaire de qui que ce soit. Car il a le pouvoir de le faire. Pour cela, ils ont demandé tous la relaxe pure et simple. 

Finalement, le tribunal a décidé de mettre l'affaire en délibéré jusqu'à ce vendredi 8 janvier.

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