Politique

Jean Marie Biagui invite la Cpi, l’armée accuse


Mercredi 23 Novembre 2011

Après le massacre de dix villageois dans le Sud du Sénégal dans la nationale 6, le secrétaire général du Mfdc, Jean Marie François Biagui a condamné l’acte avec « la plus grande fermeté». Selon M. Biagui, il est tant que la Cour Pénale Internationale (CPI), s’invite au Sénégal car la Casamance n’a pas besoin que de paix mais aussi de justice. Du coté de l’armée, elle promette la résistance.


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Suite au massacre de lundi dernier d’une dizaine de ressortissants de la Casamance dans le village de Diagnon, dans la communauté rurale d’Adéane dans le département de Ziguinchor, le secrétaire général du mouvement des forces démocratique de la Casamance (Mfdc), Jean Marie Biagui sollicite l’intervention de la Cour pénale internationale (Cpi). Selon M. Biagui : « dès lors que le Mfdc (à coup sûr !) et l’Etat (manifestement !) sont littéralement dépassés par la situation, alors que, plus que jamais, le besoin ou la nécessité de justice s’imposent en Casamance, il faut que la Cour Pénale Internationale (CPI), qui est d’ores-et-déjà à nos portes depuis la Côte-d’Ivoire, s’invite chez nous». Pour Jean Marie Français Biagui la Casamance n’a pas que soif de paix, elle a soif aussi de justice. A cet effet, il a soutenu que la mort tragique des dix villageois ne peut ni ne doit restée impunie. Toutefois, a t-il regretté dans un communiqué daté du 22 novembre qu’à chaque forfait perpétré dans le Sud du pays, les journalistes les imputent systématiquement à des « éléments présumés appartenir au MFDC ».Une formule selon lui générique qui constitue généralement, pour ne pas dire toujours, le début et la fin concomitants de toutes investigations y relatives. Après le drame, M. Biagui s’est demandé ; à qui profiterait le crime ? Qui aurait intérêt à ce que ces Etats Généraux du Processus de Paix en Casamance ne fussent même pas imaginés, ni à plus forte raison projetés aux dates sus indiquées ? Toutefois, au nom du Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (Mfdc) et à son nom propre, « je condamne, avec la plus grande fermeté, ce crime odieux perpétré contre de paisibles villageois, qui survient, une fois encore, hélas, et comme par hasard, au lendemain de notre appel pour la tenue d’Etats Généraux du Processus de Paix en Casamance, les 17 et 18 décembre 2011, à Ziguinchor » a-t-il estimé. Du coté de l’armée sénégalaise, les accusations vont à l’endroit du Mfdc. Selon le colonel Aboubakry Kébé de la direction de l’information et des relations publiques de l’armée (Dirpa) : « les maquisards sont responsables des tueries à Diagnon et des attaques dans le Balantacounta. Des attaques qui ont lieu cette semaine dans ces localités.» Sur les dix villageois tués par les éléments supposés appartenir au Mfdc, le colonel Kébé renseigné qu’un a échappé. « Ils étaient au nombre de 11, il y a un qui a échappé et qui peut-être, donnera de plus en plus d’informations». Parlant de la stratégie sécuritaire a adopté dans la Casamance, le colonel Kébé qui s’exprimait sur les ondes d’une radio de la place a souligné « par rapport à cela, l’armée continue à être vigilante et va adopter les postures pour faire face à cette situation. Elle continuera à exécuter sa mission comme planifiée parce que quand il s’agit de guérilla et tout cela, l’armée ne peut pas être partout à la fois et simultanément, mais il y a toujours des mesures dissuasives qui sont prises pour permettre d’assurer au mieux la sécurité des populations ». SUDONLINE

Abdoul Aziz Diop