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Concrètement, pourquoi avez-vous décidé de quitter la Côte d’Ivoire alors que vous étiez encore sous contrat ?
« C’est une situation que nous avons pu régler. Il est vrai que le contrat courait jusqu’en 2017, mais des offres se sont présentées. Celle de Lille me semblait être une très belle opportunité. Le projet et les ambitions européennes de l’équipe m’ont enchanté. J’ai donc demandé à ses responsables d’entrer en contact avec la Fédération ivoirienne de football pour trouver un accord. C’est une décision qui n’a pas été facile à prendre, mais il fallait que je choisisse. Mon choix correspond à mon profil et aux objectifs d’un technicien qui aspire à continuer sa carrière sur le continent européen. Il y aura le championnat français. Ainsi que d’autres possibilités, d’autres challenges comme l’Europa League ou encore la Ligue des champions. C’est une nouvelle aventure et un autre parcours pour moi ».
Que retenez-vous de la pratique du football sur un continent qui vous a révélé ?
« L'Afrique est un vaste réservoir de footballeurs talentueux. Des enfants, des jeunes qui veulent être, dans l’avenir, au niveau de Didier Drogba, Yaya Touré, Samuel Eto’o… Il faut continuer à organiser le football africain, ces nombreux centres de formation. Je n’oublierai pas ces moments de joie et des peine lors des victoires et des défaites. J’ai été, au Ghana, entraîneur-adjoint des Black stars en 2008. Ensuite, les choses se sont enchaînées pour moi. En Zambie, en Angola et en Côte d’Ivoire. Je dois une fière chandelle à tous ces footballeurs africains à travers le continent ».
Des joueurs ivoiriens vont-ils vous accompagner à Lille ?
« J’ai eu beaucoup de plaisir à côtoyer les footballeurs ivoiriens. Tous ont d’énormes qualités de jeu. S’il se trouve qu’il est possible d’en recruter, selon évidemment les besoins et le profil de Lille, il n’y aura pas de raison de ne pas le faire ».
Pensez-vous que l’héritage de la victoire à la Can 2015 est en de bonnes mains avec de jeunes joueurs tels qu’Eric Bailly, Serge Aurier, Cheick Doukouré ?
« Cet héritage est lourd (Rire) ! Il n’y a pas de raison de se faire peur. Dans ce groupe, on trouve un savant dosage d’anciens et de jeunes. C’est la richesse de cette équipe. On a pu d’ailleurs construire notre victoire autour de cela. Kolo, Copa, Tiené et Yaya donnaient beaucoup de conseils et d’orientations aux plus jeunes. C’est un groupe qui a des qualités tant avec des attaquants comme Wilfried Boni, Salomon Kalou, Gervinho que dans d’autres compartiments de jeu avec Serge Aurier, Serey Dié… C’est un bon groupe. Il y a des acquis. Il faudra les consolider et réussir à maintenir le cap de la victoire. Ce sera peut-être le plus difficile ».
Comment les Éléphants devront-ils défendre leur titre sans vous ?
« La Fédération ivoirienne de football a son idée sur la question. Un nouvel entraîneur sera recruté et de nouveaux objectifs fixés. J’ai expliqué qu’il existe des acquis. Il faut déjà que la Côte d'Ivoire oublie Hervé Renard et pense à préparer la prochaine Can, se fixer d’autres challenges, notamment la Can 2017. Il faudra obligatoirement se qualifier pour cette compétition afin d’aller négocier un autre titre. D’une manière générale, les équipes détentrices du trophée ont du mal à le conserver. Tout le travail devrait se faire à ce niveau. Si la Côte d'Ivoire reste concentrée et continue de travailler sérieusement, elle peut gagner ce pari. Car, je le répète: il y a le potentiel dans ce pays.
Pensez-vous que la Côte d’Ivoire pourra garder son trophée à la Can 2017 ?
« Il faudra d’abord se qualifier. La victoire passe par un bon parcours lors des éliminatoires. C’est à ce niveau qu’il faut asseoir une vraie base. Sans oublier de faire preuve de beaucoup d’efficacité lors des phases finales. C’est un autre parcours qui sera long et difficile. Il faudra donc retrousser ses manches. Le vrai secret, c’est le travail ».
CAFONLINE