Politique

Jugé ce matin en flagrant délit : Malick Noël Seck prêt à affronter le juge


Mardi 18 Octobre 2011

Ceux qui s’attendent à ce que le leader de la Convergence socialiste envoyé en prison pour, entre autres délits, outrages à magistrat, menaces de mort etc, batte sa coulpe vont déchanter. Malick Noël Seck qui estime avoir commis un délit d’ opinion, va nier toutes les charges qui pèsent sur lui. Non sans rappeler que ce sont les libéraux qui avaient promis aux membres du Conseil Constitutionnel de préparer leurs cercueils en 1993.


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‘Je suis en prison pour délit d’opinion, et depuis ma cellule je nie la totalité des charges portées contre moi, qui ne sont que les procédures classiques d’intimidation d’un pouvoir aux abois !’. Telle est en substance, le contenu de la lettre que Malick Noël Seck a écrite hier depuis sa cellule de Rebeuss. Pour le jeune camarade d’Ousmane Tanor Dieng, ‘il n’est plus question d’une opposition idéologique entre le Ps et le Pds. Je ne m’inscris plus dans cette bipolarité du discours : Blanc/Noir, Socialiste/Pds etc. Le peuple se moque éperdument de nos divergences et de nos consensus !’ On m’accuse, écrit le détenu, ‘d’avoir présenté une lettre de doléances au domicile de Cheikh Tidiane Diakhaté, ce geste seul constituerait une atteinte à sa personne !’ Malick Noël Seck de rappeler que ce sont les membres du Pds de Me Wade, après la victoire du Ps aux législatives de 1993, qui avaient demandé aux membres du Conseil constitutionnel de ‘préparer leurs cercueils.’ ‘Menace qu’ils n’ont pas hésité à exécuter, puisque, quelques semaines plus tard, Me Sèye était assassiné par des hommes qui ont depuis avoué leur crime et dénoncé son commanditaire’, affirme le leader de la Convergence socialiste qui se dit convaincu que l’Etat cherche à décourager l’attroupement devant les domiciles des responsables politiques. ‘Imaginez un seul instant les syndicats organisant des manifestations devant le domicile du ministre du Travail, de la Santé ou de l’Urbanisme, les populations allant porter leurs doléances directement à la personnalité politique responsable de leur sort, cela changerait dramatiquement les règles du jeu. On pourrait dès lors entendre moins de promesse et obtenir plus de résultats ’, estime le camarade d’Ousmane Tanor Dieng. ’ Vous ne pouvez pas souhaiter une amélioration de vos conditions d’existence sans au préalable vous assurer de l’intégrité morale de ceux qui nous gouvernent. Nous avons bien trop souvent détourné les yeux pour ne pas voir les véritables causes de notre retard économique qui est le résultat des détournements de fonds publics à des fins personnelles par des hommes que nous avons élus’, martèle le détenu ‘politique’.
Sans rien perdre de sa verve et de son courage, Malick Noël Seck enfonce le clou en affirmant : ‘Depuis dix ans, nous vivons au rythme des scandales politico-financiers, marqués par l’enrichissement illicite et la fortune aussi soudaine qu’inexplicable des membres du gouvernement. Des auteurs qui ont pignon sur rue l’ont dénoncé. Qu’à cela ne tienne !’ Puis il invite les Sénégalais, ‘au nom de la transparence que Wade leur fait miroiter depuis toujours’, à demander l’organisation d’une commission d’enquête indépendante afin de faire toute la lumière sur la fortune personnelle de Wade, des membres de son gouvernement et de sa famille ! ’Brp (Bizzozero & Partners) Sa, basée à Genève et dirigée par des juristes suisses, pourrait se charger de cette enquête. L’intégrité de nos dirigeants est un préalable nécessaire à l’organisation des élections de 2012’, peste encore le jeune socialiste qui soutient que son geste ‘n’engage pas les valeurs du Sénégal, mais le droit qui revient à tout citoyen d’exiger des comptes aux membres du Conseil constitutionnel qui ont été nommés par Wade moyennant un salaire de trois millions de francs mensuel pour statuer sur la constitutionalité de sa candidature !’
Georges Nesta DIOP
walfadjri

La Rédaction