JUSTICE: Les avocats de l’Etat réclament 25 milliards à Aïda Diongue et Cie
Après plusieurs renvois, l'affaire des produits phytosanitaires mettant en cause Aida Ndiongue et Cie a été jugée hier au Tribunal de Dakar. Poursuis pour détournement de deniers publics, escroquerie, faux et usage de faux en écritures privées, les prévenus risquent 10 ans de prison ferme. Les plaidoiries ont tiré en longueur. Les avocats de l’Etat ont réclamé à la barre de l’audience spéciale la somme de 25 milliards de francs Cfa pour toute cause de préjudice confondu.
Après les contestations faites quelques heures plutôt par les prévenus et leurs conseils, les avocats de l’Etat ont soutenu avec arguments à l’appui, que les mis en cause ont fait dans la collusion, l’entente et la fraude. Raison pour laquelle, ils ont invité le tribunal correctionnel à juger, coupables, les prévenus et à les condamner à payer 25 milliards de F Cfa pour toute cause de préjudice confondue.
Avocat de la partie civile, en défenseur de l’Etat, Me Aly Fall a plaidé la culpabilité de Aïda Diongue pour le chef d’escroquerie portant sur des deniers publics; Abdou Aziz Diop, détournement de deniers publics; Amadou Ndiaye et Mamadou Sall pour complicité. Dans sa plaidoirie, Me Fall a estimé que dans cette affaire, l’esprit et la lettre tendant à protéger le patrimoine de l’Etat n’a pas été respecté. Convaincu que l’Etat du Sénégal ne commande pas tous les 6 mois des tentes, des bacs à ordures, et des motopompes, et voyant des manœuvres frauduleuses dans les actes posés par les prévenus, il a estimé que «tout un stratagème a été mis en place pour que tous les fonds soient captés, par Aïda Diongue et ses complices. Cela montre qu’il y a manœuvres en place.
Dans la même lancée, Me Bassirou Ngom, son confrère, a relevé l’existence d’une entente, d’une collusion et de la fraude. «Dans cette affaire, ce sont les mêmes sociétés qui sont choisies. Lesquelles appartiennent aux mêmes personnes. Pour preuve, il n’y a pas urgence, ce que démontre le fait que la marchandise a été confiée aux fournisseurs. Cela veut dire que ces entreprises ont été créées pour pouvoir faire (...)», a indiqué Me Ngom.