JUSTICE:Me Mbaye Jacques Ndiaye convoque la jurisprudence Bara Tall et plaide la relaxe de Aïda Ndiongue et Cie
Me Mbaye Jacques Ndiaye, l'un des avocats de Aïda Ndiongue et Cie, pense que ce dossier jugé en audience spéciale devant le tribunal correctionnel de Dakar n’est «pas sérieux». Il en veut pour preuve qu’en 2013 «un juge avait refusé de décerner, à sa cliente, un mandat de dépôt parce que conscient qu’il y avait beaucoup de contestations dans cette affaire. (…)”. “Le montant global est de 16 milliards et non 20 milliards comme ont voulu le faire croire les enquêteurs», rectifie-t-il.
L’avocat d'Aïda Ndiongue trouve même que «mettre en prison des gens, qui n’ont rien à se reprocher, est inadmissible dans un Etat de droit”. “Les gendarmes de la Section de recherches n’ont pas joué leur rôle dans cette affaire. Je suis vraiment désolé de le dire M. le président, mais je suis vraiment outré. Si l’on met une personne en prison, moi je suis d’accord, mais que ce soit sur la base de faits sérieux, vérifiés. Toutes les livraisons ont été faites en qualité et en quantité», peste-t-il, dénonçant une certaine légèreté dans le dossier.
«Il ne fait l’objet d’aucun doute que tous les marchés ont été gagnés après soumission. Toutes les livraisons ont été faites légalement. Mme Aida Ndiongue a démissionné depuis 1987 de ses fonctions d’enseignante. Et mieux, elle n’a jamais été épinglée par les organes de contrôle de marchés», renchérit-il.
Il demande ainsi au juge et à ses deux assesseurs d'appliquer la jurisprudence Bara Tall dans l'affaire des chantiers de Thiès en relaxant Aïda Ndiongue et ses trois coprévenus. Il a également demandé la mainlevée de toutes les saisies faites, même celles “les plus intimes biens”, de sa cliente.
Rappelons que le parquet a requis une peine de 10 ans de prison ferme contre Aïda Ndiongue et Cie et la saisie de tous leurs biens ainsi qu'une amende de 5 millions chacun. Les avocats de l’Etat, pour leur part, réclament 25 milliards de dommages et intérêts.